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De Rodène à Mélusine

En attendant de revenir sur la figure de l'Homme Sauvage, en relation avec l'Homme des Bois de Thiers et l'Homme à l'écot de Lisieux, décrits par Fulcanelli dans les Demeures Philosophales (rapprochements utilement suggérés par Marc Lebeau), je voudrais m'attarder sur le personnage féminin de la légende de saint Silvain, à savoir Rodène, la jeune fiancée convertie qui n'hésite pas à se mutiler pour échapper au mariage auquel elle était promise.

Le site Carmina-Carmina.com, découvert récemment, et qui est une vraie mine de renseignements sur l' hagiographie et les dictons, propose (se reporter à la date du 22 septembre) d'identifier Rodène à la déesse celtique Rosmerta, sans donner par ailleurs de justification. Il est permis de supposer que c'est la proximité phonétique des deux noms qui est ici le critère.

Qui est Rosmerta ? Paul-Marie Duval écrit dans Les dieux de la Gaule (Payot, 1976, p.57), qu'elle « porte, comme une « mère », la corbeille de fruits ou la corne d'abondance, car son nom, anciennement Pro-smerta, signifie « la grande Pourvoyeuse », celle dont on peut espérer le plus de gains et de profit. C'est pourquoi elle est la compagne de Mercure, notamment dans l'est de la Gaule : elle porte parfois, comme lui, le caducée (?), paraît recevoir dans ses mains la bourse du dieu. »

Rien cependant dans cette description ne rappelle la Rodène de la légende. L'association avec Mercure ne cadre pas avec la filiation de Silvain avec le Silvanus latin et le Sucellus celtique.

Si l'on suit maintenant l'hypothèse Sucellus, on remarquera que ce dernier est souvent représenté avec une compagne, Nantosuelta, comme sur cet autel près de Metz.

 

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(Image Wikipedia)

Elle aussi est souvent figurée, comme Rosmerta, en déesse de l'abondance : J.J. Hatt mentionne par exemple la stèle de Nuits Saint-Georges où la parèdre de Sucellus tient une patère de la main droite et de la main gauche une corne d'abondance pleine de fruits.

Anne Lombard-Jourdan remarque, quant à elle, que le nom de Nantosuelta n'a pas été expliqué de façon sûre, mais qu'il semble toutefois débuter par la racine gauloise nantos, « vallée, torrent », et qu'il s'agirait d'une déesse de l'eau. Et cela s'accorde mieux avec Rodène, à laquelle est consacrée une fontaine guérisseuse de Levroux. Dans la légende, Silvain nettoie les chairs coupées par Rodène dans une fontaine (est-ce la même ?) et, en excellent chirurgien esthétique, les remet en place, rendant toute sa beauté à la jeune femme.

Sur un autre bas-relief trouvé à Hérange (Moselle), Anne Lombard-Jourdan relève que Nantosuelta se tient debout sur le bord d'un bassin quadrangulaire « et une zone faite de lignes parallèles et ondées figurent approximativement l'eau qui recouvre la partie inférieure de son corps. Elle présente dans sa main gauche, des richesses inidentifiables et sa main droite levée saisit le cou d'un long serpent, dont le corps disparaît sous son avant-bras, plonge derrière elle dans le bassin et réapparaît à sa gauche en une queue sinueuse qui atteint la hauteur de la tête des personnages et que Sucellus saisit en un geste semblable à celui de sa compagne. (...) L'iconographie de ce bas-relief, de facture un peu maladroite, est parfaitement significative. Le serpent, qui s'échappe du bassin de la source et ondoie entre eux, crée un lien très fort entre les deux personnages. Il symbolise la force régénératrice de la divinité souterraine et aquatique dont s'est emparé le dieu ouranien. Le bas-relief d'Hérange semble vouloir anthropomorphiser le mythe du cerf et du serpent. Une telle représentation est un précieux jalon sur le long cheminement qui conduisit le mythe protohistorique jusqu'au conte médiéval de la rencontre de Raimondin et Mélusine. Devant la figuration d'Hérange, on comrend que leur aventure près de la fontaine ait pu prendre corps. » (Aux origines de Carnaval, Odile Jacob, 2005, p. 198.)

Vertigineuse perspective qui s'offre là : dans le Roman de Mélusine, c'est bien à la fontaine de Sed que Raimondin, qui vient de tuer malencontreusement son oncle bien-aimé au cours d'une chasse au sanglier, rencontre la fée Mélusine. La fontaine de Sed, c'est la fontaine « de la Soif », orthographiée quelquefois, précise Anne Lombard-Jourdan, « Font de ».

Ceci ne peut manquer bien sûr de nous rappeler la Céphons.

 

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Mélusine et ses deux soeurs apparaissant à Raimondin près de la fontaine de Soif
(image BnF)

Mélusine à Levroux ?

Ceci ne devrait pas au fond nous surprendre :

Doumayrou (G.S. p. 154): « Or la fée, mère-lumière et pôle de la vie, était affligée, comme Capricorne, d'une double nature, torse de femme et queue de serpent, mais qu'elle n'était tenue d'assumer que le samedi, jour de Saturne : c'est la planète même qui est domiciliée dans le signe (...). »








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10 mai 2006 | Lien permanent

Noirlac et les Terres du Centre

C'est une des splendeurs du Berry, et c'est chaque fois un ravissement que de la découvrir de la route légèrement en surplomb qui suit la vallée du Cher. Pourtant ce bijou médiéval n'a pas encore pris sa place dans les rets de la géographie sacrée, je veux parler de l'abbaye cistercienne de Noirlac, près de Saint-Amand Montrond : elle ne jalonne aucun alignement significatif, ne participe d'aucune figure stellaire, mais je me dis qu'un jour cela viendra, que cette absence est bien la preuve qu'il reste beaucoup de choses à découvrir. Je me trompe peut-être mais au fond cela n'a pas d'importance ; en tout cas, surtout pas d'acharnement  herméneutique, pas de tentative d'épuisement des azimuts symboliques, pas de maillage systématique, règle et compas à la main, l'expérience m'a enseigné que ce forçage ne mène à rien. Il faut savoir attendre l'éclaircie.

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Et dans l'attente, revoir encore une fois Noirlac, sous le soleil d'août, dans la lumière intense de l'été qui fait resplendir la grande nef. Et puis il est une autre bonne raison de s'y rendre, c'est d'admirer le travail de l'artiste japonais Koîchi Kurita, qui expose les terres qu'il a recueillies dans le Centre.

"La terre, dans l'esprit des gens, est quelque chose de sale. Mon travail consiste, au contraire, à en restituer la pureté et la beauté". Kôichi Kurita aime la terre, cette matière qui donne la vie et porte en elle la marque de l'homme. Depuis une quinzaine d'années, il arpente le Japon et d'autres pays, dont la France, pour collecter et archiver les couleurs de la terre. A la base des mandalas minimalistes qu'il compose se cache un travail de longue haleine. Chaque prélèvement est mis en sachet et annoté du nom de la commune où il a été effectué. L'unité de mesure est toujours la main, "parce qu'en prendre plus n'aurait plus de sens." La terre est ensuite séchée et nettoyée de ses scories : feuilles, brindilles, cailloux... Elle est enfin concassée, voire tamisée, selon les besoins de l'oeuvre à réaliser.

"L'abbaye de Noirlac est un lieu simple, idéal pour travailler et penser au futur. Les visiteurs peuvent aussi penser à eux dans cet espace, découvrir le chemin à prendre pour le monde de demain. Mon travail artistique pourrait être une petite aide pour eux." (Texte de l'exposition)


Le plus grand mérite de cette installation est sans doute de nous laver le regard, en nous réapprenant à voir l'élémentaire, cette terre si proche et si lointaine, dont la polychromie (de celle-ci, nous n'étions pourtant pas totalement ignorants) nous frappe extraordinairement dès lors qu'elle s'épanouit dans la vaste composition de Kurita. La beauté surgit de ces simples poignées de terre rassemblées et magnifiées par la lumière cistercienne.


9782757805312FS.gifDans la librairie, j'ai constaté avec plaisir que le superbe livre de Fernand Pouillon, Les pierres sauvages, était enfin réédité en Points-Seuil. Dans l'exemplaire de l'édition originale déniché un peu miraculeusement en mai 2007 au Bleu Fouillis des Mots, j'y ai recherché un passage sur la terre, et c'est la figure de Joseph le vieux potier, qui s'est imposée. Jour de Sainte Camille, dix-huitième jour de juillet, le maître d'oeuvre du Thoronet l'observe avec admiration fabriquer ses tuiles :

" Ah, dit-il, quand je passe devant un de mes toits, je sais que je l'ai caressé des milliers de fois, et ça c'est quelque chose."
C'est vrai, tout ce monde sort de ses mains, depuis le moment où il arrache de ses grands doigts jusqu'au jour où il défournera ; cent fois il aura caressé cette peau toujours belle, avec ce geste qui frotte pour faire valoir la matière. Longtemps, j'ai contemplé ces formes côte à côte pour des siècles ; je souhaite qu'elles s'aiment et vivent heureuses ensemble. Je voudrais bien que Joseph sache tout ce que je pense, croie tout ce que j'apprécie, comprenne que ce que j'ai vu est une joie de ma vie."

Commissaire de l'exposition : Dominique Truco

Exposition du 1er août au 20 septembre 2009. Abbaye de Noirlac - Centre culturel de rencontre - 18200 Bruère-Allichamps. Tél.: +33 (0)2 48 62 01 01. Ouverture tous les jours de 10h à 18h30.

Voir aussi l'article de François Bon sur Tiers-Livre.

 

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21 août 2009 | Lien permanent | Commentaires (6)

De Brennus aux Rochechouart

L'or de Delphes volé par Brennus et ses troupes aurait donc été caché dans un marécage, à Toulouse, chez les Volques. Il se trouve que l'axe qui joint Delphes à Toulouse prend Délos dans son prolongement et indique, sous cette latitude, la pointe du signe des Poissons. Guy-René Doumayrou cite alors Jean Markale qui, "dans son étude sur les Celtes (page 119), constate que rien n'atteste de la réalité historique de cette équipée et que l'or de Delphes pourrait fort bien avoir été de nature spirituelle plutôt que grossièrement métallique. Autrement dit, la légende ne ferait que porter témoignage, par le truchement tout à fait traditionnel du récit allégorique, d'une transmission initiatique de la puissance oraculaire de l'omphalos héllène à l'omphalos occitan." (Géographie sidérale, p. 50) Si l'on retient cette hypothèse, il y aurait donc lieu de soupçonner une transmission similaire, postérieure ou concomitante, entre Toulouse et le Berry.

Omphalos.jpgL'omphalos delphique était matérialisé par le Bétyle, une pierre que Rhéa, la mère des dieux (assimilée par les Romains à Cybèle), aurait donné enveloppée de peau de chèvre et arrosée de son propre lait, à son époux Cronos, en guise d'enfant à dévorer. Car le bougre, ayant appris que sa souveraineté serait dénoncée par ses enfants, avait entrepris de consommer toute sa progéniture. La pierre aurait ensuite été vomie par le mari trompé et, tombée sur le sol grec, aurait figuré le nombril du monde, centre de la terre des hommes, l'Omphalos.

Or, dominant la Brenne, bâtie sur l'une des rares éminences de ce plat pays, le château du Bouchet porte le souvenir de l'importante famille des Rochechouart-Mortemart, dont les armes sont encore visibles au-dessus d'une porte d'entrée : fascé, ondé d'argent et de gueules de six pièces. On disait d'elle encore :
"Avant que la mer fut au monde,
Rochechouart régnait sur les ondes."

 

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Armes des Rochechouart


Bien immodeste dédicace, qui s'accorde en revanche parfaitement à la symbolique du signe. Rochechouart ne serait-elle pas la "roche chue" que je viens d'évoquer avec Rhéa et Cronos (et cette hypothèse se trouve même géologiquement avérée car les scientifiques ont clairement établi qu'une énorme météorite était tombée sur la région de Rochechouart il y a environ 214 millions d'années : il est seulement surprenant qu'on ne fasse aucune relation avec une étymologie pourtant transparente) ?

Cette  maison de Rochechouart serait par ailleurs la plus ancienne après la famille royale. Et, malgré la devise, elle ne s'enracine  pas dans un environnement marin, mais bien dans le proche Limousin, à travers  la Maison de Limoges, fondée par Foucher de Limoges, deuxième fils de Raymond Ier, comte de Toulouse. Certes, les Rochechouart prennent possession du château du Bouchet à une date assez récente (1560), mais leur rôle dans l'établissement de la géographie sacrée est certainement beaucoup plus ancien, car nous avons relevé sur le grand axe de Saint-Léger issu d'Autun*, les cités de Morthemer et de Vivonne, où nous retrouvons les armes de la famille dans l'église Saint-Georges, à la clef de voûte de la porte d'entrée. Et un poème découvert par Dom Fonteneau au château de Cercigny, près de Vivonne, exalte aussi la haute antiquité de la lignée :

"Je chante les lauriers dont les mains du dieu Mars
Ont couronné le chef de tant de Mortemarts.
Je chante leur fabrice et leur race divine
Dont les plus grands trésors de la race poitevine
Depuis quinze cents ans sont descendus, et d'où
Leurs poitevins font leurs rois de Poitou."




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* "Les vicomtes de Limoges et de Rochechouart sont sans doute issus des comtes de Rouergue et probablement les descendants des comtes d'Autun." (Wikipédia)


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04 février 2009 | Lien permanent | Commentaires (2)

Le Faussaire et l'Araignée

"Chaque espèce avait sa façon de recommencer à vivre. Les pommiers débutaient modestement, chargés de papillottes roussies et sales, les noyers se nimbaient d'un nuage qui avait la pâleur de l'automne ; un grand peuplier brûlait dans sa verdure tendre et esquissait, à voix basse, les premières mesures de cette rumeur ruisselante qui l'habiterait tant de jours et tant de nuits. Partout l'âge et la vieillesse se masquaient et le bras décharné des chênes se cachait sous les grappes vertes." "Le printemps qu'elle ignorait était comme une immense page neuve ouverte à son chevet et sa jeunesse universelle, sa fraîcheur, rendait pitoyable le visage légèrement rougi et gonflé, posé sur la chevelure. Les premières rides le marquaient et l'involontaire sourire des lèvres entrouvertes paraissait une ébauche de grimace sans signification, tourné vers un monde impénétrable."
Jean Blanzat (La Gartempe) Fin de l'entracte ? Avec prudence, j'avais ajouté un point d'interrogation. Dans la nuit même, j'ai eu confirmation qu'il était justement pressenti. L'article mis en ligne, je répondis au commentaire de Philippe Henry qui me posait une question sur Tarkovski. Je me permets de reprendre ici ce que j'écrivis :
"Désolé, Philippe, je ne connais ni Charles Fort, ni le film Magnolia. Enfin, maintenant un peu, après recherche sur le web suite à votre commentaire. Plutôt que de vous répondre sur Tarkovski, je vous invite à voir Sacrifice ou Stalker ou n'importe quel autre de ses films : sa vision va bien au-delà d'une simple curiosité pour le paranormal. Les faits insolites ne sont que l'écume d'un phénomène autrement profond. Bien à vous. "
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Eglise de Saint-Savin-sur-Gartempe(photo. F.Thurion) Enfin, malgré l'heure tardive, je décide de refaire une recherche sur Google au sujet de Jean Blanzat. La première, ciblant aussi La Gartempe, avait été tout à fait décevante – le web est parfois désespérément lacunaire ; celle-ci, sur Jean Blanzat uniquement, ne livra pas grand chose de plus. Aucun texte approfondi, que de courtes et sèches biographies, et puis, dans la troisième page de recherche, le site du Stalker apparaît. Je tombe sur un article du 10 avril 2004, intitulé Solaris de Stanislas Lem et le Dieu incompréhensible : Juan Asensio y présente un texte antérieur, une fine et stimulante analyse du célèbre roman de S.F. avec de nombreuses références au film qu'en a tiré Tarkovski. C'est le passage suivant qui cite Jean Blanzat :
"Je ne crois pas aux recommencements et les idiotes qui, d’un geste devant leur miroir, effacent pour un autre les rides et les plis de souffrance de leur visage repeint à neuf, seront tôt ou tard hantées par des souvenirs plus aigres qu’un renvoi de bile. Non. Il y a, il doit y avoir autre chose car enfin, si le texte écrit a découvert quelque parcelle de la vérité âprement recherchée, il doit bien être valable, mon Dieu, au-delà de quelques mois, voire années, sans devoir se ratatiner comme un trognon de pomme oublié de tous ou comme cette… cette quoi ? (amande, noisette ou je ne sais quoi d’autre, petit et infiniment desséché) qui n’en finit pas de se momifier dans l’étrange roman d’un auteur aujourd’hui bien oublié, Jean Blanzat, intitulé Le Faussaire. "
Oublié, ma vaine quête le confirme. Mais sa résurgence ces jours-ci ne cesse de nous intriguer. Recherchant cette page aujourd'hui pour la rédaction de cette note, c'est sur un autre article, daté du 7 février 2005, Diapsalmata ou interlude entre diverses lectures, que je retrouve mention du même Faussaire, en des termes presque identiques :
"Quelques modifications (et non point rétrogradations, chers Joseph et Thibault...), pour commencer, dans mes listes de liens. Quelques nouveaux liens aussi, il faut contribuer n'est-ce pas à l'extension du domaine de la Toile, qui finira bien par enserrer complètement un monde devenu transparent, desséché, comme cette araignée évidée qu'évoque quelque part Gadenne, reprenant d'ailleurs une image de saint Jérôme. Une araignée desséchée, suspendue à un coin de poutre, ou bien cette coquille de noix abandonnée sous un meuble dont parle Jean Blanzat dans un étrange roman, oublié de tous, Le Faussaire, voilà ce que je suis, certainement pas le loup solitaire qui de loin contemple les hommes et s'en retourne, trottinant de travers, au plus profond des bois silencieux."
L'araignée électronique dévide son fil d'Ariane et, parmi le dédale actuel des blogs, nous livre donc quelques pistes rêveuses.

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27 avril 2005 | Lien permanent

Le cloître et le bief

Plus j'avance dans cette étude, plus je suis amené à modifier l'image que j'avais du mouvement cistercien. Je l'associais à un élan de spiritualité conjuguant idéal de pureté, austérité, pauvreté, rejet du monde, exaltation du travail manuel et de la sainte ignorance. Cîteaux comme recherche du désert. Or, quand on y regarde d'un peu plus près, on s'aperçoit que les visées cisterciennes n'étaient pas exemptes de calcul, que le désert qu'on revendiquait était le plus souvent judicieusement choisi, que l'autarcie du monastère était tout relatif et que les arts et les techniques les plus pointus de l'époque étaient loin d'être négligés.

L'exemple même de Clairvaux est tout à fait significatif. On a beau le décrire comme un endroit « d'horreur et de vaste solitude », ce site est élu par Saint Bernard pour des raisons qui ne ressortent pas du seul spirituel, comme l'explique J.F. Leroux-Dhuys :

« Le site de Clairvaux est (...) plus étonnant encore. Bernard ne le choisit pas seulement parce qu'il représente l'opportunité foncière d'une donation par son cousin Josbert le Roux, vicomte de la Ferté. Sa famille possède bien d' autres terrains susceptibles de convenir à une abbaye cistercienne ! Certes, la terre de Clairvaux posée dans un vallon perpendiculaire à l'Aube, entre deux collines très boisées, est riche des alluvions de la rivière et l'orientation est-ouest ne peut la priver de soleil. Mais la vraie raison du choix de l'emplacement de Clairvaux est sa situation par rapport aux routes. L'ancienne voie d'Agrippa de Lyon à Reims, la grande liaison entre l'Italie et l'Angleterre, passe à moins d'un kilomètre. Les comtes de Champagne protègent cette route, redevenue l'axe majeur de l'Europe marchande car elle dessert les foires de Champagne. A quatorze kilomètres, Bar-sur-Aube, l'une des quatre villes de foire, ouvre ses portes chaque année aux voyageurs de tous les pas chrétiens d'Occident. Clairvaux a une maison de ville à Bar-sur-Aube. Bernard de Clairvaux y est au coeur de l'Europe. » (Op.cit. p. 48)

 

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Au coeur de l'Europe... c'est bien joué de la part de ceux qui prêchaient le recours aux forêts (car c'est la forêt qui est le désert médiéval). Que l'on n'y voit pas maintenant supercherie, manigance commerciale sous alibi religieux. On se tromperait encore plus lourdement qu'à imaginer une pure utopie érémitique. La force et le génie de Bernard de Clairvaux, cet homme qui n'a pas craint de menacer les princes et de conseiller les papes, c'est d'avoir pensé ensemble le dedans et le dehors, la clôture et l'ouverture. Le maillage cistercien qui prend de son vivant une extension phénoménale n'est pas sans faire écho à cette autre toile qui me permet aujourd'hui de l'évoquer à des dizaines de personnes pour la plupart inconnues de moi, je veux parler de l'Internet bien sûr, ce « réseau de réseaux » qui ne cesse d'infiltrer et de modifier nos existences.

La leçon toujours actuelle de Bernard, c'est sans doute cette capacité à dépasser les oppositions traditionnelles, à envisager ensemble le cloître et le bief, l'eau et la pierre, la route et la règle, le repos et le flux, la cellule et le réseau, le mystique et l'économique, le pouvoir temporel et la vocation célestielle. Une aptitude à explorer toutes les dimensions de l'être qui s'exprime si bien dans ce commentaire qu'il donna du Cantique des Cantiques, cité par Pierre Riché (Cîteaux, Dossiers d'Archéologie n°229, p.19) :

« Je suis monté à la partie supérieure de moi-même et plus haut encore règne le Verbe. Explorateur curieux, je suis descendu au fond de moi-même et je l'ai trouvé plus bas encore, j'ai regardé au-dehors et je l'ai aperçu par-delà tout, j'ai regardé au-dedans, il m'est bien plus intime que moi-même... »

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19 septembre 2005 | Lien permanent

La vouivre de Vaudouan

J'ai vu ce week-end l'étang du Bois-Secret. Aperçu conviendrait mieux. Je n'ai pas foulé sa rive. Une ceinture de prés humides en défendait l'approche. Pas de cartes précises, pas de bottes, pas d'appareil photo, ce fut juste un bref repérage. Nous reviendrons. Un bout d'arc-en-ciel qui perça les nuées me fut comme une promesse.

Je reviens en Vierge, à Notre-Dame de Vaudouan, pour me pencher sur l'étymologie de ce nom. La plus ancienne mention, Capella de Vaudoen, date de 1292. Aucune certitude sur son origine. Le docteur Meunier penche pour Vallis Dianae ou Vallis Diani, le Val de Diane. En tout cas, il précise que « Tout le monde est d'accord sur la signification de la première syllabe : Vau = val, vallée. »

J'ai longtemps accepté ce présupposé, jusqu'à ce que je m'avise que de vallée, il n'y avait point. En effet, la source affleure au flanc d'un talus et Meunier lui-même parle ailleurs du « plateau de Vaudouan ». Situé entre la vallée de l'Indre et celle de son affluent, la Couarde, ce plateau se présente comme une étendue de brandes, autrement dit de terres peu fertiles (paradoxalement, c'est ici qu'on vint implorer le ciel pour la protection des semences). Mais si ce n'est d'une vallée, d'où vient donc Vaudouan ?

Je fus un bon moment sans réponse, jusqu'à ce que le nom antique de Vienne me revienne en mémoire : Vindobona. La ville blanche. Du celtique vindo-, blanc. Que l'on retrouve dans un des noms de la déesse souveraine du panthéon celtique irlandais, Boann

« Sous le nom de Brigit, elle est fille du Dagda comme Minerve est fille de Jupiter. (...) Sous le nom de Boann (*bo vinda « vache blanche »), la Boyne, elle est l'épouse d'Elcmar, qui est un autre nom d'Ogme mais aussi la maîtresse du Dagda et la mère d'Aengus « choix unique » ou Mac Oc « fils jeune ». » (Françoise Le Roux, Christian-J. Guyonvarch, La société celtique, Ouest-France, 1991, p.115).

La génisse blanche de la légende de la statue de bois ne serait-elle pas une trace de l'ancien mythe qui devait présider au culte de Vaudouan ? Pourquoi avoir forgé cette légende en cet endroit perdu sinon pour tenter d'éradiquer un rituel païen enraciné depuis plus d'un millénaire ? La Vierge Marie a sans doute pris la place d' une déesse-mère très populaire encore à la fin du XIème siècle. Le nom primitif formé à partir de vindo- aurait ensuite subi l'attraction du proche Vau- et évolué en Vaudoen, Vaudouan.

Il n'est pas besoin d' ailleurs d'aller en Autriche pour trouver un témoignage toponymique de vindo- : en Brenne encore, le village de Vendoeuvres est, selon Stéphane Gendron, « composé de l'adj.gaul. vindo- « blanc » et ò-briga « mont, château-fort » (DOTTIN 1920 ; TGF § 2637 » (Les Noms de Lieux de l'Indre, Académie du Centre et CREDI Editions, 2004). Albert Dauzat y voyait plutôt un dérivé de vindovera, la « rivière blanche ».

Or, Vendoeuvres est précisément situé sur le parallèle de Saint-Michel-en-Brenne. Et c'est ici qu'on a retrouvé une stèle du Haut-Empire, conservée au Musée de Châteauroux, représentant le dieu Cernunnos, à la tête ornée de bois et portant un torque autour du cou. Anne Lombard-Jourdan, qui voit dans ce dieu Cernunnos le grand dieu souverain de la religion celtique, d'une certaine manière l'équivalent du Dagda irlandais, le décrit ainsi : « Il est jeune et imberbe, assis les jambes repliées devant lui et les mains posées sur un sac qu'il tient sur les genoux ; deux personnages plus petits et nus sont chacun debout sur les anneaux d'un gros serpent dressé et posent une main sur les cornes du dieu créant ainsi un lien entre eux. » (Aux origines de Carnaval, Odile Jacob, 2005, p. 193).

Ce gros serpent dressé ne nous rappelle-t-il pas le dragon affronté par Cadmos, avant la fondation de Thèbes, ou celui que maîtrise l'archange Michel ?

Et si nous examinions en détail ce mythe irlandais de la déesse Boann ?

 

Depuis que je me consacre à ce blog, les soirées télé sont devenues rares. J'ai tout de même fait exception ce soir pour La Vouivre, le film de Georges Wilson adapté du roman de Marcel Aymé. Il fait étrangement écho aux thèmes de ma recherche actuelle, avec ces étangs, cette créature aux allures de Mélusine, immortelle, maléfique et séduisante. Surprise : au générique sont remerciés les habitants et la municipalité de Saint-Benoît-du-Sault, dans l'Indre (alors que l'action est censée se dérouler dans le Jura). C'est donc près d'ici que fut tourné le film. Sur cette belle cité médiévale, il me faudra aussi un jour revenir...



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04 octobre 2005 | Lien permanent

Chaos papal

"Pour le cas où, à force de malentendus, l'apocalypse bucolique passe dans les faits pour une forme de soulèvement, l'if non taillé représentera la horde sauvage ou la décadence primitiviste, le labyrinthe exprimé sous la forme du chaos - l'if taillé, la stratégie rompue, l'orthogonalité, les illusions formelles, le labyrinthe exprimé sous la forme de calculs." Pierre Senges (ruines-de-Rome, Verticales/Points Seuil, janvier 2002) Fin d'après-midi. Je vais chercher Gabriel chez sa nourrice. France-Culture, baîllonnée ce matin par une grève, a repris de la voix. Mais c'est encore du pape que l'on cause et j'écoute tout d'abord distraitement. Puis je réalise que ce n'est pas de Jean-Paul II qu'il s'agit, mais de ses prédécesseurs et de Rome comme espace sacré, lieu de rituels hérités de l'antiquité. J'apprends que dès que la rumeur courait que le pontife était à la veille de trépasser, le peuple commençait à se livrer à un certain nombre de saccages. Une attitude bien différente de celle que l'on observe aujourd'hui, une attitude qui semblerait bien incompréhensible aux foules dévotes qui affluent vers la place Saint-Pierre… Et je bondis presque quand j'entends Martine Boiteux affirmer que, comme dans les sociétés traditionnelles, la mort du chef ouvrait "une période de vacance, de béance, de chaos total." Le palais du pape était attaqué, on s'en prenait à ses biens, voire à sa famille. Toutes les fonctions officielles étaient arrêtées à l'exception de celle du camerlingue, dont le premier souci était de constater la mort du pontife en le frappant trois fois sur la tête avec un marteau d'or… Cette émission passionnante, je l'ai réécoutée le soir-même : il s'agissait d'une rediffusion d'un épisode des Chemins de la Connaissance : les chemins de la papauté par Philippe Le Villain. Ce chaos ouvert par le décès des anciens papes, dont j'ignorais complètement l'existence, ne pouvait que me rendre plus vive encore l'interrogation que je posais au sujet du KAO du camion polonais.

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06 avril 2005 | Lien permanent

L'alphabet des arbres

L'ancien français leigne (issu du latin lignum) désignait le bois, et sans doute faut-il le tenir pour l'origine commune de Liglet, Lignac et Lignat. Faut-il y voir maintenant une allusion au bois sacré où fut déposée la Toison d'Or ? Remarquons que l' alignement désigne le village de Béthines, qui est situé également sur le parallèle de Luzeret. Or, à la racine de ce toponyme se trouve Beth, le bouleau, premier de la liste dans l'alphabet des arbres, ainsi que je le découvris pour la première fois dans La Déesse Blanche, le livre du grand poète anglais Robert Graves (Editions du Rocher, 1979). Lui-même avait trouvé mention du Beth-Luis-Nion ou alphabet des arbres dans l'Ogygie de Roderick O'Flaherty, qui le présentait " comme une authentique relique du druidisme transmise oralement jusqu'à nous à travers les siècles. On s'en serait servi, ajoute Graves, jusqu'à une époque récente, uniquement pour des usages divinatoires. Il consiste en cinq voyelles et treize consonnes. Chaque lettre tire son nom de l'arbre ou de l'arbuste dont elle est l'initiale." Quoiqu'il en soit de l'origine druidique ou non de cet alphabet des arbres, comment ne pas être frappé de découvrir que sur le même parallèle de Luzeret, dans une quasi symétrie avec Béthines, surgit la vieille cité de Cluis, qui renferme donc en son nom Luis, le sorbier, second arbre de l'alphabet ? Cluis, qui plus est cité de Boson, le seigneur fondateur de Neuvy Saint-Sépulchre. Comment ne pas s'interroger sur la présence, toujours sur le même parallèle, de Bélâbre, cité en 1372 comme "Chastel de Belarbre, sis en Guyenne" ? Ce Belarbre, nous le lirons comme l'arbre de Bel, ou Bélénos, l'Apollon gaulois, dont la nature est parfaitement cohérente avec ce qui a été développé jusqu'ici : "Belenus, honoré en Illyrie et en Italie du Nord plus souvent qu'en Gaule porte un nom celtique qui peut désigner l'éclat du soleil qui voit tout et guérit." (Paul-Marie Duval, Les dieux de la Gaule, Payot, 1976) Mentionnons encore l'hypothèse d'Edward Davies rapportée par Graves, selon laquelle "le Beth-Luis-Nion aurait été ainsi nommé parce que BLN sont les consonnes-racines de Belin, le dieu celtique de l'année solaire." Belin, qui en ancien français désigne le bélier.

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23 avril 2005 | Lien permanent

Robert d'Arbrissel à Villesalem

Aliénor d'Aquitaine mourut à 80 ans passés à l'abbaye de Fontevrault. Celle-ci avait la particularité de réunir deux communautés d'hommes et une communauté de femmes, l'ensemble étant placé sous l'autorité d'une abbesse. C'était la coutume instaurée par le fondateur de l'Ordre, le bénédictin Robert d'Arbrissel. « Avec la recherche du symbolisme évangélique, commune à la plupart de ses contemporains, il vit surtout dans les femmes le sexe auquel appartenait la Vierge Marie. Voulant l'honorer en elles, il leur donna la supériorité sur les religieux ; la soumission des moines à l'abbesse devait rappeler celle que les apôtres témoignaient à Notre-Dame. »(Dom Beaunier, « Recueil historique des archevêchés, évêchés, abbayes et prieurés de France », 1906).

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Prieuré de Villesalem Robert d'Arbrissel fonda également nombre de prieurés dont celui de Villesalem, dans le secteur qui nous occupe, à partir d'un mas qu'on lui avait cédé en 1089. Située pratiquement à mi-chemin de Liglet et de Béthines, Villesalem balise avec Nesmes, Haims, Chapelle-Viviers, Cubord (chapelle priorale), La Chapelle-Morthemer et La Villedieu-du-Clain le grand axe de Lumière Lusignan-Luzeret.
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Tangentiel à la Roue du Nemeton belâbrais et perpendiculaire à l'axe Nesmes-Château-Guillaume, il exprime l'élan chevaleresque vers l'Orient lumineux, où le Christ avait souffert sa Passion. Car Villesalem, Morthemer, c'est évidemment faire référence à la Terre Sainte, à Jérusalem et à la Mer Morte. Guy de Lusignan n'a-t-il pas été brièvement roi de Jérusalem ? A la mort de Baudoin V, il hérita du trône grâce à son mariage avec Sybille, la soeur du roi, avant que son incompétence politique provoque le désastre de Hattin face à Saladin en 1187 et la reprise de Jérusalem par ce dernier. Il devint roi de Chypre en 1192. Le personnage est évoqué avec toute cette période dans le film récent de Ridley Scott, Kingdom of Heaven (que je n'ai pas encore vu) et qui est, semble-t-il, diversement apprécié.

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13 mai 2005 | Lien permanent

Sautoir et tibias croisés

Les symboles isiaques seront présents dans les rituels de la franc-maçonnerie et l'origine même des loges sera souvent cherchée dans l'Egypte primordiale. On retrouve cela, par exemple, dans un opuscule théâtral de Nicolas de Bonneville (1793), fixant les modalités de la cérémonie d'admission aux « Francs-Cosmopolites », intitulé la Fête du Vaisseau des anciens Francs. Le rideau se lève sur le tableau suivant : « L'Isis ou l'Hiérophante est assise sur un vaisseau, à ses pieds le Sphinx. De chaque côté les images des Evangélistes avec leurs attributs dont la réunion représente les quatre parties qui composent l'image du Sphinx. » (La Quête d'Isis, p.53) Ceci nous rappelle la croix de saint André - qui est aussi représentée chez les Francs-Maçons par des tibias croisés, encadrant souvent un crâne humain - et que l'on retrouve aussi en zone Taureau du zodiaque toulousain avec le blason du pays de Comminges : un écu de gueules à quatre otelles d'argent posées en sautoir, dont G.R. Doumayrou donne la lecture suivante : « Elles (les otelles) peuvent représenter quatre feuilles ou lamelles d'argent consolidant l'écu de bois peint en rouge, mais évoquer aussi deux traversées diagonales (en sautoir), qui ouvrent la substance brute à la vibration stimulatrice du verbe. Elles sont en forme d'amande, autrement dit de semence, délient la substance en la divisant, et la relient à son nouveau destin : le sautoir était une croix de corde permettant au cavalier de sauter en selle, - de rompre son équilibre statique (ce que fait aussi la graine soumise en terre à la putréfaction), pour entreprendre sa chevauchée (germination de la semence libérée). Les otelles, de la sorte interprétées, signent un potentiel d'activité qui reste à évertuer. » (Géographie Sidérale, pp. 69-70) Avant de quitter Taureau, il nous reste à interroger, en quelque sorte littéralement, ces métaphores botaniques, en mettant en correspondance les hauts-lieux du secteur avec la flore astrologique dévolue au signe, telle qu'elle apparaît dans les quelques textes antiques qui nous sont parvenus. Notre Plantaire aura nom Catalogus Codicum Astrologicorum Graecorum...

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16 juin 2005 | Lien permanent | Commentaires (1)

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