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01 mai 2010

En lisant Jean-Pierre Le Goff (3)

Je continue donc mon inventaire des pages du livre Le cachet de la poste se rapportant spécifiquement au territoire que j'ai moi-même arpenté dans mon circuit zodiacal. Page 97, la feuille volante (c'est ainsi que JPLG désigne ses écrits) intitulée Héliotropisme nous transporte à Crozant :

"Le samedi 25 septembre 1993, jour en période d'équinoxe, qui partage la présence et l'absence duSoleil en parties égales de douze heures chacune, je partirai du château de l'Aiguille à Crozant dans la Creuse à l'heure du lever (5 h 42 temps universel, 7 h 42 heure légale) et marcherai, en direction du Soleil, jusqu'à son coucher (17 h 42 temps universel, 19 h 42 heure légale). Toutes les heures, un galet de calcédoine de la plage d'Etretat, portant l'inscription de l'heure, sera déposé sur le chemin pour baliser une hélice de lumière. Je ne refuserai pas les pauses et marcherai au pas de promenade. Les personnes qui souhaiteraient cueillir avec moi les fleurs héliotropiques qui parsèment nos pensées seront les bienvenues."

CroixAndre.jpg

Pourquoi partir du château de l'Aiguille à Crozant ? Le Goff explique tout simplement que c'est parce que l'aiguille indique l'heure et la direction et que ce château est un des repaires d'Arsène Lupin dans L'Aiguille creuse de Maurice Leblanc.  Il reste qu'en téléphonant à la  mairie de Crozant, on lui apprit que le château de l'Aiguille n'existait pas... On lui en signala tout de même un autre, celui de "Desplaces". "Je décidai, conclut JPLG, de maintenir mon projet en partant de ce dernier, puisqu'il ne me déplaisait pas d'entamer le parcours à partir d'un lieu qui n'existait que dans la fiction."

Je n'ai pas de commentaire particulier à ajouter à cet intinéraire legoffien, je voudrais juste renvoyer aux articles de FGS qui mentionnent les lieux ici évoqués : le château des Places avait place dans la croix de Saint-André dressée à partir de Crozant et L'Aiguille creuse se trouve en exergue d'un billet de mai 2006 consacré à saint Sylvain dans ce pays d'Eguzon, aux confins de l'Indre et de la Creuse. Je renvoie aussi aux recherches d'Al Sufi sur le méridien de Crozant en relation avec l'oeuvre de Maurice Leblanc.

En me relisant je m'aperçois que je fais une petite erreur, c'est la chapelle des Places et non le château qui est évoquée dans cette croix de saint André, où une ligne de chapelles croise une ligne de châteaux.

 

 

Commentaires

Bonjour,
Heureux de voir Jean-Pierre mentionné dans la blogosphère.
J'ai partagé avec lui diverses aventures synchronistiques, l'une est relatée ici :
http://remi.schulz.perso.neuf.fr/perec/dimo.htm
Curiosité à propos de Crozant : il y a actuellement dans la région un peintre nommé Maurice Leblanc, il a notamment peint les ruines du château qui a inspiré son homonyme.

Écrit par : rémi | 05 mai 2010

Vive Jean-Pierre, vive l'Amour !
À signaler qu'il croupit actuellement, atteint de la maladie d'Alzeimer, dans un asile de vieillards de la région parisienne. Tant de démarches hasardeuses pour en arriver là !
Combien de lieux nous a-t-il fait découvrir, ce sacré coureur de broussailles, en quête de symboles sacrés !
L'avenir, bien sûr, lui donnera raison sur toute la ligne, au-delà même de ses propres attentes.
B.

Écrit par : Bruno Duval | 05 mai 2010

Bonjour Rémi et Bruno,
Très heureux de vous lire ici. Vous me confirmez, hélas, ce que l'on m'avait annoncé par ailleurs, à savoir la maladie de Jean-Pierre Le Goff. C'est bien triste, et cela ne fait que me renforcer dans ma volonté de revenir sur ses pas, et de prolonger si peu que ce soit son périple de "coureur de broussailles".
Rémi, j'avais déjà rencontré une partie de vos écrits, matière foisonnante qui n'était pas sans me rappeler mes propres itinéraires divergents du Facteur de coïncidences. Je vais plonger plus avant dans vos excursions numériques, et m'en vais par ailleurs vous mettre en lien dans ma catégorie Résonances, histoire d'inciter peut-être quelques autres curieux à aller flâner du côté de la quaternité.
Bien à vous,

Écrit par : Robin | 05 mai 2010

j'apprends, après un long silence que je ne comprenais guère, ce qui arrive à Jean-Pierre Le Goff...
j'ose espérer qu'il n'est pas malheureux, mais comment savoir...

j'ai suivi (et parfois accompagné ) pas mal de ses aventures et j'aimais recevoir ses lettres écrites à l'encre turquoise...

il me reste quelques objets: un flacon de rosée, un sucre d'orge de Brighton, 24 h de perles du 9 octobre 1992, sa pierre blanche à faire des double six...

c'est un ami JMM

Écrit par : jean-michel marchetti | 03 juin 2010

A propos de saint Sylvain,
Connaissez-vous cette curieuse iconographie de saint Sylvain en bûcheron? : habillé en prélat, coiffé de la mitre et tenant une crosse , saint Sylvain mène devant lui un quadrupède (âne ou loup ?) chargé de porter sur un bât les branches ramassées à terre .
Il s'agit d'une miniature peinte en tête de la prière adressée au saint à l'intérieur d'un livre d'heures manuscrit qui fut réalisé pour Jeanne du Peschin, dame de Giac, au début du XVe siècle.
Cette miniature est reproduite dans le numéro de la revue Art de l'enluminure, n° 34, septembre-décembre 2010 (p. 39), consacrée aux "Heures de la dame de Giac". L'auteur donna de nombreux détails historiques sur la famille de la commanditaire, dont la mère, Blanche Le Bouteiller de Senlis, épouse d'un chambellan du duc Jean de Berry, était dame de Levroux. ce qui explique la dévotion à ce saint berrichon.
Le manuscrit lui-même est conservé à Toronto, au Royal Ontario Museum.
Voici une petite pierre que je suis heureuse d'apporter sur votre chemin de randonnée astro-poétique.
jeanne emil

Écrit par : jeanne emil | 03 janvier 2011

Merci, Jeanne Emil, pour cette petite pierre sur mon chemin.
Petite pierre sur petite pierre, ce sont cailloux blancs du Petit Poucet, cairn sauveur du voyageur égaré.
Je ne connaissais pas ce saint Sylvain bûcheron. Je vais essayer d'en trouver la figuration.

Écrit par : Robin | 03 janvier 2011

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