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19 septembre 2005

Le cloître et le bief

Plus j'avance dans cette étude, plus je suis amené à modifier l'image que j'avais du mouvement cistercien. Je l'associais à un élan de spiritualité conjuguant idéal de pureté, austérité, pauvreté, rejet du monde, exaltation du travail manuel et de la sainte ignorance. Cîteaux comme recherche du désert. Or, quand on y regarde d'un peu plus près, on s'aperçoit que les visées cisterciennes n'étaient pas exemptes de calcul, que le désert qu'on revendiquait était le plus souvent judicieusement choisi, que l'autarcie du monastère était tout relatif et que les arts et les techniques les plus pointus de l'époque étaient loin d'être négligés.

L'exemple même de Clairvaux est tout à fait significatif. On a beau le décrire comme un endroit « d'horreur et de vaste solitude », ce site est élu par Saint Bernard pour des raisons qui ne ressortent pas du seul spirituel, comme l'explique J.F. Leroux-Dhuys :

« Le site de Clairvaux est (...) plus étonnant encore. Bernard ne le choisit pas seulement parce qu'il représente l'opportunité foncière d'une donation par son cousin Josbert le Roux, vicomte de la Ferté. Sa famille possède bien d' autres terrains susceptibles de convenir à une abbaye cistercienne ! Certes, la terre de Clairvaux posée dans un vallon perpendiculaire à l'Aube, entre deux collines très boisées, est riche des alluvions de la rivière et l'orientation est-ouest ne peut la priver de soleil. Mais la vraie raison du choix de l'emplacement de Clairvaux est sa situation par rapport aux routes. L'ancienne voie d'Agrippa de Lyon à Reims, la grande liaison entre l'Italie et l'Angleterre, passe à moins d'un kilomètre. Les comtes de Champagne protègent cette route, redevenue l'axe majeur de l'Europe marchande car elle dessert les foires de Champagne. A quatorze kilomètres, Bar-sur-Aube, l'une des quatre villes de foire, ouvre ses portes chaque année aux voyageurs de tous les pas chrétiens d'Occident. Clairvaux a une maison de ville à Bar-sur-Aube. Bernard de Clairvaux y est au coeur de l'Europe. » (Op.cit. p. 48)

 

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Au coeur de l'Europe... c'est bien joué de la part de ceux qui prêchaient le recours aux forêts (car c'est la forêt qui est le désert médiéval). Que l'on n'y voit pas maintenant supercherie, manigance commerciale sous alibi religieux. On se tromperait encore plus lourdement qu'à imaginer une pure utopie érémitique. La force et le génie de Bernard de Clairvaux, cet homme qui n'a pas craint de menacer les princes et de conseiller les papes, c'est d'avoir pensé ensemble le dedans et le dehors, la clôture et l'ouverture. Le maillage cistercien qui prend de son vivant une extension phénoménale n'est pas sans faire écho à cette autre toile qui me permet aujourd'hui de l'évoquer à des dizaines de personnes pour la plupart inconnues de moi, je veux parler de l'Internet bien sûr, ce « réseau de réseaux » qui ne cesse d'infiltrer et de modifier nos existences.

La leçon toujours actuelle de Bernard, c'est sans doute cette capacité à dépasser les oppositions traditionnelles, à envisager ensemble le cloître et le bief, l'eau et la pierre, la route et la règle, le repos et le flux, la cellule et le réseau, le mystique et l'économique, le pouvoir temporel et la vocation célestielle. Une aptitude à explorer toutes les dimensions de l'être qui s'exprime si bien dans ce commentaire qu'il donna du Cantique des Cantiques, cité par Pierre Riché (Cîteaux, Dossiers d'Archéologie n°229, p.19) :

« Je suis monté à la partie supérieure de moi-même et plus haut encore règne le Verbe. Explorateur curieux, je suis descendu au fond de moi-même et je l'ai trouvé plus bas encore, j'ai regardé au-dehors et je l'ai aperçu par-delà tout, j'ai regardé au-dedans, il m'est bien plus intime que moi-même... »

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16 septembre 2005

Triangulum

« Grâce aux libéralités de Louis VII et du comte Thibaut de Champagne, l'établissement devint rapidement l'un des plus florissants de l'ordre cistercien. »

Cette remarque sur l'abbaye de Vauluisant, trouvée sur un site touristique bourguignon, montre bien que là aussi les deux pouvoirs adossés du roi et du comte se sont entendus pour promouvoir de concert ce qu'il faut considérer comme un des hauts-lieux de la région, situé donc en une zone frontalière particulièrement sensible.

Je lis sur le même site que l'abbaye fut fondée par Artaud, abbé de Preuilly, une autre abbaye-fille de Cîteaux, en Seine-et-Marne. Le site des Rencontres de Provins mentionnait, lui, Anseau de Trainel. Je suppose plutôt que l'abbé oeuvra sur une terre concédée par ce grand seigneur champenois. Le village qui porte encore son nom est situé dans l'Aube, sur l'Orvin, un affluent de la Seine qui marque la limite avec le département de l'Yonne.

Le nom même de Trainel n'est pas anodin : je lis qu'il viendrait du latin « triangulum ». Or, nous sommes bien ici à la croisée de trois départements (Aube, Yonne et Seine-et-Marne), qui reprennent l'ancienne partition provinciale entre Bourgogne, Champagne et Ile-de-France.

 

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Me souvenant de la translation du corps de saint Léger d'Artois en Poitou, je me suis demandé si celle du corps de saint Edme, de Soisy à Pontigny, n'était pas marqué par un alignement quelconque. Sachant que Villeneuve l'Archevêque s'enorgueillit d'avoir vu passer le cortège funèbre, j'ai tracé l'axe Soisy- Villeneuve. Or, il passe exactement par le point nodal de rencontre des trois départements, un peu au sud de Trainel, avant de traverser le bois de Trainel (loin du village en question) et d'atteindre l'abbaye de Vauluisant. Si l'on prolonge cet axe, on touche Cérilly qui appartenait pour partie au chapitre cathédral de Sens et à l'abbaye de Vauluisant,
puis Fournaudin, qui appartenait là encore à Vauluisant, et une chapelle au nord immédiat de Chailley, village qui relevait lui de Pontigny.Aucun autre indice notable à relever ensuite.

Mais nous sommes à ce point précis sur le méridien de Pontigny.

L' emplacement de l'abbaye elle-même illustre à merveille la thématique frontalière que nous ne cessons plus de parcourir. En effet, elle est située au pont sur le Serein qui constitue non seulement le point de rencontre des trois diocèses d'Auxerre, de Langres et de Sens, mais aussi celui des comtés d'Auxerre, de Tonnerre et de Champagne, s'il faut en croire André Ségaud.

« Cette implantation, écrit fort justement J.F.Leroux-Dhuys (op.cit. p. 48), n'est pas sans arrière-pensée politique. »

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14 septembre 2005

Saint Edme, Saint Louis et la couronne d'épines

C'est dans l' abbaye cistercienne de Pontigny que Thomas Becket séjourna presque deux années, de 1164 à 1166, après avoir été accueilli à Sens par Hugues de Toucy. Pontigny se fit d'ailleurs une spécialité de l'accueil de prélats anglais, puisque après Thomas Becket elle reçut deux autres évêques de Cantorbury, à savoir Etienne Langton et Edmond Rich, le futur saint Edme. Ce dernier, en conflit lui aussi avec le roi, avait quitté l'Angleterre en 1240. Malade, il meurt au monastère de Soisy, près de Provins, le 16 novembre 1242. Son corps est alors ramené à Pontigny, où il repose dans le chevet. Il est rapidement canonisé, en 1246. « Son mausolée, écrit Jean-François Leroux-Dhuys, encombre aujourd'hui le sanctuaire de l'église mais il témoigne de l'importance du pélerinage qui vénéra le saint pendant des siècles, chaque année à la Pentecôte. » (Les abbayes cisterciennes, Editions Place des Victoires, 1998, p.298)

C'est en recherchant des informations supplémentaires sur ce saint Edme qui m'était inconnu encore hier que je suis arrivé sur le site de la commune de Villeneuve-l'Archevêque.

Il y est écrit que « les moines de Pontigny y passèrent lorsqu'ils transportèrent le corps de l'archevêque de Cantorbery, futur Saint Edme, de Soisy à Pontigny. » Peut-être le village doit-il d'ailleurs son appellation au souvenir de ce passage ?

A noter aussi que peu de temps avant, en 1239, Saint Louis y accueillit la Couronne d'Epines du Christ qu'il avait achetée à Baudoin II de Constantinople. Le 10 août, avec ses frères et l'archevêque de Sens, il était allé au devant de cette précieuse relique qu'il déposa le jour même en l'abbaye de Saint Pierre le Vif. Très précisément c'est dans le hameau de Maulny le Repos, où existait une maison forte que la jonction eut lieu. Or, Maulny le Repos appartient à la commune de Bagneaux, sise à deux kilomètres de Villeneuve l'Archevêque, et qui plus est sur la limite exacte des départements de l'Yonne et de l'Aube.

 

Saint Louis vénérant la couronne d'épines (Leduc, 1832)

La réception de la couronne d'épines fut un événement tellement considérable à l'époque qu'on ne peut pas croire que le choix du lieu était innocent. Observons tout d'abord que l'on se situait ici à la frontière du domaine royal et du comté de Champagne.

Saint Louis avait certainement dû négocier avec le puissant comte de Champagne pour fixer la réception de la couronne d'épines sur la limite même des deux territoires. La relique avait pu ainsi traverser sans péril les terres de Champagne. Un accord du même type entre les deux puissances royale et comtale avait certainement présidé au siècle précédent à la destinée de Villeneuve : « Même si dès le Paléolithique des hommes laissèrent des traces d'occupation du site, ce ne fut que vers le milieu du XIIème siècle que fut fondée Villa super Vennam (qui devint Villa Nova Domini Archiepiscopi super Vennam) dans une zone assez marécageuse, en bordure de l'ancienne voie romaine et aux confins du domaine royal et du comté de Champagne.
Fait surprenant en effet, cette ville neuve fut créée en Champagne à l'initiative des moines de Saint Jean de Sens dont l'abbaye était en terre française. Son territoire exigu fut constitué aux dépens des paroisses de Molinons, Bagneaux et Flacy. Elle reçut vite la protection de Guillaume aux blanches mains, archevêque de Sens mais aussi fils de Champagne. Villeneuve sur Vanne dépendit dès lors de deux seigneurs : le comte de Champagne et l'archevêque de Sens, les moines de Saint Jean ne conservant que les bénéfices de la cure.
»

Mais autre chose attira mon attention : situant la ville sur la carte Michelin, je m'aperçus que l'abbaye de Vauluisant en était très proche. D'ailleurs la seigneurie de Bagneaux appartenait en propre aux abbés de Vauluisant.

A suivre, bien sûr.

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12 septembre 2005

Résurgence de saint Denis

Le très riche site des Rencontres de Provins, que j'ai découvert en recherchant des informations sur Vauluisant, consacre une page au personnage de Hugues de Toucy, élu et sacré archevêque de Sens en 1142 :

« Deux ans plus tard, le 11 juin 1144, il assista à la fête de la dédicace de l'église abbatiale de Saint Denys en France, et y consacra: l'autel de Saint-Edmond. Le 9 octobre de la même année, il dédia l'église de l'abbaye de Vauluisant, fondée près de Courgenay, sous son prédécesseur, par Anseau, seigneur de Traînel. »

Or, le 9 octobre n'est autre que le jour de la saint Denis.

Hasard du calendrier ? Je n'y crois pas, d'autant plus que ce lien entre saint Denis et Vauluisant se répète dans la situation de l'abbaye-fille, c'est-à-dire Varennes, puisque sur le méridien de celle-ci, à quelques lieues seulement, nous retrouvons Saint-Denis-de-Jouhet, dont j'ai traité récemment dans les pages consacrées au Lion. Entre les deux sites, sur le même axe, le village de Fougerolles recèle encore en son église Saint-Pierre une dalle funéraire gravée à l'effigie d'un abbé de Varennes.

Le 11 juin 1144 est considéré par le site Hérodote comme l'acte de naissance de l'art gothique. Cependant, dans le même article, il est écrit qu' « en 1122, à Sens, à l'occasion de la construction de la cathédrale Saint-Étienne, un nouveau style architectural est apparu subrepticement, plus léger, plus élancé, plus lumineux. L'abbé Suger est séduit par ce nouveau style et décide de s'en inspirer pour l'achèvement de sa chère basilique. »

Or, c'est Hugues de Toucy qui mena à terme la construction de la cathédrale de Sens, considérée comme la première des cathédrales gothiques.

 

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 Enluminure du XIIIe siècle décrivant l'assassinat de Becket

C'est lui encore qui accueillit à Sens le célèbre Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, poursuivi alors par l'ire de Henri II Plantagenêt, celui-là même qui usurpa la fondation de Varennes.

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10 septembre 2005

La toison tondez à vos brebis trop drue

« Roma-Amor. Dans les jeux de mots, on appelle palindromes les mots et les phrases qu'on peut lire aussi en sens inverse. Ils m'arrivèrent tous les deux avec une force de primeur loin de chez moi. Dix-huit années, de la première à la dernière, j'ai vécu à Naples, ma ville de naissance, stérile, sans aimer aucune fille dans les quartiers de mon adolescence. Ce n'est que sur l'île d'en face, un été, que m'est venu un amour pour une fille de Rome. Et quant à dix-huit ans je me suis évadé de mon lieu de fondation et du Sud, je me suis rendu dans cette ville, parce qu'il m'était resté de l'amour, un peu, mais assez pour faire passer par là celui qui se détachait de son centre et qui était équidistant de toute gare d'arrivée.»

Erri de Luca (Le contraire de un, Gallimard, 2004, p.63)

 

Signe de terre gouverné par Mercure, la Vierge ne suscite guère, en général, l'emballement des astrologues : c'est que le type qu'il représente est généralement décrit comme rationaliste et inhibé, de tempérament froid et ne goûtant guère l'effusion lyrique, la démesure et le baroque. En d'autres termes, il est le plus souvent un adversaire coriace de l'astrologue. La géographie zodiacale de la roue toulousaine porte les stigmates d'un tel conflit. Rome est en secteur Vierge et représenta, pour le monde occitan gagné par l'hérésie cathare, un pôle funeste. Guy-René Doumayrou cite le troubadour toulousain Guilhem Figueira, en 1226 :

Rome tricheuse, de convoitise perdue,
Qui la toison tondez à vos brebis trop drue...

 

Le pape Innocent III déclare que le danger cathare est plus menaçant que le danger sarrasin. Les diverses campagnes de prédication n'ayant rien donné, la croisade est décrétée, prêchée par l'abbé de Cîteaux. Le 22 juillet 1209, elle est inaugurée par le massacre de Béziers. « Béziers, remarque Doumayrou, s'aligne sur l'axe Toulouse-Rome, montrant par cette coïncidence que même l'action destructrice suit les voies énigmatiques du symbole, avec la cruelle indifférence de la nature » (Géographie Sidérale, p.110).

La région que nous étudions - semble-t-il restée à l'écart du catharisme – renferme en zone Vierge une ville au nom significatif : La Châtre, castrum latin, à rapprocher de Rome, appelée par les Anciens urbs quadrata, et même par Plutarque, Roma quadrata. Le castrum, le camp militaire qui a donné ensuite le château fort médiéval, adopte une forme géométrique en carré, partagée par deux artères médianes, le cardo et le decumanus. L'architecture de l'Urbs a connu, à l'avènement de l'empire, « un type d'agglomération rationnel, la colonie, au plan strictement géométrique, inspiré à la fois par l'urbanisme grec dérivant d'Hippodamos de Milet et par l'ordonnance des camps militaires (les colons sont des vétérans chargés de garder un point stratégique) » (Encyclopaedia Universalis, 16, 139).


L'ordre de Cîteaux manifesta à des siècles de distance le même souci de la quadrature. Villard de Honnecourt nous a laissé les plans d'une église cistercienne du XIIème siècle tracée ad quadratum. Elle s'inscrit dans un rectangle et sa longueur comporte trois carrés d'égale mesure. « Les cisterciens, écrit Jean-Yves Hugoniot, sont des mathématiciens qui ont pris dans leurs constructions l'homme pour nombre d'or. Rigueur mathématique, rigueur des proportions, ainsi la salle capitulaire présente partout où elle subsiste en Berry les rapports largeur = 2/3 de la longueur (dimension de la salle capitulaire de Noirlac : L : 12,64 m, l : 8,44 m, ht : 4,50 m). L'abbatiale elle-même croix latine tout en orthogonalité et en alignement comme à Noirlac ou à Fontmorigny est fondé sur un module carré. » (Cîteaux en Berry, Ville de Saint-Amand Montrond, Librairie Guénégaud, 1998, p. 47).

 

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Abbaye de Varennes

Varennes, l'abbaye cistercienne la plus proche de Neuvy Saint-Sépulchre, se situe précisément dans le secteur de la Vierge.

C'est Ebbe II de Déols qui fait venir en 1148, du diocèse de Sens, des moines de l’abbaye de Vauluisant , pour fonder ce monastère qu'il place d'emblée dans l'orbe de Cîteaux. Pourquoi une telle volonté de bâtir ici, près de ce gué obscur sur le Gourdon ? Pourquoi, sept ans plus tard, un autre souverain et pas le moindre, Henri II Plantagenêt, fait-il arracher la pierre de fondation originelle pour se proclamer fondateur à son tour, Varennes devenant l'abbaye royale de Notre-Dame de Varennes ? Il faut croire que ce lieu a une importance symbolique assez forte pour que des seigneurs aussi considérables s'en disputent aussi violemment la paternité. Aucune des autres abbayes cisterciennes du Berry, même Noirlac, n'a engendré, à ma connaissance, une semblable rivalité.

Il y a une première énigme : pourquoi Ebbes de Déols va-t-il chercher si loin des bâtisseurs ? Pourquoi choisit-il les moines bourguignons de Vauluisant ? De quel prestige ceux-ci pouvaient-ils bien se prévaloir ?

Pour répondre à ces questions, il faut se pencher sur une autre grande figure de l'époque, Hugues de Toucy, archevêque de Sens.


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