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22 octobre 2005

Lourouer Saint-Laurent

J'ignorais qu'elle fût si belle. Personne ne m'en avait jamais parlé. Je l'avais mentionnée en 1989 sans même daigner lui faire une petite visite. Je veux parler de la petite église romane de Lourouer Saint-Laurent.
Mon incuriosité d'alors me stupéfie. Il faut dire que je ne savais rien des fresques qui l'ornaient, et qui, si elles n'ont pas la majesté et l'ampleur de celles de Vic, toutes proches, n'en sont pas moins merveilleuses. Et je dois dire que l'édifice en lui-même, placé au coeur du modeste village, me séduit plus encore que Vic : ses dimensions réduites vous donnent un sentiment d'intimité, de nid calme et chaleureux, qui vous étreint sitôt passé le seuil obscur. Sensation de pénétrer une caverne paléolithique. L'éclairage automatisé se met en route, sinon vous resteriez dans une épaisse pénombre. La beauté des fresques vous saisit alors immédiatement.

 

 

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Saint Michel terrassant le dragon

Un petit dépliant à l'entrée donne quelques informations. J'y apprends justement que l'église a été restaurée, que la première phase a été réalisée entre 1989 et 1991, que deux autres phases lui ont succédé, de 1999 à 2002, et enfin que « des sondages effectués dans le choeur laissent entrevoir d'autres fresques très riches et très intéressantes, mais le coût de ces travaux serait trop élevé pour être envisagés prochainement. »

En ce qui concerne les fresques visibles, je reproduis ici le texte de la plaquette :


« Les fresques sont importantes, et offrent, comme l'architecture décor multiple et fort curieux tant les superpositions de peintures sont nombreuses (lors des derniers sondages dans le choeur, jusqu'à cinq époques de peintures ont été recensées). Elles portent ainsi témoignage de différentes époques de l'art religieux au Moyen Age.

Les peintures laissent apparaître :

  • Un premier décor en faux appareil, dont les restes sont visibles sur le mur Est de la nef (XI – XIIème siècles)

  • Toujours du XIIème siècle, une fresque représentant une Vierge à l'Enfant (mur Est de la nef, à gauche).

  • XIIème siécle encore, une peinture dont ont été conservés quatre fort beaux visages exécutés par un artiste de talent (mur Sud) et de même facture que les visages de Thevet Saint-Julien.

  • XIIIème siècle, sur la partie droite du mur Est de la nef, registre inférieur, une crucifixion et une mise au tombeau (visible à droite).

  • Fin XIIIème, début XIVème siècles, dans la nef, mur Nord :

Registre supérieur : un paysan et un personnage tenant des fleurs, avec une inscription « AGRICOLANUS », deux oiseaux, un saint Jacques bénissant uns scène de martyre.

Registre inférieur : deux personnages séparés par des végétaux et des colonnes, saint Nicolas libérant les enfants du saloir ; à l'angle, un évâque bénissant (autre saint Nicolas ?)

  • Sur le mur Sud : au niveau du registre supérieur, un chevalier ; saint Michel pesant les âmes face au Diable ; le repas chez Simon le Pharisien (scène semblable à celle de Vic) et une scène inspirée de l'Evangile selon saint Jean « Noli me tangere » articulée avec le mur Est.

  • Au niveau du registre médian, une série de médaillons représentant des animaux fantastiques.

  • Au niveau du registre inférieur, vestiges d'un calendrier, chacun des personnages représentant un mois de l'année, de janvier à août.

  • Sur le mur Est, registre supérieur : une scène de crucifixion : Christ entouré de deux soldats (porte-lance appelé Longinus et porte-tampon). Au-dessus de la croix, Soleil et Lune qui se voilent la face. A droite, un saint jean, à gauche, Marie. A l'extrême droite, une femme en prière, à l'extrême gauche une femme richement vêtue (mode fin XIIIème siècle). La femme de droite complète le « Noli me tangere » du mur Sud.

  • Dans le choeur, sur le mur diaphragme, se trouve une peinture représentant Saint Michel terrassant le dragon.

  • D'autres éléments remarquables ont été mis à jour dans le choeur, notamment au fond de celui-ci, autour des vitraux, qui n'ont pas encore été interprétés. »


A l'occasion de mon passage, j'ai pris quelques photos à découvrir dans l'album, côté droit.

D'autres photos sur ce site.

On peut retrouver par ailleurs plusieurs des fresques de Lourouer dans le très bel ouvrage de Michel Maupoix et Xavier Anquetil, paru en 2004 : Peintures murales de l'Indre, De la couleur au symbole révélé, co-édité par l'Association Rencontre avec le patrimoine religieux et le Conseil Général de l'Indre.





14:20 Publié dans Balance | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Magnifiques photos on y sent la paix du lieu je comprends votre émotion.


Merci

Écrit par : colette | 22 octobre 2005

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