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11 octobre 2005

Bootes

Je l'ai écrit dans un commentaire : la clé est astronomique. Cette forme de cerf-volant qu'affecte le parcours du pélerinage, avec cette pointe dont l'extrémité est la fontaine même de Vaudouan, est en effet étrangement proche du dessin de la constellation du Bouvier (Bootes). La source occupe la position de la brillante étoile Arcturus, qui donnait jadis son nom à la constellation tout entière.

 

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Pourquoi le Bouvier ? A mon avis, parce que cette constellation, également nommée le Laboureur, le Gardien des Boeufs ou le Moissonneur, outre qu'elle fait écho à la génisse blanche de la légende, est voisine de la constellation de la Vierge (Virgo), de telle sorte que quand celle-ci disparaît à l'horizon, le Bouvier s'abaisse et semble la suivre. Aussi bien un mythe en a-t-il fait le mari ou le père de la virginale Érigone qui présidait aux moissons.

Bien d'autres mythes s'attachent au Bouvier. Je ne saurais trop conseiller la lecture de l'excellent article que lui consacre Francesco Lo Bue, dont voici un extrait particulièrement passionnant en ce qui nous concerne :

« Selon un mythe grec, le Bouvier représenterait Triptolème, placé dans le ciel à côté de sa charrue, la Grande Ourse. Celui-ci avait révélé à Déméter, la déesse des moissons, le nom du ravisseur de sa fille Perséphone. En remerciement, la déesse confia à Triptolème les secrets de la culture du blé et de l’agriculture, et lui donna comme mission de répandre ce savoir chez tous les peuples de la Terre.

D’autres auteurs prétendent que le Bouvier représente Philomélos, l’un des deux fils nés de l’union de Déméter et de Iason, qui inventa l’attelage et fut placé sur la voûte céleste en remerciement de ses bienfaits. Dans la même veine, les Romains voyaient dans le Bouvier le gardien des sept boeufs de la Grande Ourse, qui tournent en rond pour battre le blé autour du Pôle céleste. Le terme « septentrional » dérive du latin « septem triones », les « sept
boeufs » (de la Grande Ourse).
»

 

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Il est en outre remarquable de noter que, de même que dans l'axe du Bouvier céleste, se trouve l'Epi de la Vierge (Spica), le prolongement du chemin rectiligne ouest du pélerinage de Vaudouan atteint l'église de Pouligny Saint-Martin, d'origine romane, où des fresques des travaux des champs datés du début du XIIIème siècle témoignent encore de la symbolique agricole de l'ensemble cultuel. Peut-être n'est-ce pas hasard non plus si l'alignement désigne la tour Gazeau, vestige d'un château féodal cité en 1090 qui a servi de cadre romantique à Mauprat, le roman de George Sand.

Enfin, si l'on observe que dans le ciel nocturne le Bouvier se situe dans le prolongement de la Grande Ourse, on s'aperçoit que le village de Briantes occupe la position de celle-ci par rapport à Vaudouan. Or, l' « étymologie de Briantes, écrit Stéphane Gendron, est probablement gauloise, *Brigantium, avec briga « hauteur, mont », peut-être « forteresse ». Briga est un élément de composé fréquent en toponymie pour désigner des sites de hauteur (comp. v. irl. bri « colline ») et d'anciens oppidum.» (Les Noms de Lieux de l'Indre, op.cit. p. 3)

Comment dès lors ne pas penser au Brug na Boyne du Dagda, le Jupiter irlandais ? Littéralement, il s'agit de l' « Auberge » ou de « l'Hôtel de la Boyne », désignant sa résidence qu'on localise dans le tumulus protohistorique de Newgrange, où l'on retrouve également le nom de Boann, la maîtresse du Dagda et Minerve celtique.





 

01:10 Publié dans Vierge | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

Wouahhh !!!
Quel merveilleux dévoilement (de pierres marquées) . C"est de la visuelle poésie .
Depuis Pilgrimage je m'interrogeai aussi sur votre recours à l'anglais ... et il me semblait bien que votre géographie avait de grandes étendues/liens .
Vraiment elle devrait être au programme scolaire et puissent tous ces enfants qui moutonnent à l'envi se rejouir pleinement de la Beauté de ce monde et vibrer haut...
Merci pour cette belle note.

Écrit par : Colette | 11 octobre 2005

Bootes ! Bon Dieu, mais c'est bien sûr !

L'analogie est en effet frappante. Je me console en me disant que j'étais quand même "dans le ton" avec ma cuisse de vache !

Écrit par : Marc LEBEAU | 11 octobre 2005

Les commentaires sont fermés.