25 juin 2005
Saint André en Place Voltaire
Je suis passé cent fois devant, sans rien remarquer. Il faut dire que cette église Saint André, édifiée entre 1870 et 1876, n' a rien de spécialement attirant : pâle copie de cathédrale gothique, elle se signale surtout par cette particularité d'afficher au tympan du portail les mots REPUBLIQUE FRANÇAISE.
Ajoutons qu'elle est située au coeur de la place Voltaire et l'on aura une petite idée de l'ambiguïté qui semble présider à son histoire... Et puis voilà, l'autre jour, comme je traverse justement cette place, quelque chose me retient à l'extrémité de mon champ visuel. Je me retourne à main droite sur le portail latéral sud. J'ai peine à y croire mais je dois me rendre à l'évidence : au tympan de ce portail, avec sa pelle fièrement plantée en sol, c'est bien mon saint Fiacre qui domine.
Saint Fiacre à Saint-André, deux des saints que je viens de croiser avec l'étude du Taureau. Ah, si l'édifice n'était pas si récent, comme j'y verrais une nouvelle manifestation de l'ordre symbolique instituée par la géographie sacrée... Mais, à la réflexion, pourquoi ostraciser le 19ème siècle ? Qu'est-ce qui préside à cette époque au choix de saint Fiacre pour orner une des ouvertures de l'église ? Pourquoi lui et pas un autre ? L'église actuelle n'a-t-elle pas été construite sur les ruines d'une ancienne église Saint-André ? Saint Fiacre y était-il déjà présent ? Le saint Pantaléon lorrain n'a-t-il pas lui aussi été mis en place à la fin du 19ème ?
Je n'ai pas pour l'instant de réponses à ces questions. Je me contenterai pour l'heure de ces constats, de ces rencontres, en me défiant plus que jamais des préjugés, de ces représentations en lisière de conscience qui aveuglent durablement le regard.
00:20 Publié dans Taureau | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.