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25 janvier 2007

Du Précieux-Sang à saint Goguelu

"Par saint Voult-de-Lucques, que le peuple appelle saint Goguelu, je suis parfaitement heureux. J'ai là devant moi un imbécile qui me regarde avec la mine glabre d'un archiduc. En voici un à ma gauche qui a les dents si longues qu'elles lui cachent le menton."
(Victor Hugo, Notre-Dame de Paris)


Je voudrais rebondir sur le dernier commentaire de Marc Lebeau, que je me permets de reproduire ici :

Encore le facteur de coïncidence !

Alors que je découvrais cette note, je consultais également un site sur le Saint Sang de Fécamp et le Saint Voult de Lucques. Il y est fait mention d'un texte d'un jongleur sur ces deux sites : on y lit :

" Devant le Vous commencha a chanter,
Li sains Espirs commenche à AVALER
Qui le Vous fait parler et remuer"...

Cf. http://www.unicaen.fr/mrsh/crahm/revue/tabularia/gouttebr...

J'invite chacun à cliquer sur ce dernier lien car il ouvre sur un article fort intéressant de Jean-Guy Gouttebroze, de l'Université de Nice-Sophia Antipolis, intitulé A l'origine du culte du Précieux Sang de Fécamp, le Saint Voult de Lucques, et dont voici le résumé par l'auteur lui-même :


"
Après la crucifixion, Nicodème, en compagnie de Joseph d'Arimathie, reçoit le corps du Christ et procède à son ensevelissement. Nicodème est un des derniers hommes à avoir eu un contact physique avec la dépouille mortelle du Christ -- il l'a vue et touchée. De ce fait, il est à même de devenir un pourvoyeur de reliques. Il sculpte, inspiré par Dieu, le visage du Christ : cette œuvre, le Saint Voult, passe de Terre Sainte à Lucques. Dans une autre tradition, il recueille des particules ou des gouttes de sang christique qui, à la suite d'un périple miraculeux, seront portées, dans le tronc d'un figuier, jusqu'au rivage où doit s'élever l'abbaye de la Sainte-Trinité de Fécamp. Les deux corpus historico-légendaires ne sont pas indépendants l'un de l'autre. A certains indices, nous pouvons supposer que les clercs et les laïcs de Fécamp qui ont composé le récit de la translation du Précieux Sang, ont mis à contribution la tradition du Saint Voult de Lucques."

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Arrivée du saint Voult à Lucques

 

Il se trouve maintenant que le Précieux-Sang est aussi directement lié à l'histoire religieuse de Neuvy Saint-Sépulchre. Je l'avais brièvement évoqué dans une note déjà lointaine (sur Toulx Sainte-Croix, dans le Lion).

Développons un peu l'information : le cardinal Eudes, dit Eudes de Châteauroux, évêque de Tusculum, envoya en juillet 1257, de Viterbe en Italie, un fragment du tombeau du Christ ainsi que trois gouttes du sang christique qu'il avait rapportés de Jérusalem. Il voulait ainsi, semble-t-il, honorer son pays natal, comme il le dit lui-même dans la lettre accompagnant son envoi. Lettre que les anciens chanoines de Neuvy lisaient aux leçons du IIè nocturne de Matines. L'original est perdu mais il a souvent été reproduit. Voici, selon Mgr Villepelet, le passage essentiel : "Voulant honorer, autant qu'il est en nous, notre pays natal et lui donner une sauvegarde inappréciable contre les ennemis visibles et invisibles... nous vous envoyons le très précieux Sang de notre Sauveur, par lequel nous avons été rachetés et lavés de nos fautes."
Une des gouttes a disparu, on ne sait comment, mais les deux autres sont toujours conservées dans un reliquaire de la basilique.


Mais qui est vraiment ce cardinal Eudes ? J'ai découvert qu'il avait fait l'objet d'une très sérieuse thèse historique (Du Berry en Curie. La carrière du Cardinal Eudes de Châteauroux (1190 ?-1273) et son reflet dans sa prédication, A. Charansonnet). Il était "l'un des orateurs les plus prolifiques du XIII[e] siècle (environ 1 100 sermons attribués par les manuscrits, copiés pour une large part dans son propre scriptorium cardinalice)".
D'abord chanoine, puis chancelier de l'Eglise de Paris, nommé évêque, cardinal de Tusculum par Innocent IV lors du concile de Lyon, il prêcha l'année suivante la croisade en tant que légat apostolique. En 1248, c'est lui qui consacra la Sainte-Chapelle de Paris, avant d'accompagner saint  Louis dans son périple oriental. Il était déjà de retour en Italie depuis plusieurs années lorsqu'il envoya les reliques à Neuvy.
Eudes était donc un personnage considérable de l'époque. La décision de doter Neuvy des reliques du Précieux-Sang n'est certainement pas dû à un pur accès de sentimentalisme, dicté par une sorte de nostalgie du pays natal. Il devait bien plutôt s'agir de renforcer le prestige du sanctuaire et d'attirer à lui les dons et les faveurs des fidèles et des pélerins.

Y a-t-il maintenant un lien avec Fécamp et a fortiori avec le saint Voult de Lucques ?

(A suivre)

17 janvier 2007

Denis Gaulois (14) : Giraldus fecit istas portas

Revenons à nos bêtes féroces. La mention par Anne Lombard-Jourdan du tympan de Saint-Ursin de Bourges prend place dans la chapitre III de son livre Aux origines de Carnaval (Odile Jacob, juin 2005), chapitre intitulé Carnaval - Un moment païen au coeur du calendrier chrétien. Pour elle, ce terme de "Carnaval" "désignait primitivement le moment où les cerfs perdent leurs bois. La racine carn ne se rapporterait pas à caro, carnis, la chair, mais à cern, corn, carn (latin cornu), qui nomme la "corne" des animaux et, en particulier, "les bois du cerf". Et donc Carnaval signerait le temps où la corne va à val ou avale, autrement dit tombe : "L'adverbe "aval" et le verbe "avaler", précise-t-elle,  étaient très employés au Moyen Age. Dès la Chanson de Roland, on trouve "aval" opposé à "amont". Avaler a vieilli dans le sens de "descendre" et, depuis le XVIIe siècle, on l'emploie surtout pour "faire descendre dans le gosier, déglutir". Mais Rabelais joue encore au XVIe siècle sur le double sens du mot : descendre et déglutir. Dans les Propos des bien yvres, un des buveurs s'exclame : "Si je montois aussi bien comme j'avalle, je feusse pieça hault en l'aer." Le même auteur emploie aussi la forme pronominale "s'avaler" dans le sens de " se laisser glisser en bas"." (op. cit. p. 241)

 

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Or, cette chute des bois du cerf,  placée en février sous nos latitudes, comme on peut par exemple le vérifier sur Le Grant Kalendrier et compost des Bergiers,  (1491), a peut-être marqué le début de l'année dans bon nombre de sociétés païennes. Anne Lombard-Jourdan en donne quelques indices (entre autres le calendrier celtique de Coligny, la création du mois de Hornung pour février par Charlemagne, la fête du lundi du cerf (Hirschmontag) en Alsace, en Lorraine et dans le Sundgau) avant d'attirer l'attention sur le tympan de l'ancien portail de l'église de Saint-Ursin de Bourges : "Ce petit chef d'oeuvre de l'art roman offre une composition et une iconographie exceptionnelles, dont l'inspiration entièrement profane a pourtant dû être approuvée par le clergé du lieu. Chose très rare au Moyen Age, le nom du sculpteur est gravé au-dessous : GIRALDUS FECIT ISTAS PORTAS. Ce tympan comprend trois registres. Au premier sont figurés les douze mois et -voilà ce qui nous intéresse - c'est février qui commence la série. La scène représentée, un homme qui se chauffe à un feu, évoque le froid de l'hiver, qu'il commence ou s'achève. Elle a été fréquemment  utilisée aux portails d'autres églises pour symboliser janvier ou février et, plus rarement, décembre. Mais au tympan de Saint-Ursin, les lettres FEB gravées au-dessous, les premières de FEBRUARIUS, écartent toute équivoque.

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Février (Les Riches heures du Duc de Berry)

Au second registre se déroule, sur toute la longueur, une chasse au cerf et au sanglier remarquablement animée.*

 Au troisième, sont figurées des fables : celle de la cigogne qui retire un os de la gorge du loup et celle des funérailles de Renard, lequel ressuscite et se jette sur les coqs qui le portent en terre. Ici, aucun rappel de l'Ancien ou du Nouveau Testament, aucune religieuse leçon, mais la seule évocation de ce qui faisait la vie de chaque jour et le bagage culturel de chacun. Comment expliquer une telle icinographie, par ailleurs exceptionnellement signée et donc revendiquée par l'artiste GIRALDUS ? Dans ce pays de Berry, mal irrigué par les courants novateurs et singulièrement attaché à ses traditions les plus lointaines -nous le verrons encore avec Gargantua et Mélusine -, elle traduit une inspiration profonde que les spectateurs du moment étaient parfaitement capables d'interpréter." (Op. cit. p.85. C'est moi qui souligne).

Cette spécificité du Berry, comme province "conservatoire" des traditions,  revient plusieurs fois dans l'ouvrage et renforce bien évidemment notre conviction qu'ici, plus qu'ailleurs, s'est maintenue dans ses formes et ses mythes la géographie sacrée qui devait autrefois mailler tout le territoire.

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* En note, l'historienne précise que cette scène de chasse peut avoir été inspirée par celles sculptées sur les sarcophages de l' Antiquité tardive, mais qu'elle n'en est pas la copie : " Le veneur qui chevauche en tête et sonne du cor est bien médiéval : il monte avec étriers et les jambes tendues en avant, comme les chevaliers si souvent représentés sur les miniatures des XIIe et XIIIe siècles."

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 Sarcophage de saint Ludre (dessin de Meyer)

23:05 Publié dans Capricorne | Lien permanent | Commentaires (2)

12 janvier 2007

Cinq choses peu connues à mon sujet

J'avais vu fleurir le jeu ces derniers jours sur le net. Je suis très méfiant vis-à-vis des chaînes ( aversion pour ces messages qui, d'un côté vous promettaient le bonheur, et de l'autre vous enjoignaient de les propager autour de vous, sous peine de malheur dans la quinzaine à venir), mais je dois dire que je lisais toujours avec curiosité ces billets souvent amusants et insolites (un brin de voyeurisme devait aussi entrer là-dedans). Et puis voilà que l'Ornitho, dont je guette toujours la fiction nouvelle, entre dans le jeu et me convie in fine à le partager. Après mûre réflexion (non, le cliché n'est pas très juste, la réflexion est plutôt verte car je ne sais pas trop pourquoi je sacrifie à l'exercice alors que j'ai sous le coude des travaux plus sérieux - mais il y a plaisir parfois à perdre son temps, non ?), après tergiversation donc, je me lance.

J'ai vécu plusieurs années de mon enfance à Saulzais-le-Potier, un des trois villages qui revendiquent être le Centre de la France (d'où peut-être ma dilection pour les omphalos...). Paradoxe :  ce village rouge s'appuyait sur les calculs de l'abbé Moreux.Je me souviens avoir assisté à des jeux inter-villages qui opposaient Saulzais à Vesdun et Bruère-Allischamps, les deux autres prétendants au titre. Cela n' a pas suffi à les départager.

J'ai été initié à vingt ans à la Méditation Transcendantale. Cela m'a coûté un quart de mon salaire de l'époque et j'ai dû acheter des fruits et des mouchoirs blancs pour la cérémonie. Tout ça pour un mantra, à sussurer soir et matin. Je n'ai pratiqué que quelques mois. Sur une plage de Bretagne, en hiver, j'ai initié à mon tour trois amis. Nous n'en avons jamais reparlé.

J'ai bataillé pendant un an avec une amie guérisseuse qui tenait ses secrets de sa mère (elle officiait en Brenne où elle intervenait apparemment  avec beaucoup d'efficacité sur le bétail). Je refusais d'accorder quelque crédit que ce soit à cette charlatanerie. Avec sa tranquille assurance, mon amie a réussi à ébranler mon scepticisme, à tel point qu'elle a tenu à me confier un des ses charmes. Ainsi puis-je panser les piqûres (guêpes, abeilles et même serpents), disposant du geste et de la formule ad hoc. J'ai peu usé de mes pouvoirs (personne ne s'étant avisé de se faire mordre par une vipère en ma présence), mais les enfants aimaient venir se faire panser quand ils étaient tombés dans les orties...

J'ai failli être champion de l'Indre de cyclisme, en catégorie cadets. Cette année-là, la course se déroulait au Blanc. Au dernier tour, nous n'étions plus que six en tête. L'arrivée était jugée au sommet de la Ville Haute. J'abordai la dernière côte en première position, bien décidé à lancer le sprint de loin. Manque de chance, sous ma pédalée rageuse, ma chaîne a dégringolé sur le petit pignon et je me suis retrouvé planté dans le fort raidillon. Mes concurrents me dépassèrent allègrement et je ne terminai que sixième. Je renonçai l'année suivante au sport cycliste.

J'ai ouvert depuis quelque temps un autre blog, un blog noir, sur une plateforme dépourvue de statistiques. Je n'ai donné l'adresse à personne, absolument personne (et je ne la donnerai pas plus maintenant que j'en ai fait l'aveu). Il me plaît que cet objet, tout à fait accessible par ailleurs, mène une vie anonyme au sein du réseau, trou noir au milieu de la galaxie webique. Je me doute bien qu'un jour, de par le jeu des moteurs et si je continue à l'alimenter, un visiteur posera un oeil sur le météore et y laissera peut-être une trace, mais c'est qu'alors le temps sera venu de la visibilité. Je ne suis pas pressé.

Je passe la main à Colette (l'Ornitho pense que ça va la fatiguer, mais ça ne coûte rien de lui proposer), Marc Briand, Jean-Marc Bellot, Gatito et Marc Lebeau (qui n'a pas de site, mais que j'accueillerai volontiers dans ces pages). 

03 janvier 2007

Denis Gaulois (13) : 7 J 17

Aux Archives Départementales, j'ai trouvé copie de la légende de Denis Gaulois. Le manuscrit faisait partie du lot 7 J 17 : il ne paie pas de mine. Rédigé - à ce qu'on peut lire en préambule- par le prieur Jean Devineau,  à la demande de son altesse sérénissime le Prince de Condé, il ne se présente pas en effet comme un acte prestigieux, objet de soins particuliers : l'écriture s'y dégrade considérablement au fil des pages, les ratures et les corrections y sont nombreuses, mais peut-être s'agit-il d'une simple copie d'un document plus officiel ? C'est d'ailleurs en tant que copie qu'il est répertorié aux Archives. Impossible d'en savoir plus pour l'instant : je l'ai déjà dit, cette légende n'a guère mobilisé l'attention des historiens et érudits locaux, qui ont sans doute été désarçonnés par la fantaisie d'un texte dont le statut reste improbable, n'étant manifestement ni légende populaire, ni chronique historique un tantinet crédible.

C'était donc un beau moment d'émotion que de relire sous l'encre priorale les épisodes de la vie de Denis, mais je dois confesser que ça ne m'a guère fait progresser dans la réflexion. Nous allons donc reprendre l'histoire là où je l'ai laissée fin novembre, avec l'arrivée de Denis à Bourges et sa rencontre avec le patriarche Ursin. Léocade fait alors son entrée :

medium_CHAVANGE150.JPG"Le patriarche fit venir Léocade, qui promit de suivre le père Gaulois ; mais, après sa mort, il vouloit avoir ses biens ; il lui dit : Je le veux, mais il faut vous faire baptizer. - Il fit refus, disant : Je n'ai quitté mon pays pour cela. -Cependant le patriarche et le bon vieillard le firent consentir, et en passèrent acte que Léocade apporta lui-même aux habitants de ces cantons, pour leur faire voir qu'il avoit reçu le sacrement de baptême avec son fils Ludre et sa famille, tous des mains du patriarche Ursin, en l'église de saint Etienne. Avant que de partir, Léocade fut nommé gouverneur de la Gaule, en présence du seigneur Gaulois, qui y consentit. Ils firent leurs adieux au patriarche, qui, en les quittant, leur dit : Dieu soit avec vous ; ne vous quittez pas ; ne vous lassez point de bâtir des temples ; secourez les affligés. - Ils partirent ensuite et prirent leur route vers le canton de Déols."

Nous assistons ici à un sacré marché qui n'a rien de mystique: Léocade met ses compétences de chasseur au service du vieux Gaulois mais exige ses biens en retour après trépas (qui ne saurait bien tarder logiquement vu l'âge canonique du héros). Revendication somme toute colossale. Réponse de Denis : d'accord mais après baptême. Refus tout d'abord du Nemrod avec cette réplique qui ne manque pas de sel : Je n'ai quitté mon pays pour cela.
Notons bien qu'il ne dit pas : Je ne quitterai pas mon pays pour cela. Non, il emploie le passé, or à aucun endroit de la légende, il n'a été dit  que Léocade a quitté son pays, il a toujours été donné comme vivant à Bourges. L'auteur du texte commet une légère incohérence qui révèle en creux la source scripturaire qui n'est autre que Grégoire de Tours, où Léocade quitte en effet sa ville de Lyon pour celle de Bourges. Finalement, il accepte le baptême, après forcing des deux ancêtres. Mais, pour être plus sûr, il est nommé gouverneur de la Gaule "avant que de partir"... Fin de la transaction.

Il est intéressant maintenant de scruter les détails où l'auteur innove par rapport à la source : ainsi Léocade est donné, on l'a dit, comme un chasseur, quand Grégoire de Tours ne le désigne que comme un haut dignitaire romain. Pourquoi un chasseur ?

Sur le  site Apemutam (Archéologie musicale médiévale), dans un article sur le cor de chasse  roman, il est écrit que  "Dans la sculpture romane, la chasse constitue une prédicationpour montrer la poursuite du bien et du mal, les Etapes de la vie du Chrétien, les Ages de la vie." Et devinez quel est l'exemple qui en est aussitôt donné : "Le tympan de Saint-Ursin de Bourges représente le temps de la vie du Chrétien avec les travaux des mois, la chasse aux tempéraments représentés par divers animaux (âne, sanglier, cerf), les Ages de la vie avec les arbres figurés en différentes saisons, comme sur les sarcophages romains de Déols, de Reims et sur la frise romaine remployée sur le mur extérieur de la cathédrale du Puy. La chasse à l'épieu aurait suffi pour exprimer l'activité cynégétique, mais on remarque que le sculpteur a placé un cor dans la bouche du cavalier." (C'est moi qui souligne.)

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Fragment du tympan de Saint-Ursin


" Grégoire de Tours raconte la terrible colère du roi Gontran à la suite du vol du cor qui lui servait à rassembler ses chiens et à mettre en fuite  les troupeaux de cerfs "aux cornes arborescentes". Il jeta dans les fers beaucoup de gens à cause de cette perte." Anne Lombard-Jourdan qui rapporte cette anecdote (Aux origines de Carnaval, p.94) non seulement s'est longuement penchée sur la valeur rituelle de la chasse, mais a consacré quelques paragraphes de première importance au tympan de Saint-Ursin de Bourges. Examen d'iceux au prochain épisode.

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