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18 avril 2007

Denis Gaulois (17) : Déols, Cahors et le chaos

"Avant que de retourner à Bourges, le patriarche Ursin recommanda au père gaulois de penser souvent à la loi de Dieu ; il lui répondit qu'il ne l'oublieroit jamais.

Le même jour, au soir, Denis gaulois fut à l'oraison ; étant à genoux, les bras croisés, il mourut après l'oraison. Le religieux voulut lui parler, mais il fut surpris de voir son seigneur mort. Il en avertit Léocade qui vint avec sa famille et ses gens ; il le fit enterrer dans le même endroit. Il fut fort regretté de tous les habitants de ses cantons.

Léocade, Ludre et ses gens eurent bien de la peine à contenir les animaux du défunt : ils pleuroient leur maître et vouloient entrer dans la chapelle.

Léocade fut héritier de tous les biens de Denis Gaulois ; mais il ne garda pas longtemps les animaux, qui moururent bientôt après leur maître."

Le retour d'Ursin à Bourges coïncide donc avec la mort presque subite de Denis Gaulois : ces deux personnages patriarcaux sont comme des avatars de cette antique divinité  désigné aussi comme l'Homme Sauvage, celui qui vit au milieu des animaux. La douleur de ceux-ci au trépas de Denis, leurs pleurs et leur décès rapide après celui de leur maître, montrent encore une fois le lien viscéral, organique qui les reliaient. Ursin, l'ours (ursus) désigne une nouvelle fois la direction boréale.
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De ce tropisme, on peut voir une dernière illustration avec le tympan du Christ de Déols, dont quelques fragments sont conservés au Musée de Châteauroux. Selon Jean Favière (Berry Roman, Zodiaque, 1970, p. 201), il évoque "plus spécialement le Christ du tympan de Cahors." Or Cahors est situé au Nord géographique de Toulouse, l'autre grand centre zodiacal héritier des omphaloi égéens. Le tympan lui-même de cette cathédrale Saint-Etienne est celui du portail Nord.

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Le socle sur lequel repose le Christ de Déols est porté par deux animaux : le lion et le dragon. "Cette représentation des symboles de l'Antéchrist et du Diable suivant Honorius d'Autun, poursuit Jean Favière, fréquente dans la sculpture gothique, est unique dans l'iconographie des portails romans."

Est-ce là encore un écho à Cahors, que Doumayrou rattache au chaos primordial ? "Ce nom, ainsi que celui du Quercy, vient des celtes Cadurques, avec le souvenir des racines grecques cha, s'entrouvrir (d'où vient chaos) et chad, prendre, saisir, caractérisant l'avidité bien connue de cette gueule d'enfer qu'est le chaos." (Géographie sidérale, p.168)

Cette représentation répond en tout cas, sur le territoire berrichon, à la présence en bas de l'axe Cancer-Capricorne, des villages de Mortroux, Moutier-Malcard, Malval, Châtelus-Malvaleix, qui tous portent la marque d'un symbolisme "maléficié". Malval, la "vallée mauvaise", est ainsi l'exact opposé de la montagne céleste que figure  le pôle déolois.

11:45 Publié dans Capricorne | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

Bonjour Robin,
A cette perspective (Géographie sidérale) s'en ajoutent deux autres dont on aimerait savoir si elles sont conciliables. La première est celle des chemins de St Jacques et la seconde, celle proposée par Olivier Beigbeder dans son volume technique "Lexique des Symboles" (Zodiaque). Il est question, dans l'architecture et les programmes iconographiques, de zones égyptiennes et mésopotamiennes, approches issues des monts sacrés et des orientations des temples anciens.
C'est une thèse difficile à résumer qui comporte beaucoup d'approximations mais sa richesse vient de ce qu'elle tient à s'ancrer dans la nuit des temps où l'instinct guidait nos lointains ancêtres.

Écrit par : Marc Briand | 19 avril 2007

Je ne saurais dire pour la thèse d'Olivier Beigbeder, que je connais mais qu'il me faudrait réétudier attentivement, mais en ce qui concerne les chemins de Saint-Jacques, je ne vois rien qui contredise à la Géographie Sidérale, bien au contraire. Les lieux que nous étudions ici (Déols, Neuvy...) sont tous étapes sur le chemin de Compostelle. Guy-René Doumayrou écrit à ce sujet :
"La foudre pilote l'univers", disait déjà Héraclite d'Ephèse : pareillement l'étoile, guide des nautonniers, éclaire-t-elle le bout de notre horizon, en ce finisterre de Galicie qui est le point le plus avancé vers l'occident, à Saint-Jacques-de- Compostelle, dans le prolongement de l'axe Toulouse-Saint-Jean-de-Luz. Au départ d'un périple zodiacal qui suit, qu'on s'en souvienne, le chemin de l'étoile, voie lactée ou chemin de Saint-Jacques, ce phare indique le champ de l'étoile, en latin Campos Stellae, où sont à labourer ces jardins maritimes en quête de la lumineuse toison du bélier. Les foules médiévales qui se précipitaient à Saint-Jacques n'accomplissaient en fait que les préliminaires symboliques de la véritable agriculture céleste, par laquelle le laboureur des mers curatives nourrit l'espoir de se rendre un jour maître de l'étoile : en latin Compos Stellae." (P. 91-92)
Bien à vous, Marc.

Écrit par : Robin | 22 avril 2007

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