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14 avril 2005

Mélusine, Aliénor et Epona

"Jusqu'au nombril, elle avait l'apparence d'une femme et elle peignait ses cheveux ; à partir du nombril, elle avait une énorme queue de serpent, grosse comme une caque à harengs."
Jean d'Arras

C'est le duc Jean de Berry, à qui vient d'être rendu en 1369 le comté de Poitiers, qui demande avec sa soeur Marie à Jean d'Arras, libraire et relieur, de rédiger l'histoire de la famille des Lusignan et de leur château, construit selon la légende par la fée Mélusine. Disposant de la vaste bibliothèque du duc où abondent chroniques, récits de voyages (parmi lesquels Le Livre des Merveilles de Marco Polo), compilations de légendes et autres livres d'astrologie, de magie et de divination, Jean rend sa copie en 1392 (on est loin de la frénésie éditoriale actuelle). Ce Roman de Mélusine est le parfait exemple de la fusion entre courtoisie, thèmes chevaleresques et mythes celtiques dont Régine Pernoud voyait l'origine à la cour d'Aliénor d'Aquitaine. C'est à celle-ci, "reine de France, puis d'Angleterre, et surtout reine des Troubadours, que Poitiers, assure Guy-René Doumayrou, doit d'avoir été foyer de poésie et centre de la vie courtoise et chevaleresque dans la seconde moitié du XIIe siècle."

Claude Lecouteux dans Mélusine et le Chevalier au Cygne (Payot, 1982) a ainsi clairement montré que la fée-sirène était la figure d'une déesse celtique. Une déesse-jument venant s'unir avec des humains et apporter la prospérité et dont la forme gauloise est Epona.



Il ne fait dans son ouvrage aucune relation avec le matériel archéologique découvert à Poitiers concernant Epona. Et pour cause puisque c'est seulement en 1983 qu'a été découvert une statuette de la déesse lors d'un sondage sur l'un des plus importants carrefours du centre urbain. Par ailleurs, la monnaie la plus courante chez les Pictons associe la main ouverte au cheval à tête humaine.

(A suivre)

01:50 Publié dans Bélier | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

D'où je vous écrit, au sommet septentrionnal du triangle de Neuvy-saint-Sépulchre, se trove une petite ville du nom d'épône.
Bien à vous.

Écrit par : OrnithOrynque | 14 avril 2005

Merci pour le renseignement. Je ne connaissais pas cette petite ville d'Epône qui se situe effectivement au nord de Monfort l'Amaury. L'article de Wikipédia assure qu'elle tient son nom du latin Spedona, et non de la déesse celtique, mais il est toujours permis d'en douter. Je vois aussi qu'elle recèle de riches vestiges mégalithiques et gallo-romains. On aimerait en savoir plus, mais le web n'est pas très riche à ce sujet.
Une piste de plus à explorer...

Écrit par : Robin Plackert | 14 avril 2005

Les commentaires sont fermés.