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L'Homme sauvage

Revenons à Levroux. Et examinons un peu ce que Philippe Walter, dans Mythologie chrétienne (Imago, 2005), écrit sur saint Sylvestre. Il ne mentionne pas saint Sylvain, mais ce qu'il dit de l'un peut aisément s'appliquer à l'autre, puisqu'il souligne le fait que « le nom de Sylvestre a pour étymologie le latin silva « la forêt » et que ce nom est à rapprocher de la grande figure de l'Homme sauvage, personnage clé de la mythologie préchrétienne, figure archétypique du revenant pour les traditions médiévales. » (p. 65.) Homme velu, mi-bestial, mi-humain, souvent porteur d'une massue ou d'un tronc d'arbre, il apparaît par exemple dans les romans de Chrétien de Troyes, au XIIème siècle. Ainsi, dans Yvain ou le Chevalier au Lion :

« Il avait la tête plus grosse qu'un roncin ou qu'une autre bête, les cheveux ébouriffés et le front pelé, large de presque deux empans, les oreilles velues et grandes comme celles d'un éléphant, les sourcils énormes, la face plate, des yeux de chouette, un nez de chat, une bouche fendue comme celle du loup, des dents de sanglier, acérées et rousses, une barbe rousse, des moustaches entortillées, le menton accolé à la poitrine, l'échine voûtée et bossue. Appuyé sur sa massue, il portait un habit bien étrange sans lin ni laine mais, à son cou, étaient attachées deux peaux fraîchement écorchées de deux taureaux ou de deux boeufs. »

Qu'on ne s'y trompe pas : ce rustre est en réalité un devin qui met Yvain sur le chemin de la merveilleuse fontaine de Barenton. Il a pouvoir sur les taureaux furieux qu'il maîtrise en les tenant simplement par les cornes. Tout ceci autorise Ph. Walter à écrire que « Le Sauvage est la forme « folklorisée » d'une ancienne divinité celtique qui survit au Moyen Age à travers plusieurs saints comme Blaise ou Martin et la figure de l'enchanteur Merlin. Si l'on examine en détail la vie légendaire de saint Martin, on s'aperçoit qu'elle pourrait bien recouvrir d'un manteau chrétien une vieille figure celtique dont le nom pourrait s'apparenter à celui de l'enchanteur Merlin. La proximité phonétique des deux noms justifie déjà un rapprochement qui trouvera une confirmation dans l'étude de certains motifs empruntés aux documents hagiographiques médiévaux. » (p. 51.)

 

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Maison de bois, à Levroux

Sylvestre, Sylvain, Martin seraient en somme des avatars de cet Homme sauvage, figure dérivée d'une divinité celtique, que j'ai proposé ailleurs d'identifier à Sucellus, le dieu au maillet. Levroux condense dans son légendaire ses différentes appellations, mais la cité va plus loin encore car elle nous en présente aussi une véritable figuration plastique, sur la très belle maison de bois de la place Victor Hugo, datée entre 1470 et 1500, nommée « maison Saint-Jacques » dans le grand terrier du chapitre de 1572-1576 : « Les trois faces du « chapiteau » du poteau cornier sont décorées d'un personnage accroupi, appuyant ses mains sur sa tête, d'un bouffon portant la marotte sur ses épaules et d'un homme sauvage tenant une massue, qui rappellent des thèmes décoratifs chers à la sculpture berrichonne de la fin du Moyen Age et du début de la Renaissance. » (Histoire et archéologie du pays de Levroux, coll., p. 71-72.)

 

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L'Homme sauvage


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Du village lépreux

Levroux, dans la direction des Abymes, symbolise le lieu d'en bas d'où il importe de sauver les âmes.
Dans la Vie de saint Martin rédigée par son disciple Sulpice Sévère au début du Vème siècle, il est dit que l'évêque de Tours est passé par là vers 386, lors de l'une de ses innombrables campagnes pastorales. La ville, désignée comme vicus leprosus, "village lépreux", est païenne et s'honore d'un sanctuaire remarquable, templum opulentissum, aussi Martin lui applique-t-il sa méthode habituelle : destruction des idoles et conversion de la population. A en croire ce site, ce ne fut pas si simple : les Levrousains de l'époque étaient de vrais suppôts de Satan :

« Quand Martin perçoit une résistance exceptionnelle, de la part des païens, à ses efforts d'évangélisation, il a recours à son arme préférée, la pénitence. Se revêtant de la haire à même la peau, il se couvre de cendres, prie et jeûne pendant trois jours. Il convertit ainsi le village de Levroux, en Berri, dont les habitants se sont enrichis par des pratiques occultes maléfiques. Au bout des trois jours, des anges lui ordonnent de retourner à ce lieu d'abomination. Les habitants y sont comme paralysés. Martin détruit leur temple et les idoles. Revenus de leur engourdissement, les païens reconnaissent dans ces événements un signe du Ciel et deviennent chrétiens. » (C'est moi qui souligne.)

Une autre vie du saint écrite beaucoup plus tard, au XIIIème siècle, par un certain Péan Gatineau, ajoute que Martin allait chaque année en pélerinage à Grabatot ou Gabatum et qu'il y avait guéri un lépreux, ce pourquoi la ville serait devenue Levroux.

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Miséricorde (Collégiale Saint-Silvain)

 

Les étymologistes ne s'attardent guère sur l'étymologie de Grabatot, « nom inventé pour donner à Levroux une origine plus ancienne que celle proposée par Sulpice Sévère » (rapporté par S. Gendron). Il est pourtant intéressant de rapprocher ce nom de celui de grabat, qui « est un emprunt (1190), d'abord sous la forme grabatum (1050), variante du latin grabatus « mauvais lit », du grec krabbatos, « petit lit bas », qui n'est pas un mot hellénique, mais un emprunt occidental, sans doute macédo-illyrien. » (Dictionnaire Historique de la Langue Française, Robert, p.906.) Il faut noter aussi que le dérivé grabataire désigne à l'origine un « sectaire qui n'accepte le baptême que sur son lit de mort. ». Nous restons bien ici dans la thématique du déni de religion, de la bassesse afférente qui se traduit symboliquement par la position basse et la mauvaiseté du lit. Le grabataire, le lépreux sont figures du pécheur que le saint homme amène à la rédemption. Le salut de l'homme, aux yeux des clercs, passe d'abord par sa victoire sur le paganisme, véritable lèpre de l'âme.

 

Maintenant, si l'on joint Levroux à Neuvy Saint-Sépulchre, on traverse Châteauroux, puis la forêt du même nom, et si l'on poursuit au-delà de l'omphalos, on tombe à proximité de Mortroux, près de La Forêt-du-Temple. Que nous disent tous ces toponymes en -roux ? Le roux ne symbolise-t-il pas « le feu impur, qui brûle sous la terre, le feu de l'Enfer, c'est une couleur chthonienne. » (Dictionnaire des Symboles, art. Roux, p. 833.)


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29 mars 2006 | Lien permanent | Commentaires (3)

Phalier : essai de synthèse

Phalier, ce saint méconnu, nous a conduits à une divinité celtique (Taranis/Sucellus)  et à une divinité gréco-latine  (Priape), selon que l'on rattache Phalier aux phalères ou au phallos. Des indices existent pour chaque hypothèse, et il est bien difficile de trancher. Mais faut-il trancher justement ? N'y aurait-il pas coexistence des deux acceptions ? Je suis tenté de penser que se place à  l'origine la divinité celtique : Taranis et sa roue céleste auraient été imprimés dans le paysage de la civitas bituricum. Cela m'a d'ailleurs amené à modifier l'idée que je me faisais de la géographie sacrée biturige ; avant Phalier, je n'avais repéré que des constellations symboliques articulées autour de rivières comme l'Arnon et la Bouzanne et je pensais donc qu'une structuration géométrique telle que celle du zodiaque de Neuvy n'était pas envisagée par les Celtes qui vivaient là. Il semblerait donc que ce ne soit pas le cas : la  triangulation des lieux-Phalier, en résonance avec l'étonnante géométrie décelée par les mathématiciens dans l'examen des phalères celtiques, laisse à penser que nos ancêtres gaulois ont borné et organisé  leur territoire de façon rigoureuse, selon des figures géométriques aux dimensions  précises.

A ce propos, j'avais déjà mis en évidence la similarité de deux roues découvertes indépendamment l'une de l'autre : celle de Nesmes, près du Blanc (que l'on peut rattacher au nemeton, sanctuaire central gaulois) et celle de Ménétréols dans la région qui nous occupe actuellement. Or, je me suis aussi aperçu que le diamètre de ces deux roues était égal, à quelque centaines de mètres près, au rayon de la roue de Saint-Phalier (quinze kilomètres environ). C'est donc un ensemble d'une grande cohérence qui se dessine peu à peu devant nous.


Sur ce système symbolique celtique, les Romains ont greffé ensuite leur propre mythologie, sans toucher à l'essentiel. Ainsi Priape se serait-il plus ou moins substitué à Sucellus, sans doute par le truchement d'une divinité comme Sylvain qui présente des caractères communs aux deux divinités en question. Enfin, l'église, devant la force de cette tradition, est contrainte de susciter l'existence d'un saint, en l'occurrence Phalier,  empruntant aux cultes païens à l'honneur depuis des siècles et fortement enracinés dans la pratique populaire.

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Les roues, le triangle d'Outrille et l'axe Saint-Genou-Saint-Ambroix

(carte du calendrier des Postes)

 





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10 novembre 2007 | Lien permanent | Commentaires (4)

Hilaire et les Hilaria

« Hilaire, évêque de Poitiers, originaire du pays d'Aquitaine, brilla, comme Lucifer, entre les astres. » Ainsi parle Jacques de Voragine, dans La Légende Dorée, de ce docteur de l'Eglise que l'empereur Constance n'hésita pas à exiler en Phrygie en 356. Hilaire s'était en effet fermement opposé à la théologie arienne qu'on voulait imposer à l'épiscopat d'Occident. Il profitera néanmoins de cette mise à l'écart pour découvrir la littérature chrétienne orientale qui jusqu'ici lui était restée étrangère ; il s'initia, en particulier, à l'oeuvre d'Origène et commença à rédiger son De Trinitate qui entendait répondre point par point à l'hérésie arienne.

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Hilaire combattant les hérétiques Saint Hilaire apparaît en définitive comme une autre figure de la Lumière, en ce signe de Bélier qui s'évertue à les multiplier. Lumière originelle encore une fois, celle de l'équinoxe qui prend le pas sur la nuit au plan de la durée, celle qui point à l'horizon et embrase la création, celle qui signe les commencements. Ecoutez la litanie : Saint Hilaire est le premier évêque de la ville de Poitiers, nommé par ses coreligionnaires en 353 ; il fonde probablement le baptistère Saint-Jean, sans doute le plus ancien monument chrétien de France ; son disciple, Saint Martin de Tours, fonde à Ligugé, en 361, sur un domaine donné par Hilaire lui-même, une abbaye qui est le plus vieil établissement monastique d'Occident ; dans le culte romain d'Atys, un jour d' hilaria, ou réjouissances, marquait la résurrection divine le jour même de l'équinoxe, succédant à des festivités de type dyonisiaque où les dendrophores, les porteurs d'arbres, coupaient un pin sacré, rappelant ainsi la métamorphose d'Atys opérée par Jupiter. Aussi curieusement que cela puisse paraître, ces rituels favorisèrent plus l'évangélisation qu'ils n'y firent obstacle : « Des porcs, précise Simon Schama, prenaient la place du martyr, leur sang coulait pour rendre le printemps propice. Dans certains endroits, on consommait la chair et le sang d'Atys sous les deux espèces du pain et du vin. Et dans toute la région où le culte se pratiquait, la mort d'Atys était associée à la résurrection du pin toujours vert, célébrée à la saison que les chrétiens appelleraient Pâques. » (Le Paysage et la Mémoire, p.248)
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Sur la circonférence de la roue, le village de Saint-Hilaire sur Benaize porte témoignage du lumineux évêque jusque dans l'empreinte d'un ancien cadran solaire au-dessus d'une porte latérale sud de l'église.

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10 mai 2005 | Lien permanent

L'étang du Bois-Secret (réédition)

Assez d'atermoiement, rentrons enfin dans le vif du sujet. Les Poissons, douzième et dernier secteur du zodiaque neuvicien. Afin de précipiter le mouvement, je réédite ici ma note de septembre 2005 consacrée à la Brenne et au mystérieux étang du Bois-Secret, repéré par Guy-René Doumayrou. Je n'ai rien à changer aux mots d'alors, qui montraient immédiatement l'importance de ce petit terroir berrichon tout à fait exceptionnel à tous points de vue.

"Une fois n'est pas coutume : j'abandonne l'habituelle marche pas à pas, de signe à signe, pour d'une seule enjambée diagonale aborder le signe des Poissons. J'y ai été incité, je le répète ici, par la présence de cet axe Vierge-Poissons reliant Vaudouan à Saint-Michel en Brenne, via le centre zodiacal de Neuvy Saint-Sépulchre.

La Brenne est une des quatre régions naturelles du département de l'Indre, une étendue à peu près plate, juste hérissée de quelques tertres de grès, appelés buttons, que l'imagination populaire assimile à des dépattures de Gargantua. C'est le « pays des mille étangs » : une myriade de plans d'eau plus ou moins importants constellent le paysage, véritable paradis pour les oiseaux migrateurs, dont c'est une des haltes préférées sur le chemin des tropiques.

Que ce pays s'inscrive très clairement dans le secteur angulaire Poissons du zodiaque neuvicien fut une des ces coïncidences frappantes qui me portèrent à pousser plus loin mon étude.

 

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Maintenant, il faut savoir que la Brenne apparaît comme une région éminemment centrale dans les recherches de Guy-René Doumayrou. Non pas dans son livre majeur que j'ai souvent évoqué ici, Géographie sidérale, mais dans une publication ultérieure, L'esprit des lieux (Centre international de documentation occitane, Beziers 1987). Du moins je l'imagine, car je n'ai connaissance de ce livre que par un site néerlandais, un des rares sites présentant le travail de Doumayrou (l'inconvénient, évidemment, est qu'il est rédigé en néerlandais, ce qui ne facilite pas la lecture...).

Il reproduit nombre de cartes et de figures de première importance pour la géographie sacrée occidentale. Sur l'une d'entre elles, la Brenne est traversée par l'axe Sein-Lyon-Gargano-Delphes, passant par Neuvy Saint-Sépulchre.

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Plus fort encore, la Brenne est au centre d'un triangle des Gaules dont les sommets sont Sein, Planès et Syren en Luxembourg. Très exactement, c'est un étang, dit du Bois-Secret, qui constitue le centre très précis de cette vaste géométrie.

Or, cet étang du Bois Secret, dont le site donne des photos et la position très précise sur la carte IGN, est situé sur la paroisse de Saint-Michel-en-Brenne.

De ceci je n'ai eu connaissance bien sûr qu'en février dernier, au moment où je faisais l'inventaire de ce qu'on pouvait trouver sur la Toile en matière de géographie sacrée (fort peu de choses en l'occurence), donc bien après avoir mis en évidence l'axe Vaudouan-Saint-Michel-en-Brenne.

Cet étang du Bois Secret a-t-il inspiré l'auteur du tarot divinatoire portant le même nom : « Ce tarot trace un sentier vers le cœur caché de la Nature, un endroit magique qui pourrait se trouver dans l’âme de chacun d’entre nous. » ?"

 

 

 

 

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12 janvier 2009 | Lien permanent | Commentaires (14)

A vaillans cuers riens impossible

"Bourges, vieille cité berrichonne, silencieuse, recueillie, calme et grise comme un cloître monastique, déjà fière à juste titre d'une admirable cathédrale, offre encore aux amateurs du passé d'autres édifices également remarquables. Parmi ceux-ci, le palais Jacques Cœur et l'Hôtel Lallemant sont les plus purs joyaux de sa merveilleuse couronne. "

Fulcanelli, (Le mystère des Cathédrales, Pauvert, 1964, p.175 )

 

Véritable transversale du pays berrichon, l'axe Cluis-Neuvy-Bourges est tout d'abord jalonné par le petit bourg de Tranzault que j'ai déjà évoqué pour ses fontaines. Paroisse sous patronage royal, ai-je signalé aussi, ce qui n'est pas anodin, d'autant plus qu'à trois kilomètres de là seulement s'élève le puissant château de Lys Saint-Georges qui, selon la tradition, devrait son nom à une rencontre entre Philippe Auguste et Richard Coeur de Lion. Il aurait de plus appartenu à l'illustre Argentier berruyer, Jacques Coeur. Figure quasi mythique de la fin du Moyen Age, on l'a soupçonné de tout temps d'avoir possédé le secret de la Pierre Philosophale. A tout le moins, il était familier de la symbolique hermétique comme en témoigne à l'envi l'ornementation de ses demeures dont, en tout premier lieu, celle de l'Hôtel qu'il fit construire à Bourges. En ce qui nous concerne, nous retrouvons sa marque à Lys Saint-Georges en l'aspect d'un blason portant la coquille Saint-Jacques. Mais que dire du nom même du castel (que j'ai déjà approché symboliquement ici) sinon qu'il exprime des notions essentielles de la gnose alchimique : « En alchimie opérative, explique Serge Hutin, la fleur de lys symbolise l'eau, le mercure philosophal. Plus généralement, elle s'appliquera à la Féminité divine. La fleur de lys joue un rôle central dans les mystères hermétiques : on la représente d'ordinaire portée par un personnage féminin. » (in. Histoire et Guide de la France Secrète, Planète, 1968, p. 250). Quant à saint Georges, le chevalier vainqueur du dragon, il figure le combat du soufre et du mercure.

 

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Il se trouve maintenant que l'alignement Lys – Tranzault est pratiquement perpendiculaire à notre axe primordial, et si nous le poursuivons vers le sud-est nous aboutissons à Sarzay, un impressionnant château féodal absent jusqu'ici de l'exploration zodiacale. La ligne le reliant à Neuvy passe par le hameau de Gourdon et désigne Montgivray, anciennement Maugivray, autrement dit la mauvaise guivre, la vipère maudite. Et c'est sur une éminence dominant la vallée du Gourdon que se place Lys Saint-Georges.

 

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Château de Sarzay

De ce réseau de lignes entrecroisées, on peut éclairer la signification en se référant directement à une sculpture en bas-relief du palais de Jacques Coeur qui ornait le manteau de cheminée d'une salle située au rez-de-chaussée du donjon. Elle représente une femme ailée déployant un phylactère plus qu'à demi brisé portant la devise de l'Argentier : A vaillans (ici un coeur) riens impossible. »

 

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(A suivre)


 


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02 février 2006 | Lien permanent

Gué d'Amour et chèvrefeuille

asez me plest e bien le voil
del lai que hum nume Chevrefoil

(Marie de France, Le lai du Chèvrefeuille)


Une question me taraude : qui a suscité le culte de saint Clair à Vatan ? Qui a ramené de Normandie des reliques censées lui appartenir ? A moins que saint Clair et saint Laurian ne recouvrent une même divinité antérieure qu'il fallait christianiser ? Saint Clair est martyrisé en 894, or une des deux Passio Sancti Lauriani aurait été écrite, d'après Mgr Villepelet, vers la fin du IXème siècle.

Peut-on trouver encore maintenant une relation entre Saint-Clair-sur-Epte et Vatan ?

 

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Blason de Saint-Clair-sur-Epte

 

Examinons le blason de la cité du Vexin, où fut signé en 911, je le rappelle, le traité de paix entre Charles le Simple et le chef viking Rollon. Il est dit : Parti, à dextre, de gueules, chargé de deux léopards d'or (qui est de Normandie) à senestre, d'azur, semé de fleurs de lis d'or ( dit de France ancien) à la vergette ondée d'argent brochant sur le tout. La rivière Epte, frontière naturelle entre Ile-de-France et Normandie, sépare donc sur le blason les léopards normands des fleurs de lis françaises. Cela fait furieusement écho à Lys Saint-Georges, dont le nom est censé symboliser la rencontre pacifique entre Richard Coeur de Lion et Philippe Auguste. Or, de qui Richard est-il le descendant, sinon de Rollon, devenu Robert 1er, duc de Normandie ?

Plus étonnant encore : en me documentant sur le 4 juillet, fête de saint Laurian, j'ai découvert que c'était précisément un 4 juillet 1190 que Richard et Philippe étaient partis de concert en croisade.

Il y a enfin ce fait divers plus qu'étrange raconté par Chaumeau, dans son Histoire de Berry, et rapporté par R. Guignard dans son livre sur Issoudun :

« Depuis le roi d'Angleterre retourna encore en France pour avoir la terre déoloise au Bas-Berry. De quoi averti, le roi Philippe s'en alla en Berry où trouva quelques Anglais ayant failli à prendre Châteauroux et qui avaient laissé les environs. Mais les Anglais avertis de la venue du roi Philippe qui, comme bon prince, venait au secours du seigneur de Chauvigny, baron de Châteauroux son vassal, envoyèrent ambassadeurs vers lui, avec quelques capitulations de paix. Auxquels le Roi, amateur de concorde, fit bon accueil, leur répondant qu'il entendrait volontiers à appointement. Finalement fut conclu de parlementer ensemble en un lieu de Berry appelé le gué d'Amour qui est entre Issoudun et le bourg de Déols où ils s'assemblèrent, eux et leurs gens, et là, fut entrepris par le Roi que l'Anglais et ses gens camperaient vers la ville de Déols en Berry et que lui et ses gens tiendraient le côté d' Issoudun pour pouvoir parlementer ensemble de leur différend. »

R. Guignard signale en note que Chaumeau place cette entrevue de « Villerai » à l'an 1200, mais qu'en 1200 le roi Richard était bel et bien mort et enterré. C'est dire déjà si la teneur historique du fait est sujette à caution... Sur le lieu de l'entrevue, il semble bien localisé près de Montierchaume, près du hameau des Villerais : d'ailleurs le pont sur le ruisseau de la Vignole se nomme encore Pont d'Amour (il est par ailleurs situé pratiquement sur le méridien de la Chapelle Saint-Laurian).

 

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Comme à Saint-Clair-sur-Epte, l'onde sépare les deux camps qui s'apprêtent à faire la paix.

Mais poursuivons le récit de Chaumeau :

« Pareillement, fut dénoncé par cri public aux gens, tant d'une part que d'autre, que nul ne fut si osé ni si hardi de tirer l'épée, ni assaillir l'un l'autre, ni faire aucune oppression les uns contre les autres s'ils ne voyaient que les deux rois missent eux-mêmes la main aux épées. Cela fait, approchant les deux rois pour communiquer et s'entrevoir étant tous armés et ayant leurs épées au côté étant entre eux un petit ruisseau appelé le gué d'Amour, auquel y avait un aubier creux, leur fut avis et crurent avoir vu un gros serpent procédant du dit aubier. Ce qui mit les deux rois à dégaîner leurs épées pour occire le serpent, dont survint grande émotion entre les Français et Anglais. Car ils pensaient que les deux rois se voulussent combattre. Mais apercevant iceux rois que leurs gens se mutinaient, crièrent à haute voix, faisant signes qu'ils cessassent et que c'était un serpent qu'ils voulaient tuer, lequel était gros et horrible. Qui, néanmoins, était évanoui et ne savaient qu'il était devenu. A bien considérer la nature du diable qui est meurtier dès le commencement est à présumer qu'il voulait mettre et continuer ces deux rois en inimitié. Et, néanmoins, cela induisit les deux rois à faire paix par laquelle fut rendue au duc Philippe, le comté de Poitou et tout le pays de Berry, délivré de la sujétion des Anglais... » (C'est moi qui souligne.)


Cette fable du serpent sortant du bois creux, créature diabolique visant à mettre la zizanie entre les deux partis, est évidemment à envisager comme le souvenir d'un mythe où nous retrouvons l'empreinte du dragon dompté par le héros ou le saint sauroctone.

L'aubier du texte (Chaumeau écrit son Histoire en 1566) ne désigne certainement pas la partie tendre du bois entre le bois dur et l'écorce : ce sens moderne, avec cette graphie, n'apparaît pas avant 1671. Non, il désigne à l'origine la viorne ou le cytise, arbuste à bois blanc.

 

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Viorne (Viburnum Lantana) Photo Wikipedia

Or, la viorne, que l'on peut effectivement trouver le long des ruisseaux, fait partie de la famille des Caprifoliacées, à laquelle appartient bien sûr le chèvrefeuille (caprifolium), ainsi appelé parce que les chèvres en aimaient les feuilles.

Est-ce là allusion à la situation du Gué d'Amour en Capricorne ?

 

Toujours est-il qu'en ce même XIIème siècle, la poétesse Marie de France écrit le lai du chèvrefeuille où elle raconte l'histoire d'amour de Tristan et Iseut :


Et lors tous deux sont-ils unis
Tel le chèvrefeuille enlacé
avec le tendre coudrier

(Traduction : Françoise Morvan, Librio, 2001)




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12 mars 2006 | Lien permanent | Commentaires (4)

De l'influence des camionnettes sur la géographie symbolique

 

Qu'on me permette une légère digression dans mon « périple » biturige. A priori, ça n'a rien à voir, mais... La semaine dernière, la maison voisine a été l'objet de menus travaux, réfection de chéneaux et gouttières à ce qu'il medium_meunet1.jpgsemble, et un échafaudage a occupé le trottoir pendant quelques jours. Rien que de très ordinaire, sauf qu'un matin, sortant de chez moi, je m'avise que l'entreprise chargé de la besogne est basée à Saint-Léger, un minuscule hameau de la commune de Meunet-Planches. Or, j'ai déjà mentionné ce lieu-dit dans une note sur Saint-Denis-de-Jouhet. Et j'y reviendrai lors de l'étude du secteur Sagittaire, car ce Saint-Léger (dont j'ai déjà dit qu'il était l'unique toponyme représentant le saint dans le département) figure également sur un alignement Lys Saint-Georges-Issoudun. Le logo même de l'entreprise avec le clocher d'église me frappait comme un écho supplémentaire. Je trouvai amusant de retrouver Saint-Léger à ma porte, lui qui m'avait si fort occupé cet été. D'ailleurs, c'est sur le hameau en question que s'est achevé ma correspondance avec le webmestre du site de l'Association des Saint-Léger. J'avais, à son intention, rédigé un inventaire provisoire des Saint-Léger dans la géographie sacrée, mais j'ai sans doute échoué à éclairer sa lanterne, puisque je n'ai plus eu de nouvelles par la suite. Et le site léodégarien ignore toujours mes travaux (ce qui ne me soucie guère d'ailleurs, n'ayant jamais fait le siège d'aucun site pour qu'on y mentionne mes petites trouvailles, et n'étant pas pressé de changer ma politique à cet égard).

 

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J'en étais là de mes pensées sur l'affaire saint Léger, lorsque j'ai reçu le commentaire de Marc Lebeau (merci à lui) sur l'oppidum de type belge ou « de Fécamp » : une simple question technique à laquelle j'ai cherché réponse sur le Net, sans grand succès d'ailleurs, mais, en fait, j'ai trouvé ce que je ne cherchais pas...

Je m'explique : tapant, entre autres, le mot-clé Fécamp, sur quoi tombai-je rapidement ? Ni plus ni moins que sur saint Léger lui-même. Car le pauvre évêque, après avoir eu les yeux crevés, la langue et les lèvres coupées, fut interné chez les moniales de Fécamp, avant d'être décapité en Artois.

Un peu plus tard, je découvre un site consacré à l'archéologie qui signale la mise en ligne du deuxième tome inachevé de « Mythes et Dieux de la Gaule » de Jean-Jacques Hatt, décédé en 1997. Or, dans la suite de mon étude sur la géographie sacrée biturige, comme on le verra bientôt, je parle de ce savant homme, auteur de l'article consacré aux mythes celtiques dans l'Encyclopadia Universalis. Ma position est plutôt critique d'ailleurs, mais elle devra peut-être être révisée à la lueur de la lecture de cet ouvrage : plus de 400 pages à lire quand même, je risque de prendre encore un peu plus de retard...

Enfin, car il n'y a pas que le net, je me suis plongé dans une petite étude qu'on m'a offerte récemment : Les Celtes de l'Age du fer dans la moitié nord de la France, par Olivier Buchsenschutz (La maison des roches, éditeur, octobre 2004). Je parcours le chapitre qui traite de la fortification, où il apparaît que les fermes de l'Age du fer étaient très souvent encloses :

« Cette clôture peut donc prendre des formes très variées suivant la période et le statut du propriétaire de la ferme. Légère, c'est un simple obstacle à la divagation du bétail ; mais quand le fossé dépasse 3 ou 4 mètres de profondeur, quand le talus se dresse à 5 ou 6 mètres, il s'agit d'une véritable défense, d'une construction monumentale qui manifeste la puissance des habitants. La régularité, la symétrie du plan, et le développement des entrées, comme dans la ferme d'Herblay, près de Pontoise, dénotent une recherche architecturale manifeste. Des sondages sur les sites de Meunet-Planches et de Luant (Indre) en 1999 ont même révélé la présence d'un véritable rempart en terre, pierre et bois, le murus gallicus décrit par César (VII, 23), alors que la surface enclose ne dépasse pas deux hectares. » (p. 83-84)

Meunet-Planches, où l'on a aussi retrouvé une des bornes milliaires qu'on plaçait sur les voies romaines, est ainsi considéré comme un site important dans la recherche archéologique contemporaine. Notons enfin que comme Saint-Léger, le bourg est situé sur les rives de la Théols, qui n'est autre qu'un affluent de l'Arnon (les deux rivières marquant en plusieurs endroits la limite entre les deux départements berrichons de l'Indre et du Cher).

Je vous le disais, a priori, ça n'avait rien à voir...

 

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La Théols à Issoudun

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02 décembre 2005 | Lien permanent | Commentaires (1)

Oriens ex alto

Il est intéressant de confronter les différentes traductions du cantique de Zacharie, en ce qui concerne le passage cité dans ma précédente note. Le texte latin est celui-ci :

Et tu, puer, prophéta Altissimi vocaberis :

praeibis enim ante faciem Domini ad parandas vias eius,

Ad dandam populo eius scientiam salutis

in remissione peccatorum eorum,

Per viscera misericordiae Dei nostri,

qua vistabit nos Oriens ex alto,

Ut illuminet eos, qui in ténebris et in umbra mortis sedent,

ut dirigat pedes nostros in viam pacis.

Traduction donnée par Wikisource :

Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut :

tu marcheras devant, à la face du Seigneur,

et tu prépareras ses chemins pour donner à son peuple de connaître le salut

par la rémission de ses péchés,

grâce à la tendresse, à l'amour de notre Dieu,

quand nous visite l'astre d'en haut,

pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l'ombre de la mort,

pour conduire nos pas au chemin de la paix.

Traduction qui diffère notablement de celle utilisée par Hugues Delautre, notamment en ce qui concerne le vers qua vistabit nos Oriens ex alto où disparaît la mention explicite du soleil levant : on ne parle plus que de l'astre d'en haut. La traduction oecuménique, celle qu'on trouve aussi sur le site de l'église catholique de France, donne pourtant :

"C'est l'effet de la bonté profonde de notre Dieu :
grâce à elle nous a visités l'astre levant
venu d'en-haut.
"

On peut deviner les raisons qui ont poussé les traducteurs de la version Wikisource à oublier le soleil levant : cette formulation « soleil levant venu d'en haut » est en effet paradoxale. Se levant, le soleil physique vient forcément d'en bas, il surgit à l'horizon et ne cesse alors de s'élever. Comment pourrait-il venir d'en haut ? Le carme Jean Lévêque donne la réponse sur son site :

"C'est toujours l'amour de notre Dieu que nous retrouvons au point de départ, comme le rappelle le nom mystérieux que Zacharie donne au Messie: "l'Astre levant venu d'en haut". C'est bien sur notre terre des hommes que se lève, chaque jour, la lumière de cet Astre, de ce Messie-Sauveur, mais l'Astre vient d'en haut, d'auprès de Dieu."


Revenons sur le terrain : l'association entre saint Jean-Baptiste et le soleil levant que nous avons donc rencontré à Vézelay, nous la retrouvons en amont de Sauzelles, au village de Saint-Aigny. Ce village se nommait Sanctus Albinus au XIIIe siècle, avant de subir l'attraction de Anianus (saint Aignan). Albinus dérive bien sûr de l'aube, l'heure blanche ( « Moment qui précède l'aurore, où la lumière du soleil levant commence à blanchir l'horizon; point(e) du jour. »

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Quant à Jean-Baptiste, il nomme la fontaine qui sourd en bord de Creuse, au nord du village. Fontaine dite aussi aux Teigneux (par proximité phonétique, on s'en doute avec Saint-Aigny). Ses vertus seraient connues depuis l'Antiquité. La teigne atteignant surtout les enfants, on observe là un habile compromis entre les attributs des deux saints.

Notons aussi qu'à l'instar de l'église de Bénavent qui balisait l'horizon du Saint-Fleuret, la chapelle du village de Mont-La Chapelle, sur la rive droite de la Creuse, se situe sur le parallèle de la fontaine. C'est en définitive une véritable ode au soleil levant que signe cette constellation de sites en bordure de Poitou, et l'on peut d'ailleurs se demander si cette pièce de terre nommée la Lusine, à l'ouest de Saint-Aigny, ne serait pas le premier jalon annonciateur de la fée bâtisseuse. Elinas, roi d'Albanie, futur père de Mélusine, ne rencontre-t-il pas sa mère, Persine, près d'une fontaine ?

 

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15 avril 2009 | Lien permanent

Douadic la bretonne

Douadic... Ce nom à consonance bretonne*, où se croisent Douarnenez et Hoëdic, avait de quoi surprendre Luminais le Nantais, émerveillé qu'il était déjà, sans aucun doute, par les paysages qui s'offraient à lui, ciels immenses, étangs aux allures de mer, landes et bois de vaste solitude. Cette terre devint pour lui si familière que c'est ici qu'il choisit de reposer, dans l'humble cimetière du village, non loin d'une autre tombe, celle de l'abbé François Voisin, curé de Douadic de 1857 jusqu'à sa mort en 1891, donc cinq ans avant la sienne.

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Abbé Voisin que Gérard Coulon désigne comme le pionnier de l'archéologie en Brenne. Le premier à fouiller partiellement une villa gallo-romaine au Blanc, au lieu-dit La Villerie, et ceci sur ses fonds propres, la municipalité restant indifférente à ces travaux. « C'est vers la même époque, explique Gérard Coulon, qu'il dégage la villa de Douadic, aux Petits-Cimetières. Un site qu'il avait repéré de manière originale, en observant des anomalies dans la croissance des céréales. « Au mois de juin, écrit-il, quand le le seigle ou le blé commencent à monter, on remarque de vastes lignes où la plante est moins verte, moins vigoureuse et plus basse ; c'est là encore que se trouvent des murailles, ou, à peu de profondeur du sol, le pavé des appartements. » Une constatation prémonitoire qui annonçait les futures révélations de l'archéologie aérienne, un siècle plus tard. » (Gérard Coulon, Quand la Brenne était romaine, Alan Sutton, 2001, p. 15.)

C'est encore l'abbé Voisin qui redécouvre les peintures médiévales de l'église Saint-Ambroise de Douadic, une très belle scène du Jugement dernier sur le mur du chevet, datée de la première moitié du XIIe siècle, et deux scènes peintes dans la chapelle des fonts baptismaux, dont une Vierge à l'enfant de la fin du même siècle. L'église elle-même mérite plus qu'un regard cursif ; ainsi que l'écrit lui-même l'abbé, « elle l'emporte sur le plus grand nombre des églises de campagne, par la pureté de son style, l'uniformité de son plan, l'élégance et l'harmonie de tout son ensemble. » On pourrait bien sûr le soupçonner de prêcher pour sa paroisse, mais force est de reconnaître qu'il a amplement raison.

Mais il y a plus qu'une réussite architecturale, l'Inventaire général de monuments et des richesses artistiques de la France signale que le clocher, édifié peu après le reste de l'édifice, est porté par quatre piliers dans la première travée de la nef : « sa forme carrée à deux niveaux de baies jumelées, dont un niveau aveugle, est comparable à celle des clochers de Pouligny Saint-Pierre et Saint-Génitour au Blanc. »**

 

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Douadic

 

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Pouligny Saint-Pierre

 

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Saint- Génitour, Le Blanc

Une telle observation suscite bien sûr l'intérêt d'un géographe sidéral. La relation formelle est-elle recoupée par une relation géométrique ? C'est la première question que l'on est amené à se poser. Les trois monuments évoqués ne sont guère éloignés les uns des autres, facilitant ainsi d'éventuelles visées symboliques.

(A suivre)

Plus d'images sur les trois églises, ainsi que sur le château de Salvert dans le nouvel album photo Douadic - Pouligny Saint Pierre - Saint Génitour.

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*La consonance bretonne ne serait pas une simple coïncidence, si l'on en croit Stéphane Gendron : « Selon A. Dauzat, Douadic pourrait représenter le transfert d'un patronyme breton altéré (DENLF 251). C'est l'hypothèse que nous retiendrons, ce NP étant probablement un dérivé de Ouadec, Ouédec, du breton houad, « canard » (DESHAYES 1995 : 142). Le NP Douadic est actuellement bien attesté dans le sud de l'Indre-et-Loire, l'Indre, le nord-est de la Vienne, sous des formes diverses : Doidy, Douady, Doidic, Douadic (MOREAU 1992 : 127 ; DENF : 344) ».

Ceci dit, rien n'explique la provenance d'un tel patronyme breton, répandu sur cette large portion de territoire.

**Christian Trézin, Entre Brenne et Poitou, le canton du Blanc, Arep – Centre Editions, Parc Régional de la Brenne, septembre 2005, p. 34.

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06 mars 2009 | Lien permanent | Commentaires (1)

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