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09 novembre 2005

Où l'on retrouve Saint Léonard

L'une des particularités de Lourouer Saint-Laurent était, nous l'avons vu, de mettre en scène des saints peu familiers de la terre berrichonne, à savoir les saints limousins Pardoux et Goussaud. Le triangle de l'eau, dont Lourouer est l'un des pôles, nous a conduits vers cette province à travers l'examen du méridien d'un autre pôle : Lourdoueix Saint-Pierre. Limousin, pays des ermites et des prédicateurs, pays d'origine de l'orfèvre Eloi, où encore aujourd'hui se perpétuent des dévotions évanouies partout ailleurs, comme les fameuses ostensions septennales, où l'on ouvre châsses et tombeaux pour en extraire les reliques et les porter en procession dans les rues.« Tous, est-il écrit sur le site du diocèse de Limoges, personnalités civiles, religieuses ou militaires, mais surtout le « peuple limousin », sont invités à se mettre en route à la suite de leurs saints pour implorer le ciel. Il y a dans cette manifestation rencontre de l’Église et de la cité par l’intermédiaire des saints, rencontre du ciel et de la terre. »

Léonard est l'un de ces grands saints limousins. J'ai longuement évoqué sa légende en arpentant les terres de Lion. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'a pas déclenché la même ferveur en Berry. Jean-Louis Desplaces signale qu'une seule fontaine lui est consacrée. Encore une fois c'est une rareté qui doit nous interpeller, cet « hapax » sacral a visiblement quelque chose à nous dire. Il suffit d'examiner sa situation. En effet, la fontaine Saint-Léonard repérée par Desplaces se trouve au hameau de Trisset, sur la commune de Tranzault. Hameau très précisément localisé sur la base du triangle de l'eau, à savoir l'axe Lourouer-Mosnay.

 

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 Fontaine Saint-Léonard

La fontaine est près de la dernière maison du village. « Elle se présente sous la forme d'un puits de 80 cm de hauteur et 1 m de diamètre. Une statue de 40 cm décapitée semble bien figurer un moine, son vêtement est plissé ; il porte medium_leonard-trisset.jpgune corde à sa ceinture. » Jean-Louis Desplaces affirme ensuite qu'on serait venu autrefois en procession à la fontaine, saint Léonard ayant été considéré comme le patron des vieux garçons qui le priaient à Tranzault d'abréger leur célibat. Par ailleurs, une chapelle, dont aucune trace ne subsiste, aurait existé à Trisset. Sainte Geneviève y aurait été honorée.

Sainte Geneviève qui est également la patronne secondaire, avec sainte Solange, de la paroisse de Tranzault, dont le titulaire est saint Pierre. Détail qui me paraît essentiel : Desplaces écrit que la paroisse était sous le patronage du roi. Encore une rareté qui mérite examen : on saisit mal à quel titre cet humble village, qui n'abritait qu'un prieuré dépendant de Déols, méritait un si noble rattachement. Il n'est pas sans doute pas indifférent à cet égard que Tranzault soit situé sur le grand axe Neuvy-Bourges (mais je me réserve de revenir plus amplement sur ce point dans l'étude de Scorpion). Et je rappelerai aussi que Léonard est le premier saint de la Couronne de France, selon les termes du R.P. Bernardin, prieur des Carmes Déchaussés de Limoges, en 1673.

 

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Fontaine Sainte-Geneviève
(mais la statue est celle de sainte solange)

Il n'est pas anodin non plus que ce soit sainte Geneviève qui soit honorée ici. On sait son lien légendaire avec Paris. Une autre fontaine lui est consacrée, route de Neuvy justement, « à 250 mètres de l'église à vol d'oiseau ». Là aussi, une procession était organisée, qui n'a plus cours de nos jours. Un curé signale encore une guérison miraculeuse en 1933, mais cela n'a pas suffi à enrayer le déclin des pratiques.

Aujourd'hui Tranzault est moins connu pour ses fontaines que pour sa foire aux potirons et légumes rares, créée en 1987, et qui a toujours lieu le second dimanche d'octobre. C'est la fête colorée du cucurbitacée, la grande nouba des citrouilles.

 

 

 

23:00 Publié dans Scorpion | Lien permanent | Commentaires (1)

07 novembre 2005

Le rayon d'or

Suite au commentaire de Colette, j'ai changé la catégorie de la note précédente : la vallée de larmes, pour s'originer à Montgivray, ne s'en déployait pas moins pour l'essentiel sur le secteur Vierge. Nous allons voir aujourd'hui un autre alignement qui, lui, relève exclusivement de Balance et justifiera quelque peu, de par sa nature, l'appellation du lien que notre fidèle lectrice a eu la bonté d'imaginer pour le présent site. Je l'ai nommé, cet alignement, le rayon d'or. Pour la bonne et simple raison qu'il relie, à partir du centre même - Neuvy Saint-Sépulchre - les bourgs d'Orcenais et d'Orval, le lieu-dit l'Ormeray et surtout l'ancien prieuré d'Orsan, fondé par Robert d'Arbrissel.

 

 

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J'ai déjà évoqué ce lieu dans une note consacré à l'autre Léger, l'archevêque de Bourges, qui meurt précisément à Orsan le 31 mars 1120. Sur les circonstances de la fondation par Robert d'Arbrissel, voici ce qu'on peut lire sur un excellent document présentant le jardin d'inspiration monastique médiévale, créé en ce lieu par les architectes Sonia Lesot et Patrice Taravella, aidés du jardinier Gilles Guillot :

«C’est au début du XIIe siècle que fut fondé le prieuré d’Orsan. Robert d’Abrissel, créateur de l’abbaye de Fontevraud, parcourait l’année 1111 le Berry, en visite chez un de ses compagnons de la première heure, Pierre de l’Etoile, qui venait de fonder sur les rives de la Creuse le monastère de Fontgombault. Le siège épiscopal de
Bourges était alors occupé par Leodegaire ou Léger qui souhaita rencontrer ce célèbre évangélisateur et le persuada de créer dans sa province un prieuré de son Ordre. Orsan, lieu marécageux donc inculte et de grande solitude , fut choisi probablement en raison de son appartenance au seigneur de Châteaumeillant, Allard ou Adelard de Guillebault. Robert d’Arbrissel installa tout d’abord ses religieuses et religieux dans des constructions de bois ainsi qu’il l’avait fait auparavant à Fontevraud et reprit bientôt la route, confiant Orsan à sa première prieure, Agnès de Châteaumeillant. Sous sa direction éclairée et sous la protection de Léger, le prieuré d’Orsan prospéra. Léger devint l’ami de Robert ; il s’installa une maison de campagne près du prieuré et les seigneurs du voisinage firent d’importantes donations. Le prieuré devint puissant, disposant d’une grande fortune qui avait bien sûr pour origine le renom et l’aura de son créateur. Remarquablement géré par les prieures successives, de ces possessions, outre le revenu en argent, découlait une grande puissance morale. Orsan était alors un lieu très fréquenté, affaires temporelles ou pèlerinages au coeur de Robert, et de grandes foires s’y tenaient. La prieure avait donc un rôle important. La communauté l’élisait pour trois ans et cette nomination était ratifi ée par l’abbesse de Fontevraud. Les prieures avaient charge de faire appliquer la règle de l’Ordre double fontevriste avec pour principe premier, un monastère unique divisé en deux cloîtres distincts et séparés, l’un destiné aux religieuses, l’autre aux religieux, les religieux étant soumis aux religieuses.»

Comme Fontevraud et Villesalem, Orsan est situé sur une zone frontalière, comme en témoigne encore cet extrait de la carte de Cassini. Son implantation n'est donc pas uniquement dûe à sa position en vallée marécageuse et à son caractère de grande solitude, ici franchement exagérée.

 

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Orsan est aussi particulièrement important dans la biographie de Robert d'Arbrissel puisque c'est là que l'inlassable prédicateur rend l'âme à Dieu, le 25 février 1116 , peu après être tombé gravement malade en voyage le 18 février. Comme il fallait s'y attendre, on se dispute âprement sa dépouille. Son corps regagne Fontevraud le 7 mars 1116 où il est enterré à droite du maître autel de l'abbatiale, contrairement à ses vœux, semble-t-il. Son coeur seul reste à Orsan.

Le rayon d'or marque, par rapport à Neuvy Saint-Sépulchre, la direction du soleil levant à l'entrée du signe du Taureau (zodiaque temporel). D'où, peut-être, la présence du village d'Orsennes dans le secteur Taureau. Il s'établit ainsi comme un jeu entre les deux systèmes de références observables d'un lieu terrestre quelconque. Pour ne pas s'y perdre, il s'agit de ne pas les confondre : « Le système zodiacal (...), explique Guy-René Doumayrou, est une projection du cercle de l'écliptique sur le cercle de l'horizon terrestre où n'évoluent que des astres spirituels. Il ne traduit pas les mêmes rapports que l'éventail des visées de levers et couchers des luminaires physiques, sur l'horizon occidental et oriental. Il relève les correspondances symboliques entre le ciel fixe et la terre limitée par son horizon et considérée comme un disque, ou mieux, un carré plan, tandis que les visées astronomiques n'intéressent qu'une étroite portion de l'horizon, en une série de positions dont les plus extrêmes sont celles du solstice d'été au nord et du solstice d'hiver au sud des positions médianes équinoxiales, est et ouest. » (op. cit. p. 43-44). Le rayon d'or relève de cette seconde modalité, mais son inscription en Balance le fait participer également de la première : Balance et Taureau sont gouvernés par Vénus.

Et l'on n'oubliera pas que Robert d'Arbrissel fut celui qui donna pouvoir aux femmes sur les hommes, ainsi que le rappelle un site du CNRS :

« Robert d'Arbrissel, qui ne connut jamais de culte manifeste, a en revanche été l'objet des interprétations les plus diverses de la part des historiens : défenseur des exploités pour les uns, promoteur de l'émancipation de la femme pour les autres. Son itinéraire spirituel, qui explique l'étrangeté de la fondation de Fontevraud, est sans doute plus complexe : choisissant de soumettre ses frères aux sœurs par sens de la pénitence, il n'en ouvre pas moins des voies nouvelles pour les femmes, sous le patronage de Marie Madeleine. »

00:30 Publié dans Balance | Lien permanent | Commentaires (2)

04 novembre 2005

Lacrimarum valle

Montgivray, ancienne Maugivray, s'honore d'une très vieille église, dont les parties les plus anciennes remontent au 11ème siècle. Elle est placée sous le vocable de saint Saturnin, ce qui n'est pas très fréquent en Berry où une seule paroisse, dans le Cher, porte le nom de saint Saturnin. Nous l'avons d'ailleurs déjà rencontrée à l'occasion de l'étude du méridien de Toulx Sainte-Croix.

L'alignement avec Montgivray ne laisse cependant pas d'être intéressant : passant tout d'abord par l'église de Lacs, puis suivant la vallée de l'Igneraie (traversant même le hameau dit Igneray), il est jalonné par le château dit de La Vallas (ancien fief cité en 1473), puis par le lieu-dit Malvaux. Au sud de Saint-Saturnin, il est balisé par le Mont Joint avant d'atteindre un autre gros hameau nommé La Vallas, sur la rive gauche de la Meuzelle, un peu en amont de La Chapelaude. En face, sur la rive droite de la même rivière, frôlant l'axe, se trouve le lieu-dit Saint-Sornin (forme occitane de saint Saturnin), sur le même horizon qu'un autre hameau dit les Malvaux. Précisons encore que le parallèle de Saint-Saturnin atteint le château de Malvaux, au nord de Saint-Eloy d'Allier (tandis que du côté occidental il rejoint la tour Gazeau et traverse le bois de Bougaseau).

 

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Quel sens maintenant donner à une telle récurrence de Malvaux et plus largement de lieux désignant des vallées ? J'ai une hypothèse, fragile je l'avoue, qui m'est immédiatement venue à l'esprit quand l'alignement s'est dessiné voici quelques années : je la livre telle quelle, n'en ayant pas d'autre à proposer dans l'état actuel de ma réflexion. C'est le nom de Lacs qui fit office de déclencheur : j'y vis tout de suite le début du latin lacrimarum qui, associé à valle, donne la fameuse « vallée de larmes » du psaume 84, repris par le Salve Regina (Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum valle).

On peut certes m'objecter que lacs (prononcer « la ») signifie mare, étang, et que le bourg a certainement pris son nom de la présence d'un étang proche de l'église, je ne peux m'empêcher de rêver à un autre niveau de lecture.

 

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Chevet de l'église de Lacs
(bas-relief romain)

Il y a une question toute simple qu'il faut se poser devant ces lieux préfixés par le mal, ce Maugivray et ces Malvaux : pourquoi les populations acceptèrent-elles de vivre en ces lieux s'ils étaient maléficiés ? N'aurait-on pas dû plutôt les fuir, les déserter ? Mieux : qui, à cette époque, semble délibérément rechercher ces endroits pour y fonder une communauté de vie ? Les cisterciens, bien sûr :

« L'Exordium Cistercii, un des documents les plus anciens de l'Ordre, a peut-être contribué à alimenter le mythe que les moines cisterciens avaient recherché délibérément des emplacements malsains pour fonder leurs abbayes. Il y est dit que lorsque Robert et ses vingt-et-un compagnons quittèrent Molesme et arrivèrent à leur nouvelle maison, Cîteaux leur apparut comme « un lieu d'horreur et une vaste solitude » et qu'ils entreprirent de « transformer la solitude qu'ils avaient trouvée en une abbaye ». En réalité, « l'horrible et vaste solitude » fait référence au cantique de Moïse dans le Deutéronome (32, 10) et ne saurait être prise au pied de la lettre. » (Terryl N. Kinder)

Or, une abbaye cistercienne se loge dans l'étroit compas ouvert entre le parallèle de Saint-Saturnin et l'axe de Montgivray : la très ruinée abbaye des Pierres, implantée dans ce que l'on appelait le « Val Horrible ». Un alignement avec Saint-Saturnin conduit jusqu'à la Roche-Guillebaud, ancienne forteresse elle aussi en ruines bâtie sur un éperon rocheux des bords de l'Arnon (on y a souvent vu le modèle de La Roche-Mauprat, du roman de George Sand1).

Affronter l'horreur, le mal, la souffrance, lutter contre ses propres démons intérieurs, c'était le défi de ces hommes de Dieu. Saurons-nous encore l'entendre ? Les larmes fondent et figurent la condition humaine, et ce depuis notre naissance. Le philosophe Jean-Louis Chrétien peut ainsi écrire dans Promesses furtives (Minuit, 2004, p. 86) que l' « humanité des larmes, c'est aussi de réquérir instamment, dans l'écoute, la nôtre. Le psalmiste lui-même demande à Dieu, non pas d'abord de sécher ses larmes, mais de les écouter : Auribus percipe lacrimas meas (« Avec tes oreilles perçois mes larmes »)Psaume 39 (38), 13. »


1Philippe Barlet a fait justice de cette attribution dans un article décisif, Le Mystère de la Roche-Mauprat, paru dans l'ouvrage collectif George Sand, Une européenne en Berry, Le Blanc-Châteauroux-La Châtre, 2004. Notons par ailleurs que Mauprat, c'est étymologiquement le mauvais pré. On reste dans la même symbolique...

00:05 Publié dans Vierge | Lien permanent | Commentaires (11)

01 novembre 2005

Raymond Hains

« Comme chacun s'y attendait, à peine assis devant le melon qu'on avait à tout hasard épargné et qu'il curait méthodiquement sans le manger, Raymond Hains avait repris le monologue sur les coïncidences de signes — qu'il avait commencé dans les années quarante et qu'il n'interrompait jamais que pour demander à ses auditeurs s'ils pensaient qu'elles étaient dues au hasard ou bien à autre chose et qu'il reprenait aussitôt sans attendre leur réponse »

Richard Sünder


J'ai appris hier en lisant le journal de Jean-Claude Bourdais qu'un des grands facteurs de coïncidences de notre temps venait de mourir. Il s'agit de l'artiste Raymond Hains, qu'on rattache traditionnellement au mouvement des Nouveaux Réalistes, avec Arman, François Dufrêne,  Yves Klein, Martial Raysse, Daniel Spoerri, Jean Tinguely et Jacques Mahé de la Villeglé, sous l'égide du critique d'art Pierre Restany. Incidemment j'ai retrouvé la trace de Richard Sünder, créateur de la théorie pansémiotique, dont il exposa jadis les passionnants et abscons linéaments dans l'éphémère journal Don Quichotte, et que depuis je n'avais jamais plus croisé. « La pansémiotique, est-il expliqué sur son site, est la théorie selon laquelle,tout, dans le cosmos, est signe, chargé, par le Surréel (ou les inconscients), d'une signification cachée, à destination de la conscience, qui a pour objet de la décoder. » Sünder raconte avec beaucoup d'humour une soirée passée avec Raymond Hains, intarissable causeur, écoulant sans grand souci de ses interlocuteurs, la cascade mouvementée de ses associations mentales.

 

Macintoshage, image numérique, 2000

Un facteur de coïncidences peut-il tirer sa révérence sans envoyer quelques signes discrets à la petite communauté des scrutateurs du hasard ? Je lis dans l'article du Monde, écrit par Philippe Dagen, que « D'un nom propre à un autre, d'un calembour à une homonymie, d'une allusion hermétique à une plaisanterie idiote, d'une référence extrêmement savante et rare à une blague, Hains tisse des filets de significations et de sous-entendus, laissant au spectateur le soin de ne pas s'y perdre. (...)La dérision est constante, le détachement aussi : à aucun moment, Raymond Hains n'a songé à tirer parti de sa notoriété et à poser au maître, encore moins à y trouver des avantages économiques, lui qui a mené une vie de "clochard céleste" et qui ne regardait qu'avec méfiance hommages et rétrospectives. Celle qui, après bien des retards, eut lieu au Centre Pompidou en 2001 s'intitulait justement"Raymond Hains, la tentative".
C'est en cela qu'il a été un Dada égaré dans une époque très peu faite pour une telle indépendance. Tout en se moquant des filiations et des historiens, il n'en accepta pas moins le prix Schwitters en 1997 de la ville de Hanovre. Cette distinction portant le nom de l'ironique artiste allemand était en effet la seule qui pouvait lui convenir. »

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Il se trouve que c'est un collage de Shwitters qui trône en fond d'écran sur mon ordinateur depuis quelques jours, et que je viens juste d'achever la lecture du Cézanne de Philippe Dagen...