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08 août 2005

Valençay

 

 

 

« donnez moi ses mains duvetées creusées pour l'aumône » Jacques Roubaud (e )

Le samedi 30 juillet, nous nous rendîmes au château de Valençay. La visite du domaine de Talleyrand, (acheté par lui en 1803, à la demande de Napoléon et avec son aide financière) est agrémenté de saynètes mettant en scène le prince et divers protagonistes (serviteurs, nièce, cuisinier, aristocrate escrimeur...). Cette année, deux amis comédiens ont été engagés pour jouer durant l'été ces spectacles donnés dans la cour d'honneur ou les vastes cuisines (la table de Talleyrand était une des plus réputées d'Europe). Parfaitement rôdés après un mois de représentation, heureux de se produire en un tel lieu, ils ont bien restitué la figure ambiguë, séduisante, du roué diplomate à la verve étincelante.


Le soir-même, je termine ma note du Cheval Mallet sur l'évocation de Charles-Antoine de la Roche-Aymon. Si j'avais, en 1989, déjà reconnu la place occupée par cette famille dans la géographie sacrée du pays berrichon, je n'en avais pas pour autant identifié ce personnage, ni même repéré le blason porteur du fauve emblématique du signe. Une autre surprise m'attendait, plus circonstancielle : Charles-Antoine de la Roche-Aymon, je l'ai écrit, fut l'avant-dernier aumônier royal mais je m'aperçois aujourd'hui que j'ai fait une légère erreur, il en fut en réalité l'antépénultième. Avant-dernier, il le fut aussi, mais c'est de la charge d'Archevêque-Duc de Reims dont il se rendit titulaire en 1763, poste ô combien important symboliquement puisque c'est l'Archevêque-Duc de Reims qui avait le privilège de poser la couronne du Roi au cours de la cérémonie du Sacre. Maintenant, savez-vous qui fut, en 1777, le dernier archevêque-duc de Reims ? Eh bien, ni plus ni moins que Alexandre Angélique de Talleyrand-Périgord (1736-1821), l'oncle même de Talleyrand, qui n'était encore que coadjuteur de l'archevêque en titre, c'est-à-dire Mgr de la Roche-Aymon lui-même, lors du sacre de Louis XVI, en 1775.


 


(Cette coïncidence (qui se traduit aussi par une similarité héraldique, les Talleyrand-Périgord blasonnant de gueules, à trois lions d'or, armés, lampassés et couronnés d'azur) aurait dû faire l'objet d'une note dans la foulée de la précédente, mais une escapade d'une semaine en Périgord justement avec une partie de la famille en avait retardé la rédaction.)



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