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21 août 2005

Signum Leonis Signum Arietis

Après ces détours par la Bourgogne et le Poitou, retour sur nos terres de Berry et de Marche, en ce secteur du Lion dominé par la haute présence de Toulx Sainte-Croix. Le « rex animalium », le roi des animaux, y incarne la puissance souveraine et la force noble, la magnificence des étés et le feu rayonnant. « Pleine flamme de vie », déclare l'astrologue André Barbault. Aussi ne faut-il pas s'étonner de rencontrer dans cette zone un Lusignat, à quelques kilomètres au sud de Toulx, et un hameau dit Lusignan, près de Saint-Denis-de-Jouhet, faisant écho tous les deux au Lusignan de Bélier où triomphe le feu initial. Cette résonance entre les deux signes de feu a trouvé sa plus belle expression artistique dans un marbre conservé à Toulouse, au Musée des Augustins :

 

 

Deux femmes tiennent dans leurs bras l'une un lion, l'autre un bélier. Signum Leonis Signum Arietis, lit-on de chaque côté des têtes. Cette oeuvre datée du premier quart du XIIème siècle reste énigmatique pour les historiens : « Cette sculpture, dont les étrangetés n'ont pas fini d'intriguer, a fait l'objet de plusieurs interprétations, mais aucune de ses explications n'est satisfaisante. » (Corpus des inscriptions de la France Médiévale, 7, ville de Toulouse, CNRS, Paris, 1982, p. 61) « Le pied nu et le pied chaussé de chacune des deux femmes, lit-on un peu plus loin, constituent une figuration qu'offrent plusieurs bas-reliefs antiques. Cette représentation connue de la parthénogenèse, traduit également une démarche religieuse. Ainsi dans l'Enéide, Didon s'approche des autels un pied dépouillé de ses bandelettes, la robe dénouée, pour prendre à témoin avant de mourir les dieux et les constellations qui sont au courant de son destin. »

medium_eneas5.jpg
Suicide de Didon
Bibliothèque Nationale de France
Français 60 fol. 148
Paris, XIVe s.


C'est maintenant vers Saint-Denis-de-Jouhet que nous allons diriger nos regards.

01:30 Publié dans Lion | Lien permanent | Commentaires (7)

Commentaires

Cette référence m'intéresse.(sculpture des Augustins, réhaussée par le suicide de Didon proche par le pied).
J'ai peint un jour - je ne suis pas peintre du tout - une femme aux cheveux "jaunes" (Lion?) .
J'ai commencé par le simple collage d' une chaussure bleue découpée dans une revue et collée : pied gauche dirigé vers la gauche= le passé .
En diagonale un autre collage : photo guerre du vietnam/photo noir/blanc / Soleil blafard , à droite en diagonale du pied /rivière en diagonale aussi => rivière peinte rouge ciel itou reste point soleil/phare (?) dans ce chaos, les hommes debout sont "de trop"(?)- ariès est là aussi
Ma petite femme danse un pied bleu et l'autre nu dans un air saturé rouge le vert perce (j'y crois). On peut même l'entendre dire "Seigneur où es-tu?"
Et finalement, le Feu (instinctuel (!)) en Bélier , égoïsé en Lion n' est spiritualisé qu'en Sagittaire . Votre signe?

Écrit par : colette | 24 août 2005

Né un 28 novembre, je suis effectivement sous le signe du Sagittaire. Je reste admiratif devant votre intuition.
J'aimerais bien contempler l' oeuvre que vous décrivez.

Écrit par : Robin Plackert | 24 août 2005

Je suis pour ma part né le jour de la Saint-Léger. Naguère, ce jour était celui de la fête des Anges gardiens. Savez-vous par ailleurs que le poète Saint-John-Perse porte au moins deux fois le nom de Saint-Léger à l'état-civil : son vrai nom était Alexis Léger de Saint-Léger.

Pour en venir à Saint-Denis, je me suis livré parfois à certaines promenades dyonisiaques et magnétiques. N'y a t'il pas un axe avec le Sacré-Coeur et la Route des Flandres?
A Saint-Denis même, il y a une sorte d'axe dont les deux pôles, en ligne droite parfaite, sont formés d'une part par la Basilique et de l'autre par une église plus petite, qui porte le nom même de Saint-Denis, et qui est comme une lune à la première. Comme dit Jacques Prévert, "De deux choses Lune, l'autre le soleil." J'avais une amie qui habitait juste autour de cette petite église. Je crois au-delà de l'autosuggestion avoir ressenti un vrai tellurisme.
Dernière visite en date à la Basilique : la déposition du coeur de Louis XVII un jour d'éclipse de soleil par Vénus, le 8 juin 2004.

Bien à vous Colette et Robin.

Bien à vous.

Écrit par : OrnithOrynque | 25 août 2005

J'ai senti votre chevaline/chevaleresque signature, il y a qq posts déjà . Soyons modeste, j'aurais tout à fait pu me tromper .
Concernant ma "barbouille" qui n'est ni oeuvre ni digne de contemplation je tâcherai de la scanner et de vous l'envoyer sur votre mail . En tout cas, je vous remercie de m'avoir montré ces 2 références qui permettent de donner "une perspective" à cette "création".
J'aime à penser que parfois nous sommes en résonnance de choses, du passé/présent/futur. Réminiscence/rémanence ou ouverture ... je suis comme vous sidérée par toutes ces choses, que d'autres simplifient en hasard . Bref ! les regards sont multiples.

Écrit par : colette | 25 août 2005

Merci pour ces précisions sur Saint-Denis (où je ne suis jamais allé) et Saint-John Perse (je me suis permis un petit clin d'oeil sur la dernière note). Un détail (qui devait être important pour le poète) : il orthographiait Leger sans accent aigu.
Les résonances à mon texte, ce sont en partie vos commentaires, à vous Colette et Ornythorinque, qui me donnent énergie pour poursuivre et passer outre les moments de doute.
Regards multiples, perspectives qui se creusent, un mot seul, un accent peut faire basculer un horizon.

Bien à vous

Écrit par : Robin Plackert | 26 août 2005

Je trouve qu'on s'amuse beaucoup ici.
PERSE : église de Perse/"le vert perce"(commentaire colette du 24Août ) et Ornitho nous ramène au Sol stice (St jean- St John) par le poète Perse de patronyme et Léger de surcroît, dont les vers cités en note du jour/clin d'oeil sont très beaux dis donc
Cheminons encore à la poursuite de ...??? avec comme horizon l'amuse et la Muse mais jamais l'âme usée .

De quelle doute parlez-vous?

Je vais être "muette" qq temps je m'en vais demain soir en Forez - un écho chez vous ??? - sans Net, juste avec la Terre aux pieds . Par monts et par vaux cabriolant ... Dès que je le pourrais je vous lirai/écrirai .

Bien à vous.

Clin d'oeil à l'oiseau : né à la St Léger en Balance : je m'interroge sur Léger et la pesée des âmes .
Bien à vous aussi O^O

Écrit par : colette | 26 août 2005

Bon voyage à vous, colette, sur ces terres foreziennes où naquit, dit-on, Raimondin, l'infortuné mari de Mélusine.
Au plaisir de vous revoir bientôt, toujours inspirée et le verbe cabriolant...

Écrit par : Robin Plackert | 27 août 2005

Les commentaires sont fermés.