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13 septembre 2009

Journal volubile et Man on wire

Le voyage à faire le voici
Lève-toi quand ton fil se mélange à la carte du ciel


Philippe Petit (Traité du funambulisme, Actes  Sud, 1997)



Enrique Vila-Matas, autre écrivain majeur de la coïncidence, écrivais-je en note d'un article récent.

vila-matas-journal-volubile.jpgDe la  médiathèque, je rapportai mercredi le dernier ouvrage du catalan : Journal volubile, publié chez Christian Bourgois, et m'y plongeai immédiatement, car la lecture de Vila-Matas est toujours jubilatoire. Le thème de la coïncidence ne tarda pas à affleurer, mais je reviendrai là-dessus dans une prochaine note, transportons-nous plutôt vers la page 223 - nous sommes en décembre 2007 - et l'écrivain évoque le funambule Philippe Petit :

"Paul Auster se souvient encore très bien et avec émotion du matin de 1974 où son ami le funambule Philippe Petit "fit un cadeau d'une étonnante et incontestable beauté à New York". Ce jour-là, Philippe Petit, après des mois de préparatifs, tendit à la surprise de tous un fil d'acier entre les tours jumelles du World Trade Center, alla d'une terrasse à l'autre et traversa le vide en quarante-cinq minutes immortelles." Paul Auster, ami de Vila-Matas, est un autre écrivain majeur de la coïncidence, comme en témoigne éloquemment Le Carnet rouge, un recueil de treize histoires vraies - Auster insiste bien là-dessus - qui reposent toutes sur des coïncidences improbables. "De son Carnet rouge, écrivent les éditeurs, où il consigne et même collectionne des événements étranges par leurs coïncidences, Paul Auster dit que "c'est un art poétique sans théorie". " J'ai ressorti le livre de son rayonnage et vu que je l'avais acheté à Lyon, dans la collection Babel, le 25 avril 1995.  En août 1997, à La Châtre, c'est le Traité du funambulisme de Philippe Petit que je m'étais procuré, et c'est Paul Auster, encore lui, qui en signait la préface.
J'en étais donc là jeudi soir 10 septembre et jusqu'ici, je vous l'accorde, rien de remarquable à signaler. Le lendemain, je me rends à mon travail, à pied, mais j'arrive un peu en avance, la grille du bâtiment où doit avoir lieu la réunion est encore fermée. Je repars en sens inverse et, au petit marchand de journaux de la Place Monestier, j'achète Le Monde. Pour passer le temps, je suis comme ça, j'achète des quotidiens nationaux menacés par la presse gratuite et l'internet.
Mais c'est seulement dans l'après-midi que j'ai le temps de m'y plonger. Vendredi, jour du supplément littéraire. Or, dans un article de Florence Noiville sur le dernier roman de Colum Mac Cann, voici que resurgit le funambule :


"Au milieu de son nouveau roman, Colum McCann a glissé une photo. C'est une image rectangulaire, en noir et blanc, page 297. On y voit les tours du World Trade Center reliées entre elles par un câble, avec... qu'est-ce donc que ce point noir minuscule posé sur le fil ? Un homme ? Oui, un homme avec une perche dans les mains. Un homme dont la silhouette dessine comme une croix. Debout dans les nuages, il danse au-dessus du vide, à la hauteur du 110e étage...
Tout le livre tourne autour de cette "miniature noire dans un ciel orageux". Une vision qui reflète un fait divers réel : le 7 août 1974, un funambule nommé Philippe Petit - un Français - s'amusa à traverser, à 412 mètres du sol, la distance qui séparait alors les Twin Towers. "Ceux qui le virent se turent, écrit McCann. (...) Un silence terrible, superbe, à l'écoute de lui-même. Certains pensèrent à une illusion d'optique, un effet d'atmosphère. (...) D'autres se signèrent. Les yeux fermés, en l'attente d'un bruit sourd."

Le soir même, je retournai au Journal volubile et relisai les pages consacrés à Philippe Petit, et je m'avisai que nous étions précisément à cette date anniversaire du 11 septembre, qui n'a pas fini de hanter l'Amérique.

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Hier soir, je reçois un message de Facebook : Gunnar B. m'a ajouté en tant qu'ami et je suis amené à  confirmer ou non cette demande. Il faut savoir que je ne suis pas vraiment un usager de Facebook, j'y ai ouvert un compte par curiosité je ne sais même plus à quelle date, et depuis je n'y avais plus touché. Or, le 2 septembre dernier, Aurore B. B. m'ajoutait en tant qu'ami. C'était la première amie que j'avais sur Facebook... Elle avait découvert le blog et  retrouvé ma trace sur le réseau (alors que je n'avais jamais donné une quelconque publicité à cette inscription). J'acceptai son offre par curiosité, et voici donc que son mari, Gunnar, suédois né la même année que moi, me sollicitait à son tour. J'ai également accepté (j'ai donc maintenant deux amis, c'est magnifique) d'autant plus que le message en tête de sa page résonnait furieusement avec la coïncidence que j'ai évoquée plus haut. Qu'on en juge :

gunnar-WTC.jpg

Commentaires

Et ça continue, n'est-ce pas? Quand je vois le nom de Sebald sur votre blog et ensuite celui de Vila-Matas, je reste rêveuse. D'autant que c'est un lien qui m'a conduit vers vous et que j'ai suivi à cause (grâce à)Sebald auteur sur lequel je ne cesse de revenir et d'écrire.
Et puis je lis le nom de Douadic.
J'y étais au printemps et je viens d'écrire un long texte sur le camp de concetration et de triage de Douadic.
J'ai des amis chers à Pouligny.
Et d'autres à Descartes.
Solitude plus écriture...
Amicalement, SD

Écrit par : sylvie durbec | 14 septembre 2009

Ravi de votre passage ici, Sylvie. Je partage, vous l'avez vu, votre admiration pour Sebald (et d'ailleurs je vais reparler de lui bientôt car il hante le Journal volubile de Vila-Matas).
Nous nous rejoignons aussi sur Douadic (voici une autre étrange coïncidence) car au-delà de ce que j'ai pu écrire ici (au printemps moi aussi) sur le village, et qui concerne la seule géographie sacrée, j'ai participé à l'enregistrement des commentaires du film La Nasse, de Philippe Barlet et Jacques Merlaud, film que vous connaissez peut-être, qui retrace l'histoire du camp à travers quelques archives et les témoignages de survivants.
J'avoue que ne vous ai pas encore lue, mais j'ai bien l'intention de découvrir prochainement votre écriture.
Amicalement,

Écrit par : Robin | 15 septembre 2009

J'ai vu le film La Nasse prêté par une charmante personne qui travaille à la mairie de Douadic.
Je serai en Brenne pour Chapitre nature en mai 2010 et le livre sera là lui aussi.
A bientôt,
Sylvie Durbec

Écrit par : sylvie durbec | 10 novembre 2009

J'aime beaucoup Chapitre nature, où j'ai souvent flâné ces dernières années.
Alors j'aurai plaisir à vous rencontrer à cette occasion.
Bien à vous, Sylvie,

Écrit par : Robin | 10 novembre 2009

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