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Rechercher : saint Denis

Equinoxe et Saint-Savin

 

Gnomonique4.jpgQuand, vers le soir, ils remontaient, c'était la Gartempe qui semblait les quitter. Noire, plus fluide, luisante en son milieu, elle commençait son alliance avec la nuit et elle les écartait. L'âme du pays qu'ils avaient cru approcher se dispersait, devenait douteuse. Ils sentaient qu'ils abandonnaient le centre mystérieux du jour, de la saison, sans doute d'eux-mêmes. Mais ils savaient que demain, ils se retrouveraient dans la même aventure, inépuisable.

Jean Blanzat, La Gartempe, Gallimard, 1957, p.69

 

Je ne finirai pas aujourd'hui 20 mars, jour d'équinoxe. J'en caressais la perspective. Il y a en effet exactement quatre ans que l'aventure a commencé. Pour boucler cette boucle, d'équinoxe à équinoxe, j'avais même mis les bouchées doubles, bousculé largement mon rythme habituel, publiant plus souvent, et il s'en est fallu de peu, c'est vrai, pour que je sois présent à ce rendez-vous solennel. Mais il faut croire que le volontarisme en matière symbolique a ses limites. J'ai pris conscience ces derniers jours que je risquais fort de bâcler l'affaire, au moment même où, plus que jamais, il importe d'être mesuré et précis, au moment où l'analyse, approchant du terme, a besoin de ressaisir l'ensemble du parcours accompli.

Alors oui, j'ai renoncé, et quand j'ai pris cette décision, j'en fus aussitôt soulagé, je pouvais à nouveau prendre le temps des digressions, des escapades au gré des rencontres iconiques et littéraires. Et ceci ne faisait que confirmer une sorte de loi tacite qui fut à l'oeuvre tout au long de ces années d'enquête, à savoir que rien ne vient de manière forcée : les découvertes adviennent mais ne proviennent pas d'un plan de prospection délibéré.

Prenons l'exemple de Saint-Savin.

Saint-Savin, qui prend place enfin dans le réseau arachnéen de la géographie sidérale. Placée en Bélier, elle ne se rattachait jusqu'à présent à aucun des alignements repérés, elle ne suscitait aucune figure, en un mot restait étrangère à ce déploiement signifiant qui irradiait tout autour d'elle. Et pourtant je concevais mal que cette abbatiale, unique au monde par l'ampleur et la richesse de ses peintures murales de l'époque romane, ne soit pas d'une façon ou d'une autre impliquée dans le système symbolique décelé autour d'elle. Cet isolement ne me semblait pas concevable, mais j'étais bien obligé de l'assumer et d'en prendre mon parti.

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Abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe

Il a fallu ce travail sur la Brenne pour que l'abbatiale me soit désignée, comme par inadvertance. Une diagonale prolongée, un axe venant du nord-est. Cela est venu par surcroît, cela n'était absolument pas prémédité. Soyons sûrs maintenant que ce fragment exhumé en appelle d'autres, et qu'il faudrait étendre la riche analyse de Jérôme Baschet* sur la voûte peinte de Saint-Savin – où il développe les rapports « multiformes et dynamiques » entre le lieu sacré et son décor – à la relation de ce lieu à son environnement élargi, au « pays » qu'il polarise, aux autres lieux sacrés avec lesquels il dialogue. Cette dimension centrifuge, qui met à jour un maillage subtil et le plus souvent inaperçu de l'espace, est proprement celle de la géographie sacrée. Il n'est pas question pour l'heure de se plonger dans une telle recherche autour de Saint-Savin, mais c'est une piste d'exploration riche de promesses.

Dans le cadre de cette étude, je me bornerai donc à revenir sur l'un des sites jalonnant un des deux axes convergeant sur Saint-Savin, à savoir le monument rupestre dit du Saint-Fleuret, édifice funéraire gallo-romain unique en notre région.

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* Jérôme Baschet, L'iconographie médiévale, Folio-Histoire, Gallimard, 2008.

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20 mars 2009 | Lien permanent

Saint-Georges

Dans la vitrine du magasin d'orfèvrerie Jacob, trônait depuis pas mal de temps la plus belle chose qui fût au monde. C'était une pendule d'onyx noir, avec un cadran d'or. La pendule était couronnée (c'était bien ce qu'il y avait de plus beau) d'un saint Georges terrassant le dragon. Le dragon était sur le dos, la gueule dressée, et la poitrine offerte à l'épée de saint Georges ; le saint était couvert de son armure, la visière du casque levée, monté sur un cheval de labour. La chose inouïe, c'est qu'il portait une barbe en pointe et ressemblait un peu à Doc.

John Steinbeck (Rue de la Sardine, Folio/Gallimard, p.188)


Examinons encore une fois le no man's land bordant le carré buissé. Dans l'angle SO, nous avons vu que la plus proche localité était Saint-Georges-les-Landes. Ce saint est peu représenté dans la toponymie de la région. Pour le Cher, l'Indre et la Creuse et, dans une moindre mesure,  la Haute-Vienne, qui composent l'essentiel de nos territoires d'investigation, nous ne relevons (grâce au logiciel CartoExploreur3 de l'IGN) que dix Saint-Georges et dérivés. Dans l'espace proprement dit du carré buissé, un seul Saint-Georges est notable, que nous connaissons bien puisqu'il s'agit de Lys Saint-Georges. Or, le petit village se situe à seulement quatre kilomètres à vol d'oiseau du centre du carré, et, qui plus est, il est situé sur le même parallèle.
Dans le pourtour proche du carré, dans la  zone frontalière dont j'ai déjà amplement parlé, se situe donc Saint-Georges-les-Landes, mais aussi, diagonalement, au Nord-Est, Saint-Georges-sur-Arnon, un peu en aval de Saint-Ambroix. D'ailleurs, l'alignement qui les réunit s'avère perpendiculaire à l'axe Saint-Genou-Levroux-Diou.

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Au Sud-Est, c'est Bussière-Saint-Georges qui retient notre attention. Situé à trois kilomètres de l'angle SE du carré, proche du méridien de Saint-Ambroix, il réunit en une seule appellation le buis et le saint.


La démonstration eût été décisive si j'avais relevé un quatrième Saint-Georges près de l'angle NO. Hélas, aucune trace de Saint-Georges dans les parages. Il y a bien un lieu-dit Saint-Georges, sur la commune de Mézières-en-Brenne, mais nous sommes déjà trop éloignés de Saint-Genou (à peu près 16 km) pour que ce soit pris en compte.
Il reste que la présence de trois Saint-Georges dans les alentours des angles et au centre du carré buissé doit nous interroger. Qu'est-ce que cela signifie ?
On sait que ce saint est assez sulfureux, c'est un cas à part dans l'hagiographie chrétienne. Comme saint-Christophe, il ne s'agit pas d'un martyr identifiable historiquement. Même Jacques de Voragine, d'ordinaire peu regardant,  reconnaît, dans sa Légende dorée,que sa légende est mise au nombre des pièces apocryphes dans les actes du concile de Nicée, parce que l'histoire de son martyre n'est point authentique. Cela ne l'a pas empêché de devenir le saint patron des chevaliers, et des villes de Gênes, Venise, Barcelone et celui de l'ordre Teutonique. Il est même devenu celui de toute l'Angleterre et sa bannière (argent sur croix de gueules) est à la base de l'Union Jack. L'iconographie de saint Georges est des plus riches : on le représente généralement à cheval, armé le plus souvent d'une lance et terrassant le dragon, tandis que la princesse prie à l'arrière-plan.

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Saint Georges terrassant le dragon
Bréviaire de Martin d'Aragon,

Catalogne, XVe siècle,
Bibliothèque nationale de France, Paris
(ROTH 2529, fol. 444v)


Observons ce fait primordial : la scène se passe au-delà des murs de la ville. Saint Georges garde la frontière ; il empêche le désordre et le chaos de pénétrer dans la sphère des activités humaines. Les Saint-Georges disposés aux angles du carré buissé sont les témoins de cette fonction protectrice. Saint Georges est le gardien du seuil qui a très certainement remplacé une divinité païenne.


Pourquoi maintenant l'absence  de saint Georges à l'angle nord-ouest ? On peut hasarder une hypothèse : saint Genou fait face aux démons comme saint Georges fait face au dragon, et les deux noms ne sont point trop éloignés phonétiquement. A-t-on estimé que la présence de saint Genou suffisait à sécuriser la zone nord-ouest ? Ou bien les deux saints ne sont-ils que deux hypostases de la même puissance sacrée ?

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14 juin 2008 | Lien permanent

Le pommier de saint Marien

Comme un pommier parmi les arbres d’un verger,

Ainsi mon bien-aimé parmi les jeunes hommes.

A son ombre, désirée, je me suis assise,

Et son fruit est doux à mon palais.

(Cantique des Cantiques )


 

L'axe Saint-Genou - Saint-Ambroix n'a pas encore livré tous ses secrets : en le prolongeant quelque peu vers l'est, j'eus la surprise de rencontrer le hameau du Grand Malleray. Celui-ci est loin d'être anodin, étant placé sur le fameux méridien de Toulx Sainte-Croix qui s'exalte jusqu'à Mehun-sur-Yèvre. J'ai déjà signalé la concentration de lieux phonétiquement proches autour de cet axe majeur, concentration que j'avais mise en relation avec le cheval Mallet, bête diabolique décrite par Henri Dontenville.

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Une autre piste se présente aujourd'hui à moi à la lecture du livre toujours aussi précieux de Stéphane Gendron, Les noms de Lieux de l'Indre : l'étymologiste propose en  effet de rattacher Malleray au latin malum "pomme". Ce toponyme est peu fréquent dans le département : cinq occurrences seulement ont été relevées, dont deux à Palluau. Sur les cinq, je n'ai pu en repérer qu'une seule, La Malleraie, sur la carte IGN au 1/25000, qui se situe, est-ce un hasard ? sur l'axe Palluau-Saint-Genou.


9f9a3c6c6a6584c5a25b06d69a7c7319.jpg Le méridien de Toulx passe à proximité de Saint-Marien, un petit village de la Creuse situé presque à l'intersection de quatre départements, outre la Creuse, le Cher, l'Indre et l'Allier. Il doit son nom à un ermite du milieu du Vème siècle. Né à Bourges, Marien, après avoir vécu six ans au monastère de Pressigny, au sud de Tours, se retira pendant 44 ans dans la solitude près d'Epineuil-le-Fleuriel (le village d'Alain-Fournier). Vers la fin de sa vie, il aurait remonté la rive droite du Cher et se serait installé à l'ermitage d'Entraigues, au confluent du Cher et de la Tardes, "au fond des gorges où, nous dit Grégoire de Tours, il se nourrit de miel et de fruits sauvages ; souvent beaucoup de monde venait le voir. C'est là qu'on le trouve mort en 513, sous un pommier sauvage." ( Microtoponymie rurale et histoire locale, Pierre Goudot, Cercle d'Archéologie Montluçon, 2004, p. 260)

Saint Marien, comme saint Martin à Candes, meurt donc près d'un confluent. Il a sans doute pris la place d'une ancienne divinité celtique liée aux eaux, peut-être le Mars Condatis celtique (l'église d'Epineuil est également placée sous le vocable de saint Martial). Près de Jurigny sur la commune de Saint-Marien, la fontaine d'Arnon est située non loin des sources de l'Arnon, affluent du Cher et rivière sacrée s'il en est. Un pèlerinage y était organisé le 10 octobre (le dernier remonterait à 1892).

 

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19 décembre 2007 | Lien permanent

Le triangle de saint Phalier

"Saint Phalier est encore le patron de deux anciennes paroisses du diocèse de Bourges : l'une réunie à Levroux vers 1868 ; l'autre à côté de Graçay (Cher), dont l'église fut démolie en 1770, en raison de son état de délabrement et dont le titre fut uni à celui de Notre-Dame de Graçay."

Mgr Villepelet (Les Saints Berrichons, Tardy, p. 193)


c7e561e78d8d0dc7abeb0175e35dd355.jpg Ces trois  Saint-Phalier (les deux lieux-dits et l'église de Chabris) sont les trois uniques occurrences  du saint dans la toponymie  berrichonne. Et au-delà, puisqu'une recherche menée  dans la base  de l'IGN ne m'a donné aucun résultat d'une localité portant ce nom. On ne saurait donc être soupçonné d'une sélection consciente ou inconsciente des données. Or, ce qui m'apparut immédiatement à l'issue de ce relevé, c'est que le Saint-Phalier levrousain était situé sur le même méridien que l'église Saint-Phalier de Chabris (très exactement 1°39'23''E pour l'un, et 1°39'13"E pour l'autre).


En traçant maintenant les alignements avec le troisième Saint-Phallier, celui de Graçay, on obtient évidemment un triangle. Première constatation : il n'était pas isocèle, comme le triangle de Saint-Outrille. Mais il était beaucoup mieux que cela, d'une certaine manière, puisqu'il était rectangle : les deux alignements formant un angle droit quasi parfait à Saint-Phallier de Graçay.

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Il faudra être d'une singulière mauvaise foi pour oser prétendre que cette  figure géométrique particulièrement remarquable, définie par  trois points uniques en leur genre, résulte du seul effet du hasard.

 

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Poursuivons : un triangle rectangle implique un cercle ( Si ABC est rectangle en A alors il est inscrit dans le cercle de diamètre [BC]), et le centre de ce cercle est le milieu de l'hypoténuse. Le segment de méridien Chabris-Saint-Phalier est cette hypoténuse dont le milieu se situe juste au-dessus du hameau du Rouet, non loin du lieu-dit Les Charrons (faut-il préciser que ce nom désigne les "artisans fabriquant les roues de chariots mais aussi de toutes les parties entrant dans leur composition (ridelle, cabestan, …) ainsi que des échelles de bois ou des barrières de bois".)

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Le centre de la roue de saint Phalier


Après la roue de Nesmes et celle de Ménétréols, voici donc celle de Saint-Phalier, beaucoup plus vaste.

Ceci dit, le problème de l'origine de Phalier restait entier. Je décidai alors de reprendre l'examen du mot à partir de la souche latine qu'on lui donnait, à savoir  Phalerius.

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La pointe de Chabris
(on voit que l'alignement avec le Saint-Phallier proche de Graçay
rase un oratoire consacré au saint, légèrement écarté de la ville)

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10 octobre 2007 | Lien permanent | Commentaires (1)

Les chiens de Saint Phalier

"(...) lorsqu'il parlait chez lui, perdu dans une dimension inaccessible, je regardais par la fenêtre les églises percer le ciel de Paris, les clochers esseulés tenter l'élévation vers l'infini."
Cécile Wajsbrot, Conversations avec le maître, Denoël, 2007


Saint Phalier, c'est encore une histoire de clochers.


Découvrant ce saint dont j'ignorais tout, je me retournai bien sûr vers mon habituel hagiographe, l'excellent Mgr Villepelet. J'y appris donc que  Phalier, originaire de Limoges, s'était retiré à Chabris, "lieu alors complètement sauvage, pour y mener la vie monastique". On peut douter d'emblée de cette prétendue  sauvagerie car Chabris, sur les bords du Cher,  vient de vicum Carobrias (de l'hydronyme celtique Karus (prélatin car, pierre) et du gaulois briva, pont. Stéphane Gendron écrit que "l'occupation du site doit être mis en relation avec les voies anciennes Chabris-Bourges, Chabris-Poitiers, et la mise en valeur de la vallée du Fouzon, au sud de la commune." Quoi qu'il en soit, Phalier se construisit une cabane et une chapelle, où il mourut, "célèbre par ses vertus et ses mérites". Mgr Villepelet fait l'impasse sur ses voyages supposés à Jérusalem et à Rome, "récits qu'on trouve dans beaucoup d'autres légendes du même genre et qui semblent bien n'être mis là qu'à titre de développements pieux." La chapelle devint la crypte de l'église de Chabris, où les reliques de Phalier furent déposées. Son culte fut certainement vivace puisque Louis XI lui-même vint en pélerinage à Chabris pour obtenir la guérison d'une méchante fièvre : "Ayant été exaucé, raconte Mgr Villepelet, il fit faire une châsse de grand prix et donné exemption de tailles à tous les habitants de Chabris par lettres patentes de 1482." Un grand pélerinage annuel avait  lieu le premier dimanche de septembre, avec procession des reliques jusqu'à la fontaine qui porte son nom : j'ignore s'il est toujours en vigueur, le Quid n'en soufflant mot et parlant juste d'une assemblée.

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Eglise Saint-Christophe et Saint-Phalier (Chabris)


La venue de Louis XI à Chabris a suscité des récits non rapportés par notre archevêque, comme celui de Just Veillat intitulé les Chiens de M.Saint-Phalier:

"Le roi Louis XI, alors à Plessis-les-Tours, pressentant avec terreur qu'il allait mourir, décida de se rendre à Chabris pour prier devant le tombeau de Phalerius, connu dans la région sous le nom de Saint-Phalier. Pendant le voyage, un terrible orage éclata, menaçant le roi et son escorte. Tout à coup des cloches se firent entendre, dominant les éclats du tonnerre. La nue se fendit et s'enfuit dans des directions opposées; un arc en ciel se dessina à l'horizon...

Alors Louis XI, de sa litière, demanda à un vieux pâtre qui se tenait sur le bord de la route :

- Brave homme, dit-il, quel est ce clocher qu'on voit là-bas, et d'où vient cet étourdissant carillon?

- Messire, répondit le paysan, ce clocher est celui de Chabris, et vous entendez lez aboiements des bons chiens de Saint-Phalier lâchés sur le diable.

- Qu'appelles-tu les chiens de Saint-Phalier?

- Nous nommons ainsi les cloches de la paroisse qui, mieux que limiers suivant la piste, savent chasser les démons et les tempêtes

En arrivant devant l'église, l'escorte royale aperçut une foule nombreuse assemblée autour d'une femme qui, se tordait sur le sol dans d'horribles convulsions.

Le Roi demanda l'explication de cette scène à un villageois qui lui répondit :

- N'approchez pas, Messire, n'approchez pas ... C'est une sorcière possédée du malin. Elle se vante d'appeler et de commander aux puissances de l'air. Aussi, quand l'orage d'aujourd'hui éclata sur la paroisse, vous l'eussiez vue riant, dansant, gesticulant, sans s'inquiéter de la pluie et des éclairs, tandis que chacun se réfugiait dans l'église ou les maisons. Mais elle avait compté sans les chiens de Saint-Phalier, car aussitôt que nos bonnes cloches se mirent en branle pour conjurer la tempête, elle rougit, pâlit, chancela et tomba dans les contorsions qui l'agitent encore en ce moment. Dieu veuille, pour elle et pour nous, que cela lui serve de leçon."

Comme à Saint-Outrille, nous retrouvons le diable et le clocher. L'historien Bernard Gineste, évoquant  un Saint Phalier du côté d'Etampes, note que "Au moins en Sologne et dans le Berry, saint Phallier passait bien au Moyen Age pour garantir précisément des orages (et accessoirement des autres intempéries nuisibles aux cultures, pour les clercs, qui en faisaient un nouvel Élie, capable donc théoriquement, comme ce grand thaumaturge biblique, d’ouvrir le ciel autant que de le fermer: mais il s’agit d’une rationalisation secondaire). On lui présentait aussi les personnes étiques qu’on disait en chartre, c’est-à-dire en proie au carreau, maladie que Littré appelle encore atrophie mésentérique, et qui retardait gravement le développement des enfants."

B. Gineste conteste l'assimilation, proposée  par de nombreux auteurs ( celle-là même à laquelle j'inclinais) de Phallier (ou Phalier, du latin phalerius, «originaire de Phalères») à un culte phallique, priapique. Il critique ainsi l'hypothèse de Michel Martin, rédacteur d'un livre sur le passé d'Etampes, mettant en relation une statue ithyphallique découverte à Morigny avec saint Phalier.

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 Fresque de Priape (Pompéi)

"Cette sculpture, explique Gineste,  proviendrait précisément du sanctuaire du vicus gallo-romain d’Étampes (qu’il place dans l’actuelle zone industrielle), tout près de l’endroit où plus tard fut érigée la chapelle de Saint-Julien martyr d’Antioche.Or il y avait dans cette chapelle un autel consacré à saint Phallier, ermite à Chabris en Sologne au 5e siècle (dont Fleureau nous résume l’hagiographie à la page 19 de ses Antiquitez d’Estampes). Ceci, nous dit l’auteur, «illustre localement cet apprivoisement des pratiques judéo-chrétiennes», et «cet exemple montre que les lieux de culte chrétiens succèdent fréquemment à des sanctuaires antiques». En d’autres termes on serait passé presque sans interruption de Priape à saint Phallier."

Bernard Gineste réfute cette hypothèse en arguant du fait que le  grec phallos, «membre viril» "n’a pourtant jamais été d’usage dans le latin antique. A peine trouve-t-on le mot phallus chez un érudit africain de la fin du 3e siècle et il n’apparaît clairement en français qu’au 16e siècle chez quelques érudits. Martin n’est-il pas le premier à sourire en lisant chez dom Fleureau, ou encore chez Montrond, que les druides parlaient sûrement le grec? les Étampois du Bas-Empire et de l’époque mérovingienne ne le parlaient pas davantage."


Dans une autre page, Gineste écrit que "cela réduit à néant le rapprochement entre ces deux cultes, car il n’y a par ailleurs aucun commencement de lien palpable entre ce que nous connaissons du culte de Priape et celui de saint Phallier." Et il termine en affirmant :" Il nous faut donc nous contenter du peu que nous savons et espérer que quelqu’un s’attelera prochainement à une étude sérieuse  et réellement critique de ce que nous savons de saint Phallier et de son culte."

Unn peu déconfit, je l'avoue, je revins alors à mes cartes et fis une découverte que je n'hésite pas, pour une fois,  à qualifier de capitale.

 

(A suivre)

 

 




 

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04 octobre 2007 | Lien permanent | Commentaires (1)

Sainte, Sale et Savante

Apollon tue le serpent Python et gagne une épithète (une épiclèse, en terme savant) : on le surnomme Apollon Pythien. Curieux, quand on y pense, de se voir désigné sous les traits de l'ennemi : imaginerait-on un Churchill "Hitlérien" ? En réalité, il doit y avoir ici, sous le masque d'un combat, la figure d'une transmission. Le dieu solaire prend le relais de la divinité chthonienne, et il s'agit moins de supplanter que de prolonger. Puthô viendrait d'une racine archaïque signifiant "pourrissant" (grec puthestai, "se putréfier"), autrement dit, Apollon Pythien ne serait autre qu'un Apollon "pourrisseur". La mort du serpent et sa putréfaction introduisent une impureté fascinante pour les spectateurs (la racine indoeuropéenne est une exclamation de dégoût, dont témoigne l'interjection pouah !), qu'il convient de conjurer. Et pour ce faire, le rituel choisira parfois non d' endiguer le phénomène mais au contraire d' en précipiter les étapes. Dans le numéro 380 de la revue Critique, paru en janvier 1979 et consacré à Michel Serres, René Girard montre comment le religieux exacerbe le désordre pour mieux restaurer l'ordre originel : "L'esprit religieux ne va jamais sans répugnance terrifiée à l'égard de l'impur mais, dans ses formes équilibrées, il donne aux hommes l'audace de surmonter cette première réaction et d'intervenir dans le processus de corruption, pas du tout pour contrecarrer celui-ci mais pour l'accélérer. Constatant ou croyant constater une perte de différences, un début de confusion maléfique entre des choses qui devraient rester distinctes, le rite surexcite la crise et précipite les mélanges pour amener une résolution favorable." (pages 26-27) Et le philosophe de suggérer que le fromage, le pain, le vin, aliments nés d'une fermentation, ont été sans doute inventés dans ce cadre rituel : "Pour régénérer l'ordre, en somme, il faut faire donner au désordre tout ce qu'il peut donner dans l'ordre du désordre, si l'on peut dire. Dans le cas des altérations naturelles, comme celle du lait ou des farines, l'intervention rituelle s'efforcera, sans doute, d'altérer davantage les substances, elle multipliera peut-être les mélanges contre-nature. Elle poussera les hommes, en somme, dans la voie de l'expérimentation sur le pourri, le gâté, le fermenté, etc (...)." Ajouterai-je que le chaos papal que je décrivais l'autre jour me paraît relever du même ordre d'idées ? La violence soudaine, la décomposition des institutions à l'oeuvre dans la cité romaine et acceptées par l'ensemble du corps social prélude à un nouvel ordre bâti autour d'un nouveau pontife.

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En résumé, le serpent figure le passage à un nouvel ordonnancement du cosmos. La souillure de sa mort se lit jusque dans le nom de l'antique oppidum sur lequel s'est fondé la ville de Poitiers. Je lis que Limonum pourrait signifier "les boues" (on ne quitte pas le symbolisme tellurique et détritique) - et la devise même de Poitiers n'est-elle pas étonnamment " Sainte,Sale et Savante" ? Quelle mystère renferme une ville qui a le front de s'enorgueillir de sa saleté ?

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09 avril 2005 | Lien permanent

Saint André en Place Voltaire

Je suis passé cent fois devant, sans rien remarquer. Il faut dire que cette église Saint André, édifiée entre 1870 et 1876, n' a rien de spécialement attirant : pâle copie de cathédrale gothique, elle se signale surtout par cette particularité d'afficher au tympan du portail les mots REPUBLIQUE FRANÇAISE.
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Ajoutons qu'elle est située au coeur de la place Voltaire et l'on aura une petite idée de l'ambiguïté qui semble présider à son histoire... Et puis voilà, l'autre jour, comme je traverse justement cette place, quelque chose me retient à l'extrémité de mon champ visuel. Je me retourne à main droite sur le portail latéral sud. J'ai peine à y croire mais je dois me rendre à l'évidence : au tympan de ce portail, avec sa pelle fièrement plantée en sol, c'est bien mon saint Fiacre qui domine.
Saint Fiacre à Saint-André, deux des saints que je viens de croiser avec l'étude du Taureau. Ah, si l'édifice n'était pas si récent, comme j'y verrais une nouvelle manifestation de l'ordre symbolique instituée par la géographie sacrée... Mais, à la réflexion, pourquoi ostraciser le 19ème siècle ? Qu'est-ce qui préside à cette époque au choix de saint Fiacre pour orner une des ouvertures de l'église ? Pourquoi lui et pas un autre ? L'église actuelle n'a-t-elle pas été construite sur les ruines d'une ancienne église Saint-André ? Saint Fiacre y était-il déjà présent ? Le saint Pantaléon lorrain n'a-t-il pas lui aussi été mis en place à la fin du 19ème ? Je n'ai pas pour l'instant de réponses à ces questions. Je me contenterai pour l'heure de ces constats, de ces rencontres, en me défiant plus que jamais des préjugés, de ces représentations en lisière de conscience qui aveuglent durablement le regard.

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25 juin 2005 | Lien permanent

La croix de saint André

Cette croisée diagonale des chapelles et des châteaux n'est autre que la croix renversée, la croix en X dite croix de Saint-André, dont le nom vient du grec Andreios, homme. Selon Guy-René Doumayrou, cette croix est un « Rappel de l' « animal à figure d'homme aux quatre visages » d'Ezéchiel, elle évoque d'abord l'homme écartelé sur la roue, supplicié de l'injustice aveugle aux échafauds de la société, mais aussi, plus près des principes, l'être microcosmique divisé et réduit à ses quatre éléments, ou quatre membres, pour être reconstruit sur un niveau supérieur d'existence, comme l'image du sautoir déjà le suggérait. C'est ce qui vaut à l'apôtre André (traduisez du grec : le messager-homme) d'être le saint patron de tout vrai chevalier destiné, comme le martyr, à chercher sa liberté dans le sacrifice de sa propre intégrité. » (G.S., p. 80) La croix de Crozant signe en définitive l'union du temporel et du spirituel, la mission du seigneur s'engageant à être le héraut et le défenseur de l'Eglise, et qui met son épée et son courage au service de la Foi.

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Le chevalier est l'égal du martyr, écrit Doumayrou, et cela n'est pas anodin : les saints évoqués jusque-là sont tous des martyrs. Un vitrail de la cathédrale de Chartres consacré à saint Pantaléon le montre d'abord attaché à une croix de saint André, torturé par deux bourreaux qui le brûlent avec des torches, puis subissant le supplice de la roue. L'un des plus importants ordres de chevalerie de la chrétienté patronné par saint André fut l'ordre de la Toison d'Or, fondé le 10 janvier 1430, à Bruges, par le Duc de Bourgogne Philippe le Bon, à l'occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal.
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Les membres de l'ordre portaient un collier auquel appendait la dépouille du bélier fabuleux : « Peu après, par scrupule ou par prudence, note Philippe Audoin, on tentera de substituer au héros païen le biblique Gédéon qui, ayant étendu à terre une toison de mouton, y recueillit au matin la rosée céleste. Il s'agissait toujours de requérir un don surnaturel. Nous avons déjà noté que pour les Alchimistes, c'est entre le Bélier et Taureau, que le Spiritus mundi, la rosée céleste, doit intervenir dans l'opération à laquelle elle adjoint ce mystérieux catalyseur : la vie. » (Bourges, cité première, Julliard, 1972, p. 63).

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09 juin 2005 | Lien permanent | Commentaires (1)

Saint-Germain-Beaupré

La croisade était bien sûr le modèle de l'engagement du chevalier. La maison de Foucauld, qui se réclamait d'alliances avec les Lusignan -ce qui ne saurait nous surprendre-, vit un de ses représentants accompagner Saint-Louis dans son expédition vers les Lieux Saints.

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Plan du château de Saint-Germain-Beaupré (Archives Départementales de la Creuse) Le propre château des Foucauld, Saint-Germain-Beaupré, toujours en secteur Taureau, mérite quelque attention. L'actuel édifice est élevé sur l'emplacement de l'ancien château féodal daté de 1182, lui-même probablement édifié sur les ruines d'une motte castrale. Ce nom de Saint-Germain-Beaupré ne peut manquer d'évoquer l'abbaye royale de Saint-Germain des Prés. Un rapprochement qui n'est peut-être pas fortuit : l'abbaye était le lieu d'un temple d'Isis. C'est du moins ce que rapporte le premier historien de Paris, Gilles Corrozet, en 1550 : « Touchant l'imposition du nom, aucuns dient que la ou est S. Germain des prez y avoit un temple dédié à la superstition de l'idole ou déesse Isis, qu'on racompte avoir esté féme du Grand Osiris ou Jupiter le Juste, la statue de laquelle a esté veue de nostre temps, et en ay souvenance... Ce lieu esté appelé le temple d'Isis et pour ce que la cité en estoit prochaine, elle fut nommée Parisis (quasi juxta Isis), pres du temple d'Isis. » (Jurgis Baltrusaitis, La Quête d'Isis, p. 58). Quoi qu'il en soit de la véracité de l'information et de la fantaisiste étymologie de Paris, il reste qu'on peut vérifier que Saint-Germain des Prés est bien dans la direction du degré zéro de Taureau, par rapport au centre de l'Ile de la Cité, coeur de la vieille Lutèce.

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11 juin 2005 | Lien permanent

Toulx Sainte-Croix

« De mon lit je n'apercevais que la veilleuse énorme de l'hôtel battant dans la rue comme un coeur ; sur l'une des artères était écrit le mot : central, sur une autre le mot : froid, froid de lion, froid de canard ou froid de bébé? Mais le camée Léon frappait de nouveau à ma porte. De son gilet aux vibrations déterminées jusqu’à la racine de ses moustaches le soleil achevait de décharger ses rondins.» (André Breton, Poisson soluble) Oublions les vents, les rivages, ces grands escogriffes de pins atlantiques, ce fou de Bassan emprisonné dans la ligne plombée d'un pêcheur du malheur, le sable et la traîtrise des baïnes, le sourire des enfants et la splendeur des nuages, et arpentons à nouveau nos terres intérieures sous l'égide d'un signe nouveau : Lion solaire et flamboyant dont l'étude du secteur zodiacal correspondant va se fonder essentiellement sur le village creusois de Toulx Sainte-Croix. Du haut de ses 655 mètres, Toulx domine toutes les régions avoisinantes. Du sommet de la tour construite au siècle dernier par l'abbé Aguillaume, on contemplerait jusqu 'au Sancy et au Puy-de-Dôme. Je n'ai pas vérifié mais le panorama est vaste, pas étonnant si les Celtes en ont fait tôt un de leurs oppida. Le nom même viendrait du bas-latin tullum, lui-même emprunté au gaulois tullos, hauteur. Un dernier terme qui n'est pas sans évoquer la Thulé hyperboréenne, la ville mythique où séjournèrent Apollon et Persée ; et nous pourrions mettre au compte de Toulx cette remarque de Guy-René Doumayrou sur la capitale occitane: « Le nom, enfin, de Toulouse, qui n'a jamais changé, évoque de façon suggestive le grec thòlos, qui désignait, dans les temps primitifs, la touffe végétale coiffant et liant le sommet des huttes rondes en branchage. Par la suite, le sens s'en est étendu à la coupole hémisphérique en pierres sèches, et enfin, plus particulièrement, à la voûte des fours et étuves. De la coupole construite à la voûte céleste, l'analogie va de soi : centre et sommet, la ligature de la thòlos est bien le lien et le lieu privilégié, récepteur et répartiteur des influx cosmiques, le Trône du Jugement, l'étoile polaire gouvernante (en grec : thémis), de l'ourse (en grec : arctos) : ARTEMIS l'Immuable (du grec : artémès) : La treizième revient... c'est encore la première ; Et c'est toujours la seule, - ou c'est le seul moment... (Nerval, les Chimères : Artémis). » (Géographie Sidérale, p.65)

Il se pourrait bien que Toulx ait été de bonne heure un sanctuaire important du peuple gaulois des Lémovices qui occupait approximativement le Limousin actuel. On a pu déjà noter que la plupart des sanctuaires celtiques sont situés soit au centre soit sur les limites de la civitas, or Toulx est situé sur la frontière avec les Bituriges. Ce n'est que vers l'an 1000 que le village basculera dans l'escarcelle des princes de Déols, et si ce pays limousin de Boussac est dès lors rattaché à la province du Berry, il dépendra toujours du diocèse de Limoges : « exemple caractéristique de l'enchevêtrement des divisions administratives de la France d'Ancien Régime », écrit André Guy, auteur d'un opuscule sur le village. Que dire maintenant du qualificatif de Sainte-Croix ? Gilles Rossignol y voit une invitation à deux hypothèses : « (...)ou bien le plan primitif [de l'église] aura été inspiré de l'église du Saint-Sépulchre, à Jérusalem (comme à Neuvy Saint-Sépulchre dans l'Indre) ou bien on aura rapporté à Toulx une réplique du « vray boys », le bois de la Vraie Croix. » A vrai dire, aucune des deux propositions ne tient la route, d'une part parce que le vocable de Sainte-Croix n'a été ajouté que postérieurement à la fondation de l'église (dédiée en 1158 à Saint Martial, ce qui n'est pas anodin, nous y reviendrons); d'autre part parce que si relique de la vraie croix il y avait eu, il serait étonnant que la mémoire collective n'en ait pas gardé le souvenir d'une manière ou d'une autre. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé pour Neuvy qui s'honore toujours de deux gouttes du sang du Christ (que l'on doit à l'obligeance du cardinal Eudes de Châteauroux, légat du pape à la VIIème croisade, qui les fit acheminer en 1257). Faut-il absolument rechercher une cause matérielle, tangible à l'appellation Sainte-Croix ? Ne porterait-elle pas une symbolique lisible seulement dans le paysage et les relations du lieu avec ses alentours ? Pour Henri de Lubac, la croix érigée sur une montagne, au centre du monde, reproduit totalement l'antique image de l'arbre cosmique, en tant qu'Axe du Monde joignant le pôle terrestre au pôle céleste. Or, le méridien de Toulx est le vecteur éloquent d'une telle symbolique : balisé par Boussac ( dont le château abrita longtemps les tapisseries de la Dame à la Licorne ), il désigne le village de Primelles, dans le Cher, situé au coeur de la forêt domaniale de Thoux... Ici, selon Mgr Jean Villepelet (Les Saints Berrichons, Tardy, 1963, p.169), aurait séjourné assez longtemps saint Firmin, évêque d'Amiens, tandis qu'il se rendait à Rome au tombeau des Apôtres. Séjour significatif : Amiens se situe pratiquement sur ce même méridien. Et l'on ne sera guère étonné d'apprendre que l'un des deux Firmin honorés par l'église d'Amiens aurait été converti par saint Saturnin de Toulouse, dont le nom ne se retrouve que dans une seule paroisse du Cher, elle aussi traversée par l'axe polaire.
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Tournons-nous maintenant vers l'église du village.

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26 juillet 2005 | Lien permanent

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