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15 novembre 2005

L'ard du feu

« On sait aussi des mondes qui se défont. Bravant l'importunité des fileurs de renommée, remontons à Montségur, ce crâne vide, pôle tragique. De la même façon que Planès, ce lieu est à la pointe d'un triangle équilatéral dont les deux autres sommets ne sont pas plus quelconques : ce sont les villes de Saintes et de Feurs. Leur alignement rayonne de Milan, ancienne Mediolanum, comme Saintes, et centre zodiacal de la grande plaine cisalpine, en suscitant maintes capitales : outre les trois précédentes, Lyon, Clermont-Ferrand et Limoges. Mais ce qui nous intéresse directement est que, sur la partie qui forme la base de notre triangle, il est parallèle à l'Equateur. La hauteur et médiane dressée depuis Montségur sur ce segment est une méridienne qui joint les sommets de deux triangles à base commune, feu et eau, le sommet du feu étant en Ile-de-France, près de Rambouillet. »

(G.R. Doumayrou, Géographie Sidérale, p. 274-275)


medium_carte-neuvy2.4.jpgJe reprends cette carte de G.R. Doumayrou, déjà montrée le 11 avril, pour prolonger l'investigation menée ici depuis plus d'un mois sur le triangle de l'eau, Mosnay-Lourouer-Lourdoueix. A partir de ce modèle beaucoup plus vaste qui embrasse quasiment tout le territoire de notre pays, comment ne pas chercher à savoir s'il existe une réplique symétrique qui serait en somme le triangle du feu ? Je suis cependant incapable aujourd'hui de dire si, en 1989, j'ai cherché dans cette direction. Il est possible que j'aie en ce temps-là abandonné l'hypothèse faute d'éléments probants, ne disposant pas alors du même nombre de sources d'information.

Cette hypothèse du triangle du feu me paraît soutenable à ce jour, et je vais donc m'employer sans plus attendre à le montrer.

 

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Les deux triangles eau et feu

En projetant strictement le triangle symétrique à celui de l'eau sur la partie nord, la pointe tombe juste au-dessus du village de Diors. Rien de bien remarquable pourtant à signaler : le château du 15ème a été bombardé en août 44, l'ancienne église a disparu. Mais elle appartenait à l'abbaye de Déols, grande ordonnatrice du réseau zodiacal, qui se situe sur le même parallèle. Et surtout Diors est mentionné dès 927 (villa Drociso) : c'est la date exacte de la donation du Magny à Déols, par Guillaume d'Aquitaine.

Remarquons maintenant qu'un axe issu de Déols et reliant Lourouer Saint-Laurent traverse la ville d'Ardentes, par ailleurs également située, dans sa partie est, sur le méridien des triangles. Ardentes signe véritablement ce triangle du feu, de par son nom même, qu'on s'autorisera à rattacher au latin ardere, brûler. La commune actuelle fut formée en 1839 de la réunion de Saint-Martin d'Ardentes (dont la magnifique église dépendait de Déols) et de Saint-Vincent, paroisses occupant les deux rives de l'Indre, dont l'étymologie « Flavius Angerem » se retrouve au nord du triangle avec le hameau d'Angeray, en pleine Champagne Berrichonne. C'est sur les mêmes rives indriennes que se dressaient les anciennes forges de Clavières, renommées dès le 16ème siècle. L'économique et le symbolique encore une fois se rejoignent.

 

medium_trianglefeu.jpg
Le triangle du Feu

Sur le côté Mosnay-Diors, on relèvera la présence d'Arthon, en bordure de Bouzanne, bien de l'abbaye de Déols dès 1104 (ce nom « Arthon » n'est pas sans parenté avec l'Arthur de la geste celtique, j'y reviendrai), et la proximité de medium_lourouer-les-bois.jpgl'autre Lourouer berrichon, Lourouer-les-Bois, dans la forêt de Châteauroux, où se trouvait jusqu'en 1874 le chef-lieu de la commune du Poinçonnet (on peut y admirer les vestiges de l'ancienne église Saint-Pierre-ès-Liens, transformée aujourd'hui en habitation).

 

L'examen du parallèle de Déols, passant donc par Diors, n'est pas sans enseignement : s'originant à Niherne, sur les bords de l'Indre (église Saint-Sulpice du 12ème), il transperce la forêt de Bommiers par le carrefour des Sept Lignes, puis celle de Choeurs pour en ressortir à Chezal-Benoît, siège d'une abbaye bénédictine et d'une congrégation de grande importance (dont la règle fut adoptée, entre autres monastères, par Saint-Sulpice de Bourges), et dont l'église Saint-Pierre fut consacrée en 1104 par notre vieille connaissance, Léger, l'archevêque de Bourges.

Enfin, l'axe, après avoir franchi le Cher, atteint Saint-Loup des Chaumes, petit village soi-disant fondé par l'évêque Saint-Loup (dont nous avons vu le culte au Magny, mais Ardentes également s'honore d'un pélerinage à Saint-Leu). Village qui est par ailleurs sur le méridien de Bourges, très précisément à l'aplomb du Faubourg Saint-Sulpice.

C'est maintenant vers Bourges que vont se porter nos regards. Avec la capitale des Bituriges va s'ouvrir un chapitre fondamental dans la description de notre géographie sacrée.

00:10 Publié dans Sagittaire | Lien permanent | Commentaires (0)

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