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01 décembre 2005

La vallée de l'Arnon (1)

Située à une douzaine de kilomètres du Mediolanum Biturigum (Châteaumeillant), la vallée de l'Arnon nous présente, sur quelques lieues de rivière, un groupement saisissant de noms évocateurs.

medium_sid.jpgLe site, déjà, n'est pas quelconque : cette partie du cours de l'Arnon est toute en gorges, à tel point qu'un petit barrage a pu être édifié, qui a donné un plan d'eau appelé « retenue de Sidiailles », du nom du village qui le surplombe. Village connu pour son "camp de César", où l'on rencontre une fortification de « type belge » ou « de Fécamp », haute et large levée de terre qu'accompagne un fossé à fond plat. Or, le nom même de Sidiailles ne laisse pas d'être intéressant : pour les Celtes, qui croient à l'immortalité de l'âme, il existe un Autre Monde, qui s'appelle précisément le sid :

« Le sens est « paix »(cf. le gallois heddwch), expliquent Ch. J. Guyonvarc'h et F. Le Roux (Les Druides, op. cit. p. 413). La fréquence du terme et le sens secondaire de « monticule, colline » appliqué à de très nombreux toponymes s'expliquent par la conception irlandaise de l'Autre Monde et par les légendes relatives aux Tûatha Dé Dânaan :

  • d'une part le sid est localisé par delà la mer, mais toute eau, lac ou fleuve, y donne accès. Cela explique que pour aller dans l'Autre Monde il faille traverser l'océan ou pénétrer dans la profondeur d'un lac (image réduite de l'océan).

  • d'autre part, après avoir été vaincu par les Goidels, les Tûatha Dé Dânaan se sont réfugiés sous terre : le sid est donc concevable aussi sous des tertres, des tumuli des collines ou des élévations de terrain, ce dont rend compte le sens de « colline ». Toute divinité est, en principe, propriétaire ou occupante d'un sid. »

Force est de convenir que le site de Sidiailles répond bien à la double définition proposée ici, de par sa position même au-dessus des gorges. Le renfort de l'archéologie montrant qu'il s 'agit bien là d'un vestige de la civilisation des oppida vient renforcer notre conviction que nous sommes en présence d'un important témoignage de la géographie sacrée du peuple biturige.

Ce n'est pas le seul : d'autres indices attendent patiemment que l'on daigne les reconnaître. Il suffit pour cela de descendre un peu la rivière.

13:30 Publié dans Scorpion | Lien permanent | Commentaires (5)

Commentaires

Juste une question ce soir Robin.

Qu'entend-t-on exactement par oppidum de type Fécamp ? Est-ce dû à la localisation normande, autour de Fécamp, de ce type d'oppidum ? Ou ne s'agit-il que du nom éponyme du premier oppidum de ce type découvert alors dans cette région ?

En attendant impatiemment la suite de votre périple Biturige !

Écrit par : Marc LEBEAU | 01 décembre 2005

Bonne question, Marc, à laquelle je suis bien incapable de répondre... En tout cas, ce type d'oppidum n'est pas réservé à la Normandie, on le trouve donc en Berry, mais aussi par exemple en Auvergne :
http://www.shef.ac.uk/archaeology/research/auvergne-fr/auvergne-fr3.html

Bien à vous, Marc (je vous réponds bientôt sur le "Chien").

Écrit par : Robin | 02 décembre 2005

Bonjour Robin,

Si je comprends bien ce secteur scorpion (c'qu'or pillons) nous emmène aux temps pré-chrétiens obscurs et ténébreux où l'homme vit dans la crainte, où sa parano est énorme.
Il y a aussi des similitudes avec le shintoïsme japonais (même en ce 21ème siècle cette croyance existe encore).
Certes au niveau de l'imaginaire c'est beau aussi .

Dans le scorpion asttrologique, on rencontre cette eau bizarre/ trouble/attirante/ nos rêves sont parfois, peuplés de monstres qui semblent arrivés du non-monde. Mais, de quoi s'agit-il au fond?
Je vous pose la question .

le scorpion carré au lion / pluton s'appelait aussi le riche
ici se joue une opération de purification qui nous permettra d'accéder au ciel qui vient .

Enfin cette autre question , vous parliez de l'opérativité de ces signes en géographie sacrée (non seulement comme vestiges "morts" mais aussi "actifs"), que se passe-t-il quand on pose les pieds en secteur scorpion ?
Et puis aussi, comment peut-on toujours s'abstraire des choses, comme si elles avaient un en-soi qui n'est jamais affecté par l'être et les êtres?

Du coup, je vois le clin d'oeil de la camionette autrement.
( mais il y aussi une "vilaine" joke ... les kamis sont aussi les esprits au Japon) .
look at : http://translate.google.com/translate?hl=fr&sl=en&u=http://www.wsu.edu:8080/~dee/GLOSSARY/KAMI.HTM&prev=/search%3Fq%3Dkami%26hl%3Dfr%26lr%3D%26sa%3DG
Cette récurrence nippone a-t-elle du sens en géographie sacrée ?

A bientôt.

Écrit par : colette | 04 décembre 2005

J'ai bien peur de ne répondre qu'imparfaitement à toutes les questions que vous soulevez, Colette, dans votre riche commentaire.
Tout d'abord, une précision : je ne pense pas que le temps des anciens bituriges, si pré-chrétien soit-il, soit si obscur et ténébreux que cela. Les hommes y vivaient-ils dans la crainte permanente, je n'en suis pas si sûr. Et la crainte a-t-elle disparu avec le christianisme ? Je dirais plutôt le contraire : crainte de l'enfer, crainte du jugement dernier, crainte de Dieu (cf. http://www.taize.fr/fr_article1074.html )...
Le biturige ne craint pas la mort, je l'ai dit. Trouvée au combat, elle est promesse de terre de félicité.
Scorpion est passage par cette eau lustrale d'où l'on ressort purifié, vous l'avez bien souligné (c'est l'Albigeois du zodiaque toulousain dont parle Doumayrou). Mais poser les pieds en Scorpion ne suffit pas, certainement pas. Mais je sais là-dessus si peu de choses, sur cette opérativité supposée...
Je relève des coïncidences, je m'en amuse aussi, je ne suis pas sûr d'être très profond en ce domaine.
Je n'arpente sans doute que les cercles extérieurs du labyrinthe. Les récurrences nippones, pourquoi pas ? Si les "kami honnêtes" veulent bien me montrer la voie...
Bien à vous, Colette,

Écrit par : Robin | 05 décembre 2005

Les kamis sont pur hasard. A force de "délirer" on ne sait plus où l'on se trouve .
Je m'excuse pour ces tourbillons qui ne mènent nulle part.
Mais, le Scorpion est un signe "intéressant" et je vois auj. que M.Lebeau aussi est inspiré .
Je n'ai pas le temps de répondre à tout ce que vous dites mais j'y reviendrai peut-être.

Écrit par : colette | 07 décembre 2005

Les commentaires sont fermés.