Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12 avril 2005

Carte zodiacale

Avant d'approfondir le thème mélusinien et d'examiner en détail le peu que l'on sait sur la fondation de la rotonde de Neuvy, voici une carte du zodiaque (réalisée à la main en 1989).

medium_zodiaqueneuvy.3.jpg

01:15 Publié dans Omphalos | Lien permanent | Commentaires (0)

11 avril 2005

Le Zodiaque de Neuvy Saint-Sépulchre

Résumons : le python poitevin sorti du limon picton s'enroule autour d'un axe Est-Ouest qui a déjà ramassé sur son passage Ingrandes, Argenton-sur-Creuse et la petite chapelle de Verneuil.

Hypothèse : cet axe Est-Ouest est la ligne vernale, équinoxiale, d'un système symbolique basé sur la projection du ciel sur la terre et donc la partition d'un territoire en douze secteurs correspondant aux douze signes du zodiaque. Cet axe est la ligne 0° Bélier du système et s'origine à Neuvy Saint-Sépulchre, dans l'Indre.

Un bas-relief représentant une vouivre, autre figuration du serpent fabuleux, se dresse, solitaire, sur le parement extérieur de la rotonde de Neuvy Saint-Sépulchre, édifiée entre 1034 et 1049 à l'imitation du Saint Sépulcre de Jérusalem.

medium_vouivre.2.jpg
La singularité de ce monument n'avait pas échappé à Guy-René Doumayrou qui, dans sa Géographie Sidérale, avait noté qu'il était posé sur un cercle de onze colonnes : "Ce symbolisme unidécimal est d'autant plus surprenant qu'il s'appuie sur un nombre à peu près unanimement considéré comme néfaste dans la tradition occidentale. C'est le nombre des Apôtres après la trahison de Judas, le retour d'une singularité venant détruire la perfection du dénaire, bref le désordre." Ceci est juste,
mais nous savons maintenant ce que nous devons penser de l'avènement d'une telle figure : le désordre n'est qu'un moment de la crise rituelle, le passage obligé vers l' ordre nouveau.

Doumayrou ne se contentait pas de relever une bizarrerie symbolique, il plaçait Neuvy au sein d' une figure de vaste dimension dont l'origine se trouvait être le château de Montségur, le haut-lieu cathare.

medium_carte-neuvy2.3.jpg


Sur l'axe de symétrie vertical, les centres des deux triangles sont marqués "non au point de rencontre géométrique des autres hauteurs, mais très exactement, de part et d'autre du segment Saintes-Feurs, au sommet de triangles construits sur la division par Onze, à Beaulieu-sur-Dordogne au sud, et à Neuvy saint-Sépulchre au Nord." Le même nombre onze se retrouve à Beaulieu où le grand porche méridional de l'abbatiale bénédictine, "assez semblable à celui de Moissac, s'orne au tympan d'une fourmillante scène du Jugement posée sur un double registre d'animaux fabuleux. Or, sur le registre inférieur, ces animaux évoluent en avant d'un décor composé de Onze rosaces tangentes, très nettement ciselées."

Ce n'était pas tout : Neuvy prenait place également, toujours selon Doumayrou, dans un autre triangle sidéral dépassant de loin le seul espace des pays d'Oc.

medium_carteneuvy1.3.jpg


"Le village de Syren, au solstice d'hiver de Luxembourg (c'est-à-dire du Château-Lumière), le seuil d'Outre Monde de Sein sur la bais des Trépassés, et le belvédère de Planès, s'inscrivent aux sommets d'un exact triangle équilatéral dont le côté Nord passe par le Mont-Saint-Michel. La bissectrice issue de Planès passe par Vaour, celle qui vient de Syren traverse Saintes (où Jehan d'Arras situe les derniers chantiers de Mélusine) et celle qui part de Sein s'appuie sur Neuvy Saint-Sépulchre, Lyon, se pose à Gargano, autre Mont Saint-Michel situé dans l'ergot de la botte italienne, et prototype de la montagne normande, pour enfin s'accrocher à Delphes." (c'est moi qui souligne)

Nous retrouvons donc le grand omphalos grec, où Apollon défit le Python mythique. Mais il y a une autre figure mythique, citée ici en passant par Doumayrou dans ce dernier extrait, qui doit nous interroger : Mélusine, la fée à la queue de serpent. Ne serait-elle pas un avatar de notre créature ophidienne ? Liée intimement au Poitou et à la famille des Lusignan, son inscription dans la géographie sacrée ne semble pas là encore relever du hasard.

00:10 Publié dans Omphalos | Lien permanent | Commentaires (4)

10 avril 2005

Python issant du limon

Ainsi, quand la terre couverte de l'épais limon que laissa le déluge eut été profondément pénétrée par les feux du soleil, elle produisit d'innombrables espèces d'animaux, les uns reparaissant sous leurs antiques traits, les autres avec des formes inconnues jusqu'alors. Ainsi, mais comme en dépit d'elle-même, elle t'engendra, monstrueux Python, serpent nouveau, effroi des hommes qui venaient de naître, et qui de ta masse énorme couvrais les vastes flancs d'une montagne. Le fils de Latone, qui n'avait encore poursuivi que les daims et les chevreuils aux pieds légers, épuisa son carquois sur le monstre, qui vomit par ses blessures livides son sang et son venin; et, pour conserver à la postérité le souvenir et l'éclat de ce triomphe, Apollon institua des jeux solennels qui furent appelés Pythiens. Le jeune athlète vainqueur dans ces jeux, à la lutte, à la course, ou à la conduite du char, recevait l'honneur d'une couronne de chêne. Le laurier n'était pas encore; les feuilles de toutes sortes d'arbres formaient les couronnes dont Phébus ceignait sa blonde chevelure.

Ovide (Métamorphoses, 434)

01:00 Publié dans Bélier | Lien permanent | Commentaires (0)

09 avril 2005

Sainte, Sale et Savante

Apollon tue le serpent Python et gagne une épithète (une épiclèse, en terme savant) : on le surnomme Apollon Pythien. Curieux, quand on y pense, de se voir désigné sous les traits de l'ennemi : imaginerait-on un Churchill "Hitlérien" ? En réalité, il doit y avoir ici, sous le masque d'un combat, la figure d'une transmission. Le dieu solaire prend le relais de la divinité chthonienne, et il s'agit moins de supplanter que de prolonger.

Puthô viendrait d'une racine archaïque signifiant "pourrissant" (grec puthestai, "se putréfier"), autrement dit, Apollon Pythien ne serait autre qu'un Apollon "pourrisseur". La mort du serpent et sa putréfaction introduisent une impureté fascinante pour les spectateurs (la racine indoeuropéenne est une exclamation de dégoût, dont témoigne l'interjection pouah !), qu'il convient de conjurer. Et pour ce faire, le rituel choisira parfois non d' endiguer le phénomène mais au contraire d' en précipiter les étapes. Dans le numéro 380 de la revue Critique, paru en janvier 1979 et consacré à Michel Serres, René Girard montre comment le religieux exacerbe le désordre pour mieux restaurer l'ordre originel :

"L'esprit religieux ne va jamais sans répugnance terrifiée à l'égard de l'impur mais, dans ses formes équilibrées, il donne aux hommes l'audace de surmonter cette première réaction et d'intervenir dans le processus de corruption, pas du tout pour contrecarrer celui-ci mais pour l'accélérer. Constatant ou croyant constater une perte de différences, un début de confusion maléfique entre des choses qui devraient rester distinctes, le rite surexcite la crise et précipite les mélanges pour amener une résolution favorable." (pages 26-27)


Et le philosophe de suggérer que le fromage, le pain, le vin, aliments nés d'une fermentation, ont été sans doute inventés dans ce cadre rituel : "Pour régénérer l'ordre, en somme, il faut faire donner au désordre tout ce qu'il peut donner dans l'ordre du désordre, si l'on peut dire. Dans le cas des altérations naturelles, comme celle du lait ou des farines, l'intervention rituelle s'efforcera, sans doute, d'altérer davantage les substances, elle multipliera peut-être les mélanges contre-nature. Elle poussera les hommes, en somme, dans la voie de l'expérimentation sur le pourri, le gâté, le fermenté, etc (...)."

Ajouterai-je que le chaos papal que je décrivais l'autre jour me paraît relever du même ordre d'idées ? La violence soudaine, la décomposition des institutions à l'oeuvre dans la cité romaine et acceptées par l'ensemble du corps social prélude à un nouvel ordre bâti autour d'un nouveau pontife.

medium_python.jpg


En résumé, le serpent figure le passage à un nouvel ordonnancement du cosmos. La souillure de sa mort se lit jusque dans le nom de l'antique oppidum sur lequel s'est fondé la ville de Poitiers. Je lis que Limonum pourrait signifier "les boues" (on ne quitte pas le symbolisme tellurique et détritique) - et la devise même de Poitiers n'est-elle pas étonnamment " Sainte,Sale et Savante" ?

Quelle mystère renferme une ville qui a le front de s'enorgueillir de sa saleté ?

01:05 Publié dans Bélier | Lien permanent | Commentaires (0)

08 avril 2005

La flèche d'Apollon

Le lecteur attentif se sera sans doute étonné de ce que le nom même de l'ombilic berrichon ne soit pas encore apparu dans ces pages. A plusieurs reprises, l'axe ombilical, le parallèle de ce haut-lieu a été invoqué, exploré sans que la source même en soit établie. Il ne faut pas voir là une quelconque volonté d'appâter le lecteur, de le retenir par une manière de suspense, pour la bonne raison tout d'abord que le lecteur est rare et qu'aucune publicité n'a été donnée à ce blog. Un seul commentaire posté sur le site de Berlol m'a valu quelques visites dont je ne suis pas certain qu'elles se renouvellent. Alors quoi ? En fait, c'était une sorte de répugnance à afficher d'emblée la couleur, une envie de différer l'inévitable, de tourner autour du pot pour mieux s'en emparer. Mais en réalité, je ne tourne pas, je m'éloigne mais je ne tourne pas. Reculant sur cet axe que j'ai appelé principiel parce qu'il inaugure le mouvement cosmique, j'ai l'impression de bander l'arc qui décochera la flèche nous conduisant naturellement à la cible. L'explication ne me convainc moi-même qu'à moitié, mais je n'en ai point d'autre à proposer...



Filant la métaphore, c'est la flèche d'Apollon qui nous désigne la victime sacrificielle. Dans le mythe delphique, c'est ainsi que le dieu tue le serpent Python qui gardait le sanctuaire, portant lui-même le nom de Pytho et longtemps consacré au culte de Gê, la terre, qui rendait elle aussi des oracles.

Que Poitiers, fiché au couchant sur l'axe ombilical, ait été la capitale des Gaulois Pictones ne peut nous apparaître comme un pur hasard. La proximité phonique des noms est stupéfiante.

01:10 Publié dans Bélier | Lien permanent | Commentaires (0)