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10 novembre 2007

Phalier : essai de synthèse

Phalier, ce saint méconnu, nous a conduits à une divinité celtique (Taranis/Sucellus)  et à une divinité gréco-latine  (Priape), selon que l'on rattache Phalier aux phalères ou au phallos. Des indices existent pour chaque hypothèse, et il est bien difficile de trancher. Mais faut-il trancher justement ? N'y aurait-il pas coexistence des deux acceptions ? Je suis tenté de penser que se place à  l'origine la divinité celtique : Taranis et sa roue céleste auraient été imprimés dans le paysage de la civitas bituricum. Cela m'a d'ailleurs amené à modifier l'idée que je me faisais de la géographie sacrée biturige ; avant Phalier, je n'avais repéré que des constellations symboliques articulées autour de rivières comme l'Arnon et la Bouzanne et je pensais donc qu'une structuration géométrique telle que celle du zodiaque de Neuvy n'était pas envisagée par les Celtes qui vivaient là. Il semblerait donc que ce ne soit pas le cas : la  triangulation des lieux-Phalier, en résonance avec l'étonnante géométrie décelée par les mathématiciens dans l'examen des phalères celtiques, laisse à penser que nos ancêtres gaulois ont borné et organisé  leur territoire de façon rigoureuse, selon des figures géométriques aux dimensions  précises.

A ce propos, j'avais déjà mis en évidence la similarité de deux roues découvertes indépendamment l'une de l'autre : celle de Nesmes, près du Blanc (que l'on peut rattacher au nemeton, sanctuaire central gaulois) et celle de Ménétréols dans la région qui nous occupe actuellement. Or, je me suis aussi aperçu que le diamètre de ces deux roues était égal, à quelque centaines de mètres près, au rayon de la roue de Saint-Phalier (quinze kilomètres environ). C'est donc un ensemble d'une grande cohérence qui se dessine peu à peu devant nous.


Sur ce système symbolique celtique, les Romains ont greffé ensuite leur propre mythologie, sans toucher à l'essentiel. Ainsi Priape se serait-il plus ou moins substitué à Sucellus, sans doute par le truchement d'une divinité comme Sylvain qui présente des caractères communs aux deux divinités en question. Enfin, l'église, devant la force de cette tradition, est contrainte de susciter l'existence d'un saint, en l'occurrence Phalier,  empruntant aux cultes païens à l'honneur depuis des siècles et fortement enracinés dans la pratique populaire.

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Les roues, le triangle d'Outrille et l'axe Saint-Genou-Saint-Ambroix

(carte du calendrier des Postes)

 





Commentaires

Bonjour robin,
j'ai regardé dimanche dernier sur arte un film-doc: Lascaux, le ciel des premiers hommes, sur le travail de Chantal Jègues-Wolkiewiez, paléo-astronome; (site:www.archeociel.com/)
Son hypothèse est fort intéressante en ce sens qu'elle veut démontrer
que les fameuses peintures rupestres de Lascaux sont en fait une représentation (fort poétique d'ailleurs) des constellations de notre ciel, et de la course du soleil (autre roue).
Là encore: "un ensemble d'une grande cohérence qui se dessine peu à peu devant nous", et nous force à penser que nos ancêtres, pour autant que leur système de société était très éloigné du nôtre ( chasseur-cueilleur), n'en étaient pas moins des hommes ingénieux; soit, que la modernité (agraire) n'a pas inventé la science.

Écrit par : jean-marc | 11 novembre 2007

Bonjour Robin,
Trancher serait un carnage...En revanche, toutes ces réflexions très pertinentes constituent, à mon avis, la matière d'un bel ouvrage qu'on aimerait parcourir à tête reposée.
Vu et enrégistré l'émission très intéressante sur Lascaux dont parle Jean Marc. Ces émissions sont rediffusée.

Écrit par : Marc Briand | 11 novembre 2007

rediffusées

Écrit par : Marc Briand | 11 novembre 2007

Bonjour Marc et Jean-Marc,

Toutes mes excuses pour cette réponse tardive, mais une panne d'internet chez moi me complique la vie. Le site que vous mentionnez, Jean-Marc, est réellement passionnant et je vais très bientôt le mettre en lien ici.
Le projet d'un livre, je le caresse depuis longtemps. Dès que j'en aurai terminé avec ce périple zodiacal, je m'attelle à la tâche : transformer les quelques centaines d'articles de ce blog en un essai lisible et cohérent (tout en gardant un peu de cet aspect work in progress que j'aime bien malgré tout). Mais je dois dire que je ne suis pas encore à bout de Verseau (une dizaine de billets encore en chantier) et Poissons reste encore à arpenter... A l'allure d'escargot où je rédige, ce ne sera certainement pas avant l'équinoxe 2008...
Très cordialement à vous (ainsi qu'à Colette, à laquelle je n'avais pas non plus répondu récemment).

Écrit par : Robin | 16 novembre 2007

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