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10 mai 2005

Hilaire et les Hilaria

« Hilaire, évêque de Poitiers, originaire du pays d'Aquitaine, brilla, comme Lucifer, entre les astres. » Ainsi parle Jacques de Voragine, dans La Légende Dorée, de ce docteur de l'Eglise que l'empereur Constance n'hésita pas à exiler en Phrygie en 356. Hilaire s'était en effet fermement opposé à la théologie arienne qu'on voulait imposer à l'épiscopat d'Occident. Il profitera néanmoins de cette mise à l'écart pour découvrir la littérature chrétienne orientale qui jusqu'ici lui était restée étrangère ; il s'initia, en particulier, à l'oeuvre d'Origène et commença à rédiger son De Trinitate qui entendait répondre point par point à l'hérésie arienne.

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Hilaire combattant les hérétiques

Saint Hilaire apparaît en définitive comme une autre figure de la Lumière, en ce signe de Bélier qui s'évertue à les multiplier. Lumière originelle encore une fois, celle de l'équinoxe qui prend le pas sur la nuit au plan de la durée, celle qui point à l'horizon et embrase la création, celle qui signe les commencements. Ecoutez la litanie : Saint Hilaire est le premier évêque de la ville de Poitiers, nommé par ses coreligionnaires en 353 ; il fonde probablement le baptistère Saint-Jean, sans doute le plus ancien monument chrétien de France ; son disciple, Saint Martin de Tours, fonde à Ligugé, en 361, sur un domaine donné par Hilaire lui-même, une abbaye qui est le plus vieil établissement monastique d'Occident ; dans le culte romain d'Atys, un jour d' hilaria, ou réjouissances, marquait la résurrection divine le jour même de l'équinoxe, succédant à des festivités de type dyonisiaque où les dendrophores, les porteurs d'arbres, coupaient un pin sacré, rappelant ainsi la métamorphose d'Atys opérée par Jupiter.

Aussi curieusement que cela puisse paraître, ces rituels favorisèrent plus l'évangélisation qu'ils n'y firent obstacle : « Des porcs, précise Simon Schama, prenaient la place du martyr, leur sang coulait pour rendre le printemps propice. Dans certains endroits, on consommait la chair et le sang d'Atys sous les deux espèces du pain et du vin. Et dans toute la région où le culte se pratiquait, la mort d'Atys était associée à la résurrection du pin toujours vert, célébrée à la saison que les chrétiens appelleraient Pâques. » (Le Paysage et la Mémoire, p.248)
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Sur la circonférence de la roue, le village de Saint-Hilaire sur Benaize porte témoignage du lumineux évêque jusque dans l'empreinte d'un ancien cadran solaire au-dessus d'une porte latérale sud de l'église.

00:05 Publié dans Bélier | Lien permanent | Commentaires (0)

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